Bien que "the limit to growth" élargisse la réflexion au delà du seul problème du réchauffement climatique, je trouve intéressant de mettre dans ce fil un lien vers une interview de Dennis Meadows, l'auteur de "The Limits to Growth".
Dennis Meadows on the 50th anniversary of the publication of The Limits to Growth par
Richard Heinberg, February 23, 2022
Cette iterview mérite (à mon sens) une lecture attentive et complète. Je cite un passage que je trouve particulièrement important bien que représentant une petite partie de l'information très riche et pertinente fournie par cet article.
Why is it that we tend to focus on the short term and the local, when in fact, the fundamental solutions to these problems are long-term and far away? And there’s a lot of research to be done. Economists have predicated their recommendations on the assumption that GDP will continue to expand forever. Certainly, it will not. We need to understand the implications of that and try to think through what practical policy recommendations could be implemented in response to that fact.
Et je rajouterais bien les questions suivantes :
- quelles actions et modes d'action promouvoir (dont celles de recherche) pour favoriser formation, information et motivation de l'opinion publique ?
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- Comment lui donner accès à l'information et favoriser la motivation lui permettant de savoir et de décider de ce qu'il faudrait faire pour limiter la violence du choc qui nous attends (quelles décisions prendre, sur quel leviers agir, quels moyens de pression utiliser quand ça coince, sur quels réseaux s'appuyer et quels réseaux appuyer...).
La violence de ce choc ne peut pas être prédite en raison d'
instabilités sociales et géopolitiques imprévisibles. Celles-ci s'amplifieront encore dramatiquement en réponse aux catastrophes climatiques, écologiques et aux difficultés avenir prévisibles :
alimentation,
accès à l'eau potable, au
logement,
inhabitabilité avenir de diverses zones,
pandémies et crises sanitaires diverses. Cela soulève les questions suivantes :
- Comment tourner notre enthousiasmante fuite en avant vers toujours plus de tout vers, au contraire, une ambition de protéger notre biosphère et notre possibilité de vivre en paix dans le respect les uns des autres ?
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- Comment identifier les facteurs et fauteurs de guerre, ainsi que les pères Noël de compétition et éviter de leur offrir une couronne, de leur construire un trône et de les y installer ?
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- Comment identifier et nous opposer aux fausses bonnes solutions ?
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- Comment identifier et promouvoir des solutions réalistes malgré leurs effets contraignants à "court" terme ?
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- Comment éviter de tomber dans le jusqu'au boutisme, du tout sinon rien conduisant à une totale impossibilité de négocier et trouver des compromis et de décider d'arbitrages réalistes, des arbitrages compatibles avec la limitation des ressources et du temps disponibles ?
Cela nécessite, notamment, de connaître et d'accepter les conséquences à "court" terme (pas moins de quelques décennies) de choix nécessaires mais forcément contraires à nos attentes et priorités actuelles. Elles sont implicitement
formatées par un mode de fonctionnement collectif
non durable et une croissance qui l'est encore moins.
Toute la question et de trouver et mettre en place des
modes d'action participatifs appropriés. Ils doivent favoriser le développement des
motivations requises pour avancer collectivement dans les bonnes directions. Nous devons agir dans des directions nous offrant un
avenir viable (dans des conditions pouvant être jugées acceptables).
Nous devons faire face aux défis écologique et climatique
malgré les fractures sociales et géopolitiques, les
divergences d'intérêt et différences de
valeur, d'objectifs, d'attentes et de priorités qui nous séparent. Nous devons identifier et promouvoir des choix, des solutions et des organisations appropriés :
- taxes et/ou quotas sur les ressources à protéger renouvelables et non renouvelables (Lutte contre la surpèche par exemple).
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- interdiction de l'usage de substances mortifères pour nos terres agricoles (les néonicotinoïdes par exemple)
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- Limitation de l'artificialisation des sols et lutte contre la déforestation
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- recherche de produits et modes de production de remplacement (dont les énergies fossile et le plastique)
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- réduction des surfaces habitables et limitation de surface construite de bâtiments à usage public
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- réduction des km parcourus de façon motorisée (et plus encore si à caractère individuel)
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- développement de la sobriété, du recyclage, de la réparation au lieu du remplacement
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- Recherche et développement d'une technologie nucléaire à neutrons rapides avec fluide caloporteur moins dangereux que le sodium.
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- Effort bien plus marqué de recherche et développement d'une technologie de fusion nucléaire à impulsion
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- aménagements du territoire appropriés,
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- relocalisation des productions, etc, etc, etc
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ET
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- acceptation des conséquences impactantes de ces choix sur notre pouvoir d'acheter tout et n'importe quoi