uno a écrit :La question que je me pose c'est que selon toi il y aurait donc un trait culturel commun aux Mongols de l'époque qui en faisait des bouchers, voir même des génocidaire et que cela expliquerait le caractère particulièrement brutal des conquêtes indiennes, plus même que le Coran?
J'aime pas le terme trait culturel, parce que ça nous amène dangereusement vers le sophisme de la cause unique, mais oui, à mon sens la brutalité de la conquête des Indes n'est pas réductible à l'Islam et à grandement à voir avec la manière dont fonctionnait les sociétés turco-mongole d'Asie centrale et orientale.
Je pointes surtout le double standard qui vous amène à ne contextualiser l'usage de la religion à des fin guerrière que quand ça vous arrange. Vous refusez, par exemple, de réduire la question de l'Islamisme tchétchène à une simple lecture d'une violence au nom de l'Islamisme mondial, au nom du contexte historique de la région et en cela vous avez raison. Mais d'un autre coté, ça ne vous gènes pas de réduire la conquête des Indes à une démonstration de la barbarie de l'Islam, sans prendre en compte le contexte.
J'y vois un double standard.
Possible mais il reste un point important, l'Islam, dés sa naissance et par son prophète même, était guerrier et conquérant, comme je l'avais déjà mentionné en souvenant d'une citation, Mahomet était son propre Constantin et de fait a élaborer une religion qui était également une doctrine politique et un outil de conquête militaire, de fait peut-être assez séduisant pour les dirigeant turco-mongoles je confirme
Je pense pas qu'on puisse dire que "l'Islam" était conquérant dans la mesure où le Califat qui en a résulté n'a jamais pratiqué de conversion de masse (il n'y avait pas intérêt, un dhimmi paye la jizia et le kharaj alors qu'un converti non). A la base, le califat Rashidun et Ommeyyade est plus arabe que musulman, même si sa religion d'Etat est effectivement l'Islam et qu'elle sert effectivement de cadre politique pour la guerre. Cela dit, rien de très original pour l'époque, la conquête de la Saxe par Charlemagne se fait aussi pour la grande gloire du christianisme comme religion d'Etat des Francs (même si c'est un peu anachronique de parler de religion d'Etat) et c'est le Christ Pantocrator qui orne les drapeaux des armées byzantines quand elle parte au combat pour défendre l'empire, assimilé dans l'esprit des byzantin, à la chrétienté.
Mais je suis d'accord sur le fait que le Coran est plus spécifiquement violent et facile à utiliser pour servir d'alibi aux conflits. La chrétienté a eu nettement plus de mal à le faire (le message christique étant visiblement plus pacifique que celui de Muhammad, les contradictions entre les passages permettant de justifier un conflit et les passages appelant à la paix sont bien plus forte dans la Bible, au grand dam des empereurs byzantins d'ailleurs, qui n'ont jamais réussi à obtenir du patriarche de Constantinople de déclarer que les guerres de l'empire étaient des croisades).
Du point de vue de la théologique, le principal problème, c'est pas le fait que l'empire de l'islam c'est fait avec l'épée au départ, le problème c'est la sacralisation du Coran et de Muhammad sous les Ommeyyades puis les Abbassides, qui donne des arguments aujourd'hui aux fondamentalistes sunnites parce que le dogme de la perfection du Coran rend très facile la disqualification de toute interprétation plus métaphorique et rend quasiment impossible de faire comme pour la Bible, à savoir une théologie qui réduit les contradictions dans le dogme en minimisant les passages les plus violents et/ou inapplicable au nom de l'esprit du texte plus que de la lettre.
La sacralisation du Coran qui existe depuis 11 siècles rend le dogme intemporel et non interprétable, si bien que ça donne naturellement une plus forte légitimité au plus littéral et ça rend suspect tout interprète au nom de la peur des "innovations. Les Chiites ont en partit résolu ce problème avec le dogme de la chaine d'Imams.
Evidement, c'est seulement pour l'aspect théologique de la chose, l'Islamisme est multi-factoriel et n'est que le plus petit dénominateur commun d'un ensemble de problématique plus locale. Que des organisations comme Al-Qaida ou Daesh ait eu l'idée de profiter de notre ère de communication à grande échelle pour tenter de fédérer une partie des islamismes ne valide pas l'idée qu'il y aurait un seul islamisme, et par ricochet, un seul islam, dont le dogme et les origines guerrières suffiraient à tout expliquer.
Mais ma rhétorique comme tu l'appelles, n'en demeure pas moins plus vrai
Pas avec le double standard dont vous vous servez.