julien99 a écrit : 02 avr. 2021, 15:29
Avec un taux de létalité aussi faible je vais encore m'attirer la foudre en prétendant qu'il ne s'agit ni plus ni moins d'un taux d'une grippe peu virulente, on va employer le terme de "grippette" ! Entre parenthèses, tous ceux qui en 2009 avaient osé prétendre la même chose ont été dégommés au Bazooka et n'ont jamais étés réhabilités. Cela traduit bien le fait que même rétrospectivement vous n'êtes pas fichus de reconnaitre que vous aviez tort sur toute la ligne.
On y va!
Eh oui mon petit Julien, il va falloir que tu lises, et pas en diagonale.
https://factuel.afp.com/non-les-chiffre ... -la-grippe
Comparer grippe saisonnière et Covid est devenu ces derniers mois une méthode prisée par ceux qui souhaitent minimiser la pandémie, soulignant que la grippe, pourtant mortelle elle aussi dans certains cas, n'entraîne ni confinement ni obligation du masque. De quoi alimenter l'opposition au port du masque ou autres mesures imposées pour limiter la propagation de la maladie.
La "létalité" désigne le nombre de morts rapporté au nombre de personnes infectées par une maladie. Il ne faut pas la confondre avec la "mortalité", qui désigne le nombre de décès d'une cause quelconque rapporté à une population entière.
Au lendemain des déclarations de Mike Ryan, le 6 octobre à 11H00 GMT, la pandémie du nouveau coronavirus avait fait au moins 1.045.097 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état depuis l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.
Partant du constat que 10% de la population mondiale équivaudrait approximativement à quelque 780 millions d'habitants potentiellement infectés, ces publications en ont tiré un "taux de létalité" par infection ("Infection fatality rate" ou "ratio", IFR) : 1,04 million de décès représentant environ 0,13% ou 0,14% (selon les publications) de 780 millions de personnes infectées.
Ce taux est mathématiquement plus bas que si on calcule la proportion de décès par rapport aux nombre de cas officiels (ce serait alors le "Taux de létalité par cas", CFR en anglais), autour de 35 millions.
Une des publications établit alors une comparaison avec le taux de létalité de la grippe : "1 million de morts dans le monde pour 780 millions de personnes 'infectées', ça représente en effet un taux de létalité de 0,13%, alors que celui de la grippe saisonnière est de l’ordre de 0,3%".
Dans ce tweet, Silvano Trotta - une des figures de proue des sphères complotistes en France - compare aussi avec la grippe : "C’est moins que la Grippe !!!"
C'est pourtant erroné et ce, pour plusieurs raisons.
Bien qu'on puisse mathématiquement arriver, en apparence, à un "taux de létalité" par infection de 0,13 ou 0,14%, il n'est en réalité par juste de le calculer de cette façon.
Il est encore plus fallacieux de comparer ce résultat à la grippe saisonnière, comme l'ont expliqué à l'AFP plusieurs spécialistes du sujet.
Interrogée sur ce point précis par l'AFP lors d'une conférence de presse virtuelle le 12 octobre soit après la mise en ligne des publications trompeuses examinées, l'OMS a d'ailleurs été très claire.
"Il y a une forte augmentation du taux de létalité avec l'âge, mais dans l'ensemble, il avoisine 0,6%", a dit Maria Van Kerkhove, responsable de la gestion du Covid-19 à l'OMS. Et d'ajouter : "Cela peut sembler peu mais c'est beaucoup plus élevé que pour la grippe".
Mais, avant même cette mise au point, les publications examinées avançaient de fausses affirmations.
IFR et CFR
Plusieurs publications mentionnent le terme d'IFR, "infection fatality ratio" ou "taux de létalité par infection" en français, à ne pas confondre, comme on l'a vu plus haut, avec le CFR ("Case fatality ratio", NDLR) ou "taux de létalité par cas".
"On a deux façons de comptabiliser les gens qui sont concernés par la maladie : les cas, c’est-à-dire les gens à qui on a diagnostiqué la maladie" d'une part [les cas officiellement confirmés, NDLR] et les "infections" d'autre part, a expliqué à l'AFP le 9 octobre Sibylle Bernard-Stoecklin, épidémiologiste à Santé Publique France.
L'IFR, "c'est le taux de létalité parmi toutes les personnes qui ont été infectées par la maladie" mais dont une partie "n'ont pas été détectées par les sytèmes de surveillance" parce que par exemple, elles ne sont "pas allées voir leur médecin", n'ont pas fait de test etc..., dit-elle.
En apparence, il pourrait sembler logique de calculer l'IFR avec le nombre de morts (autour d'un million) et le nombre de personnes infectées estimées (10% de la population mondiale environ selon l'OMS).
Sauf que ce n'est pas comme ça que procèdent les épidémiologistes car ces chiffres sont provisoires (la pandémie est en cours), trop imprécis et varient trop en fonction des pays et des méthodes de comptabilisation.
L'OMS a d'ailleurs précisé le 12 octobre. Il s'agit d'une estimation faite à partir d'enquêtes de séroprévalence, c'est-à-dire d'estimations du nombre de personnes qui ont développé des anticorps contre le Sars-Cov-2, a indiqué Mike Ryan pour expliciter ses propos du 5 octobre.
"Si on regarde, en moyenne (on voit) 10%, dans certaines études c'est beaucoup plus, dans d'autres beaucoup moins", a-t-il indiqué en expliquant les limites de cette estimation encore imprécise.
A l'avenir, "nous aurons des données bien plus détaillées quand nos estimations seront plus justes", a ajouté Mike Ryan.
Un test PCR en Inde en septembre 2020 (AFP/ Prakash Singh)
"L'IFR c'est plus large (que les "cas", NDLR) et c'est considérablement plus difficile à estimer", explique Sibylle Bernard-Stoecklin, précisant qu'il ne suffit pas de diviser une estimation du nombre de gens infectés par les morts déclarés.
"Ce n'est pas la bonne façon de calculer la létalité, on préfèrera le suivi de cohorte de patients infectés, qui arrivent sur 0.5%-1% de létalité", dit aussi Grégoire Rey, directeur du CepiDc de l'Inserm, spécialisé dans les statistiques sur les causes médicales de décès.
C'est aussi ce qu'a expliqué l'OMS le 12 octobre, évoquant un IFR d'environ 0,6%, qui permet de réduire considérablement les biais liés aux chiffres mondiaux de cas ou de décès, qui sont bien trop disparates.
Dans le calcul parvenant à un supposé IFR de 0,13 ou 0,14%, ni les infections ni les décès déclarés "ne sont bien estimés", relève pour sa part Dominique Costagliolia, biomathématicienne et épidémiologiste à l'Inserm, qui rappelle la "sous-notification majeure dans beaucoup de pays y compris aux USA par exemple" en matière de remontée des décès liés au Covid.
En conséquence, "pas la peine d’en tirer des estimations imprécises sur la létalité, elles ne valent rien", tranche la scientifique.
L'épidémiologiste Dominique Costagliola au Sénat en septembre 2020 (AFP/ Christophe Archambault)
"Il faut bien garder en tête que probablement au niveau international le nombre de décès total rapporté est sous-estimé", renchérit Sibylle Stoecklin-Bernard, de Santé Publique France, "même si on ne sait pas dans quelles proportions".
Donc "utiliser les estimations de l'OMS sur la totalité de personnes infectées au-delà du nombre de personnes confirmées et de rapporter au nombre de décès aujourd'hui, ce n'est pas une bonne façon de faire", dit-elle encore.
"On est sûr que les données statistiques que l'on va sortir de chiffres comme ça, vont être forcément bien en-dessous de la réalité, donc là c'est vraiment beaucoup trop tôt pour tirer des chiffres", abonde Frédéric Altare, directeur de recherche à l'Inserm, interrogé par l'AFP le 9 octobre.
"Le covid-19 a un taux de létalité beaucoup plus élevé que la grippe saisonnière et toutes les données de surveillance le montrent", dit encore Sibylle Bernard-Stoecklin.
Elle explique aussi qu'il est d'autant moins pertinent de comparer grippe et Covid que cette dernière a donné lieu à des mesures inédites pour limiter sa propagation (confinement, masques, lavage des mains, distanciation physique etc...) contrairement à ce qui se passe pour la grippe saisonnière.
"On estime entre 25 et 30.000 les décès de la Covid-19 sur une période de temps relativement courte, avec en plus un confinement", dit-elle.
Or "malgré ce confinement exceptionnel, on a eu un bilan de mortalité (du Covid) en France qui dépasse la pire épidémie de grippe saisonnière qu’on ait eue depuis très très très longtemps", poursuit la scientifique.
C'est pourtant suffisamment limpide, non?
Tu es épidémiologiste toi? Depuis quand? Statisticien?
La petite dame (Sybille Bernard-Stoecklin) n'est pas la première venue.
Elle maîtrise son sujet et sait ce qu'elle affirme.
http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2 ... 8_34_1.pdf
C'est comme tout, il faut lire , s'informer et comprendre!
Comme d’habitude vous refuserez de comparer la gestion de crise actuelle avec celle de 2009 qui consistait à semer la panique et avec un virus dont la dangerosité s’est avéré à l’antipode de toutes les prévisions.
Je me viens à poser la question de qui d'entre nous est dans le déni de quoi !
Depuis 12 ans, nous avons eu le temps d'apprendre et de faire des progrès.