Phil_98 a écrit : 08 nov. 2020, 01:44
Amandine a écrit : 07 nov. 2020, 21:58
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Mais un respect de l'autre, de son désir et ses limites.
On prend pour acquis que les personnes sont sincères, ce que tu sembles être. Et ce respect doit être appliquée dans toute les directions.
Nous sommes sur le sujet de la violence faites aux femmes, cela laisse entendre que les femmes sont vulnérables à certains niveaux (pas dans tous les domaines).
Pour généraliser un peu et se détacher d’une situation polarisante, on pourrait parler des violences faites aux personnes vulnérables.
Que ce soit des hommes ou des femmes qui sont en puissance, il y a un jeu de pouvoir qui s’installe automatiquement par rapport aux personnes vulnérables.
Une personne vulnérable peut réclamer un statut de victime si une autre personne a profité de sa faiblesse. ET …….. elle peut mentir.
Cette naïveté, d’aider sans questionner, disparait quelques fois quand on écoute le discours de certaines personnes supposément vulnérables à cause de la société.
Par exemple, imagines que tu cherches à aider une personne vulnérable, disons un sans –abris.
Tu aides monétairement ce sans-abri et tu découvres après deux ans qu’il te considère comme un esclave de la société parce que tu te lèves à tous les matins pour aller travailler. Cela donne un choc et tu réalises rapidement que tu n’aides pas une personne qui en vaut la peine. Tu choisis d'arrêter humainement ton aide.
Ensuite, en expliquant l’attitude de ce sans-abris, l’organisation ne t’écoutes pas et qu’elle te considère sans cœur. Il est normal de devenir désabusé.
Par la suite, le doute sera installé et tu te questionneras; est-ce que la personne s’organise pour vivre dans un état de vulnérabilité ?
Est-ce que mon exemple s'appliquerait à la violence conjugale ? Ou, tout serait uniquement de la faute de ces méchants hommes patriarcales avec leur désirs de domination ?
On va commencer par désamorcer les bombes, ça aidera au dialogue. Je ne pense pas que les hommes soient particulièrement méchants. Pour ce qui est de dominateurs et patriarcaux, c'est discutable.
Ton message pose une très bonne question. Est-ce que certaines personnes organisent leur vulnérabilité. Et dans quel but ?
Pour filer ta métaphore sur le mendiant. Tout d’abord il ne te prend jamais que ce que tu lui donnes. Si tu donne 5 euros, il prend 5 euros. Cependant tu te sens floué d’un respect et d’une gratitude que tu considères légitime et que tu ne recevrais pas en retour. Finalement ce qui te gènes dans cet exemple n’est pas la vulnérabilité de l’autre mais la position qu’il te refuses.
Qu’avons-nous comme piste pour dénouer ce problème.
- Le surhumain de Nietzsche, ne nuit pas au faible, ne l’aide pas non plus mais s’en indiffère. Selon Nietzsche, c’est le faible qui a besoin du fort et qui légifère pour le soumettre, alors que le fort n’a besoin de personne qui il subvient à ses propres besoins.
Mais bon. Moi je trouve cette interprétation de la vie insatisfaisante car j’ai besoin de l’autre (sans pour autant me considérer comme faible) car je refuse de vivre en solitude et adore me confronter à quelqu’un d’autre pour me sentir en vie. Là je ne sais pas si c’est un sentiment répandu. Mais partons du postulat que toi aussi tu recherches l’autre, car tu ne donne pas 5 euros à un mendiant s’il t’indiffère.
- Une autre piste. Celui qui est pour moi absolument homme. Romain Gary. Je ne sais pas si tu as lu Gros Câlin, je te le conseille. C’est un monsieur qui vit avec un piton car il se sent seul. Il achète une souris blanche pour la donner à manger au piton mais ne peut s’y résoudre, touché par la fragilité de sa souris. C’est un des nombreux exemples qui montre à travers toute son œuvre que Romain Gary était très sensible à la fragilité, il était de tous les combats sans verser dans la mièvrerie (lire le super « Chien Blanc » où il n’est pas tendre avec les partisans de la lutte pour les droits civiles des noirs américains, tout en étant pas contre l’idée). Je cite Romain Gary à titre d’exemple, et aussi car je pense qu’il est bien choisi pour toi, pour l’identification, car c’est un homme, il est à peu près blanc, très patriotique pour la France, et de la classe carrément dominante, il était ambassadeur. Alors, Romain Gary, bien sous tout rapport, ne semblait pas souffrir de manque de de reconnaissance, de respect ou de légitimité. Et pourtant il n’avait pas besoin de donner la souris au piton. Je crois que c’est parce qu’il portait en lui l’assurance nécessaire. Je ne sais pas pourquoi certains l’ont et d’autre pas. Et je ne me permets en aucun cas de penser que tu ne l’as pas, d’ailleurs rien ne l’indique.
Moi qui suis riche. En tout cas assez pour disposer de 5 euros. Si je les donne à quelqu’un qui me méprise en retour, je serai certainement déçue. Mais dans le fond, je me dirai aussi qu’il lui reste au moins la fierté et ça me rassurera. Je me dirai que ça vaut bien plus que 5euros. Et que de toute façon je suis toujours plus riche que ce mendiant. Déjà que je dormirai au chaud et pas lui, je n’ai pas besoin de lui retirer sa fierté en plus. Et si je suis esclave de ma vie, ce n’est en aucun cas sa faute à lui. Si je dois bousculer ma vie, ou si je l’aime ainsi, ça m’appartient. Et pas à lui. S’il est fier de sa vie ou s’il en souffre, ou les deux, ça lui appartient aussi. Quoiqu’il faille reconnaitre qu’on démissionne plus facilement de mon job que de celui de sdf. Enfin, je ne suis pas toute puissante à son égard ni lui envers moi. On peut se faire du mal ou du bien. C’est les rapports humains.
Pour en revenir aux dames, c’est un peu pareil. Peut-être que certaines « organisent » leur vulnérabilité. Il est vrai aussi que ça reste un trait féminin apprécié. Mais chacun reste libre d’y trouver son compte ou pas.
Je termine quand même par un bémol, il y a des hommes- ou plutôt tous les hommes à un moment sont vulnérables- surtout dans le rapport amoureux et il s’agit de ne pas devenir abuseur (ou abuseuse en l’occurrence). Mais là encore, ce sont les rapports humains. Et au pire, il y a la justice. Par exemple si une dame vide ton compte bancaire, tu peux faire valoir un abus de confiance. Mais tout comme on peut reprocher à une dame qui se fait violer dans la chambre d’hôtel de Gérard Depardieu d’y être entrée. On pourra reprocher au monsieur d’avoir donné sa carte bancaire à la dame. C’est pourquoi il n’est pas complètement rétrograde de rappeler à chacun une certaine retenue dans les rapports humain, quand ça dépasse les 5 euros.
A bien relire tout ça, c’est un peu cliché. Mais ce sont tout de même des bases qui semblent oubliées en vous lisant. Parfois il faut repartir de la base.