Re: Réchauffement climatique
Publié : 21 nov. 2023, 20:25
Alors que par ailleurs ils se la serrent déjà depuis quarante ans (en France).
Pas seulement en France et l'explication en est donnée dans cette vidéo de Jancovici. L'énergie - Cours des Mines 2019. "L’avenir ne sera pas la reproduction tendancielle du passé" entre 2h17.08" à 2h19.53"nikola a écrit : 21 nov. 2023, 20:25Alors que par ailleurs ils se la serrent déjà depuis quarante ans (en France).
La société française Naarea vient de réaliser une boucle à sels fondus opérationnelle entièrement en carbure de silicium à une température de 700°C. Cette avancée nucléaire devrait permettre la mise au point d’un petit réacteur modulaire, en vue de décarboner l’industrie, principal émetteur de CO2 aujourd’hui. Entretien exclusif avec Jean-Luc Alexandre, président-directeur général de Naarea.
Nous développons un petit réacteur qui permettra la fermeture complète du cycle du combustible nucléaire. Fermer ce cycle permet d'accélérer l'élimination des déchets à vie longue. Alors que ces déchets durent plusieurs centaines de milliers d'années, nos produits de fission auront une durée de vie d'environ 250 ans, ce qui est beaucoup plus gérable. Pour cela, nous avons conçu un micro générateur de quatrième génération basé sur l'utilisation de sels fondus et de neutrons rapides. La maîtrise de la fermeture complète du cycle du combustible est fondamentale, car c'est ce qui pourrait rendre le nucléaire durable. Nous sommes un parfait complément des réacteurs EPR, les réacteurs à eau pressurisée.
Notre petit réacteur de 40 mégawatts électriques (1) occupera un volume équivalant à un conteneur de la taille d'un autobus. Le refroidissement du système, qui fonctionnera à pression atmosphérique, ne nécessitera pas d'eau et n'est donc pas astreint à la proximité d'une rivière ou d'une mer. Par conséquent, il peut être installé dans n'importe quelle usine ou îlot industriel sécurisé - répondant aux normes de sécurité Seveso. Ce module prévu pour être fabriqué en série en usine pourrait être installé sans besoin de beaucoup de génie civil in situ.
Notre technologie permettra de produire de la chaleur exempte de carbone à 650°C. Ce qui la place en concurrence avec le gaz, tout en produisant en parallèle de l'électricité. Il est possible de choisir l'une ou l'autre de ces sources d'énergie ou les deux conjointement. Cela pourrait permettre aux industriels de décarboner leur chaîne de production, un processus qui nécessite à ce jour beaucoup d'énergie électrique.
Bon... ...comme à chaque fois que je vois apparaître des annonces un peu trop enthousiastes, je suis méfiant. Je suis donc intéressé par toute analyse critique des déclarations ci-dessus et par le potentiel réel que l'on pourrait espérer de cette voie de développement. Pourrait-on espérer ainsi (à titre d'exemple, en plus de l'industrie) nucléariser le transport maritime (ce point n'est pas évoqué) ? Quels sont les risques, obstacles et impacts négatifs de cette technologie qui, possiblement, n'auraient pas été identifiés ? Quel degré d'importance (si possible chiffré) et de confiance peut-on accorder à cette voie de recherche appliquée et pour quelles raisons ?Utilisation de carbure de silicium pour le cœur du réacteur. Ce matériau a l'avantage d'être abondant et recyclable.
La filière à neutron rapide fait l'objet de pas mal de recherches et de développements. Elle est très prometteuse (utilisation de déchets nucléaires par la surgénération, Différents combustibles possibles, sécurité parait intéressante ...).ABC a écrit : 23 nov. 2023, 12:39 Première mondiale pour le petit réacteur nucléaire de la start-up française Naarea
Bon... ...comme à chaque fois que je vois apparaître des annonces un peu trop enthousiastes, je suis méfiant. Je suis donc intéressé par toute analyse critique des déclarations ci-dessus et par le potentiel réel que l'on pourrait espérer de cette voie de développement.
C'est effectivement ce que nous dit Victor Ignatiev, physicien à l'Institut Kourtchatov, à Moscou, « Le réacteur à sels fondus au thorium coche toutes les cases de garanties de sûreté » selon Science et vie, no 1130, cf. Wikipédia Réacteur nucléaire à sels fondusInso a écrit : 23 nov. 2023, 18:45La filière à neutron rapide fait l'objet de pas mal de recherches et de développements. Elle est très prometteuse (utilisation de déchets nucléaires par la surgénération, Différents combustibles possibles, sécurité parait intéressante ...).
Pour ce qui est de l'aspect sécurité d'Astrid, je ne suis pas du tout convaincu. Ci-dessous un extrait d'un article à ce sujet (un peu vieux, toutefois, il date de 2015) La question non résolue des risquesInso a écrit : 23 nov. 2023, 18:45Entre autre pour la France, qui était pionnière dans le domaine et où tout a été arrêté par décision politique (Phénix et SuperPhénix). Un réacteur expérimental ASTRID a été développé depuis mais ce projet a été suspendu en 2019, aussi par décision politique. Dommage.
Le projet ASTRID, prototype d’une filière de réacteurs dits « surgénérateurs » est un réacteur nucléaire alimenté au plutonium et refroidi par un métal liquide (le sodium), qui explose au contact de l’eau et s’enflamme au contact de l’air. Technologie des années 1950, le surgénérateur est mondialement connu pour ses défaillances et ses surcoûts, illustrés en France par le réacteur Superphénix abandonné en 1997 et dont le coût a été estimé à douze milliards d’euros, hors démantèlement, par la Cour des comptes...
...Le plutonium est un élément radioactif très toxique. La combinaison du combustible fortement chargé en plutonium et du sodium fait d’ASTRID une machine particulièrement dangereuse.
Inso a écrit : 23 nov. 2023, 18:45La filière à neutron rapide et sels fondus fait l'objet de pas mal de recherches (surtout en Chine) mais il ne me semble pas qu'il y ait des réacteurs en fonctionnement à ce jour. Peut-être des résultats commerciaux dans 30 ans ? La Chine ou l'Inde auront probablement trouvé quelque chose avant.
Malheureusement, Aggée a sérieusement douché l'enthousiasme pour cette technologie chinoise avec un article de Chantal BourryABC a écrit : 04 sept. 2021, 12:50Cf. § "Réacteurs rapides à sel fondu" et § Liste des réacteurs fonctionnant au thorium.
Une nouvelle recherche avait malheureusement confirmé pas mal des points évoqués par Chantal BourryLambert85 a écrit : 04 sept. 2021, 20:35 https://lenergeek.com/author/chantal-bourry/ C'est plus une militante qu'une scientifique.
C'est bien là le problème majeur de Superphénix et de tous les surgénérateurs de ce type : un circuit intermédiaire au sodium liquide, un circuit secondaire à l'eau. Ces deux circuits sont nécessairement en contact direct au niveau du générateur de vapeur, là où le sodium et l'eau ne sont séparés que par la paroi du tube transportant le sodium.ABC a écrit : 24 nov. 2023, 09:09Pour ce qui est de l'aspect sécurité d'Astrid, je ne suis pas du tout convaincu. Ci-dessous un extrait d'un article à ce sujet (un peu vieux, toutefois, il date de 2015) La question non résolue des risquesInso a écrit : 23 nov. 2023, 18:45Entre autre pour la France, qui était pionnière dans le domaine et où tout a été arrêté par décision politique (Phénix et SuperPhénix). Un réacteur expérimental ASTRID a été développé depuis mais ce projet a été suspendu en 2019, aussi par décision politique. Dommage.Le projet ASTRID, prototype d’une filière de réacteurs dits « surgénérateurs » est un réacteur nucléaire alimenté au plutonium et refroidi par un métal liquide (le sodium), qui explose au contact de l’eau et s’enflamme au contact de l’air.
Juste une petite réaction chimique.thewild a écrit : 24 nov. 2023, 10:03 Le lien vers une monographie du CEA sur les risques des réacteurs au sodium.
On appréciera le ton très posé de l'analyse : "Les défauts d’étanchéité se traduisent par une réaction chimique entre le sodium
et l’eau qui peut provoquer des dégâts importants."
Des dégâts importants du type apocalypse thermonucléaire, il faut relativiser...
Je n'en attends rien. Quand on voit le nombre énorme de représentants et d'assistants qui ont fait le voyage en avion vers la Cop28, je rigole jaune ! Voyage aux frais de la princesse bien entendu. Le shopping de Noël là-bas va exploser.Dominique18 a écrit : 01 déc. 2023, 09:23 De quelles décisions appliquées à l''échelle de la planète va accoucher la Cop 28 encours?
Une inflation du cours des voeux pieux et des paroles creuses !Dominique18 a écrit : 01 déc. 2023, 09:23 De quelles décisions appliquées à l''échelle de la planète va accoucher la Cop 28 encours?
Florence a écrit : 01 déc. 2023, 11:08Une inflation du cours des voeux pieux et des paroles creuses !Dominique18 a écrit : 01 déc. 2023, 09:23 De quelles décisions appliquées à l''échelle de la planète va accoucher la Cop 28 encours?
J'ai bien peur que tu aies raison...
Une pensée pour Hubert Reeves qui disait, il y a plusieurs décennies: je suis un pessimiste qui s'efforce de rester optimiste.
Je découvre, je vais approfondir.Le système économique et politique actuel accepte, et encourage même, les déprédations sur la nature, la consommation croissante d’énergie, la production de déchets, la suppression des espaces naturels et leur pollution, ainsi que toutes sortes de nuisances et d’injustices. Il constitue une impasse ; accepter qu’il persiste malgré son obsolescence et ses dégâts sur la nature serait indigne.
C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas écouter ceux qui nous affirment que tout peut continuer presque comme avant. Écartons ces politiciens, qui parlent écologie la main sur le cœur, mais qui en réalité temporisent ou se soumettent aux puissances d’argent. N’écoutons plus ces économistes, qui en dépit des réalités croient encore à la croissance verte et ne savent rien dire de nouveau. Méfions-nous des entreprises qui réclament l’absence de réglementations pour maintenir leurs profits une année de plus.
Bon. je vais essayer de faire l'effort de faire un petit résumé de cette excellente conférence (si tu ne le fais pas avant moi) pour donner envie de la consulter (la dernière fois, je n'ai pas tenu parole concernant la vidéo de l'intervention de Jancovici dans le cadre de l'enquête parlementaire en France sur la "Perte d'indépendance énergétique" de la France)Dominique18 a écrit : 01 déc. 2023, 09:23L'une des dernières conférences de Jean-Marc Jancovici:
https://youtu.be/iWGaYMa90v4
Ajoutons à cela, cf . La Stratégie nationale biodiversité 2030C’est original : vous donnez une bonne note aux bons élèves...
...Bravo les élèves ont dépassé les maîtres. Belle réussite Monsieur JANVOVICI vous pouvez parader et distribuer les « bons points » et mettre au piquet les cancres que nous sommes !
Pour éviter, toutefois, d'envoyer un message d'un pessimisme manichéen, de nature à encourager l'immobilisme (alors qu'il est déjà si difficile de trouver le moyen d'en sortir) je signale cette remarque de Jancovici dans son commentaire sur linkedin suite à cette vidéo de TF1.Il est urgent d'agir : dans son évaluation mondiale de l'état de la biodiversité, approuvée en mai 2019, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a dressé un constat alarmant, alertant sur le fait que "la nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine" - et que "le taux d'extinction des espèces s'accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier".
Bon. Ya du boulot !D'une manière générale, et même s'il faut continuer à les houspiller de temps en temps pour qu'ils en fassent plus, force est de constater que, dans notre pays, les media ont un peu changé depuis quelques années.
Un exemple récent : sur RTL, radio tout aussi privée, les propos climatosceptiques du nouveau président argentin ont été qualifiés de "absolument ahurissants" par le présentateur de la matinale, Yves Calvi, qui recevait Robert Vautard, nouveau co-président du groupe 1 du GIEC.
Jean Jouzel, Climatologue, ancien vice-président du GIEC, Membre depuis 3 ans.L'entrepreneuriat au service de l'urgence climatique.
Mea culpa, j'avoue ma paresse. J'ai seulement indiqué les premiers points d'introduction sans développer.ABC a écrit : 04 déc. 2023, 11:26Bon. je vais essayer de faire l'effort de faire un petit résumé de cette excellente conférence (si tu ne le fais pas avant moi) pour donner envie de la consulter (la dernière fois, je n'ai pas tenu parole concernant la vidéo de l'intervention de Jancovici dans le cadre de l'enquête parlementaire en France sur la "Perte d'indépendance énergétique" de la France)Dominique18 a écrit : 01 déc. 2023, 09:23L'une des dernières conférences de Jean-Marc Jancovici:
https://youtu.be/iWGaYMa90v4
C'est viser petit en face de ces trois bonnes idées:
Quatre: tu as oublié le tourisme spacial (dans lequel j'inclus les projets utopiques à base de colonisation de diverses planètes et autres plantation de drapeaux sur la lune ou mars …)
C'est sûr que c'est une source de pollution mais moindre que les jets privés (à cause du nombre de ces derniers*). Cela dit, je faisais allusion à cette vidéo de Climate Town sur l'hypocrisie de l'Arabie Saoudite. À ma connaissance, l'Arabie se fout un peu du tourisme spatial.Florence a écrit : 19 déc. 2023, 22:05Quatre: tu as oublié le tourisme spacial (dans lequel j'inclus les projets utopiques à base de colonisation de diverses planètes et autres plantation de drapeaux sur la lune ou mars …)
Pour ma part je crois plutôt qu'ils savent (comme tout le monde) que la stérilisation de la planète est contraire à leurs intérêts à moyen terme (1) mais que, comme toute personne victime d'addiction, ils refusent de se l'avouer et tentent de continuer à manipuler l'opinion pour la maintenir, elle aussi, dans la croyance aux mensonges/méthode Coué que nous nous racontons (de type : préservation des acquis des énergies fossile, de leur croissance et, en même temps, c'est à la mode, préservation de notre avenir).Jean-Francois a écrit : 19 déc. 2023, 20:33Le plan de l'Arabie Saoudite... qui, comme Janus, a deux visages: celui politicaly correct ouvert sur le monde et celui de ceux qui savent très bien que leur profits passent par la stérilisation du reste de la planète.
Chaque pays est effectivement un cas particulier, et l'Uruguay est particulièrement gâté par la nature : faible densité de population, gros potentiel éolien, énorme potentiel hydroélectrique.Inso a écrit : 28 déc. 2023, 12:29 L'Uruguay a fortement développé ses énergies renouvelables (> 95% de ses besoins) avec des conséquences positives sur son économie et le niveau de vie de ses habitants.
[...]
Je ne dis pas que ces situations sont applicables partout, mais l'analyse des développements et des conséquences (voir les articles) fait réfléchir.
Merci de la mise à l'échellethewild a écrit : 28 déc. 2023, 14:16 Pour comparer l'Uruguay avec, par exemple, la France.
- Superficie : ~150.000km² vs ~550.000km² (x4)
- Production éolienne annuelle : ~5.000GWh vs ~35.000GWh (x7)
- Production hydroélectrique annuelle : ~6.000GWh vs ~60.000GWh (x10)
- Consommation par habitant : ~3.5kWh vs ~7kWh (x2)
Donc si on ne prend que les chiffres bruts ça peut sembler impressionnant, mais un grand pays avec une faible population et de grosses ressources en renouvelables pourra présenter de très beaux chiffres avec relativement peu d'effort.
Et pourtant, la production aussi bien éolienne qu'hydroélectrique par unité de surface y est plus faible qu'en France.
Tout à fait.thewild a écrit : 28 déc. 2023, 14:16Mais il faut tout de même être conscient que la transition est beaucoup plus facile pour certains pays que pour d'autres, et que donc au delà des chiffres il faut prendre en compte les obstacles à cette transition.