shisha a écrit : 08 janv. 2024, 10:30
D'après Janco, l'éolien et le solaire coûtent 6 à 12 fois plus cher que le nucléaire
Avec des hypothèses discutables qui impactent lourdement les couts qu'il présente :
- 100% D'Enr : Pour la France (qui est le sujet de son article), ça ne semble pas du tout à l'ordre du jour. On irait plutôt vers 50 à 75% de nucléaire, 10 à 13% d'hydraulique et le reste en EnR. C'est intéressant de faire les calculs pour du 100%, mais ce n'est pas la réalité qui se profile.
- Il considère que toute surproduction doit être stockée (ce qui revient
très très cher) avec des ratios irréalistes qui ne prennent pas en compte les techniques de répartitions, de cogénération ou d’écrêtage. Ni l'import-export. Ni les autres sources d'énergie pilotables (hydraulique, biomasse, déchets... 25% quand même !)
Voir plus de détails sur
cet article.
Note : je ne cautionne pas tous les points de cet article, mais il met en lumières quelques faiblesses de l'article de Jancovici.
Les chiffres de coût de production que j'avais annoncé proviennent de sources officielles. Ils sont quand même très différents de ceux de Jancovici.
On peut préciser les évolutions suivantes d'ici 2050 :
- Stabilité du coût de l’électricité nucléaire (voir légère hausse du à l'EPR).
- Baisse du cout des EnR (surtout le solaire qui passerait de 55€/MWh en 2020 à 25€/MWh en 2050)
-> Voir les données de
l'analyse des couts de production électrique de la cours des comptes :

(tableau 6 du rapport)
Quels chiffres sont les bons ? Je vous laisse analyser les rapports.
Mais nous pouvons tirer de ce « facteur 10 » une autre conclusion intéressante : avec une somme donnée qui peut être investie chaque année dans le système électrique mondial, il faudra 10 fois plus de temps pour le décarboner totalement si nous souhaitons le faire avec un ensemble solaire+éolien (et stockage) que si nous le faisons avec du nucléaire.
Si ce facteur 10 tient la route, et à mon avis non et surtout pas pour un scénario mixte nucléaire / EnR / hydraulique / thermique renouvelable.
Ce qui doit recueillir notre financement, et d’urgence, c’est la rénovation du bâtiment, la modification des systèmes de transport, la baisse et la décarbonation des flux de transformation de matière (ce que l’on appelle « industrie » en général), la modification des systèmes agricoles, ou encore la création d’un enseignement et de règles économiques adaptés au monde en contraction que nous allons avoir, et non au monde infini dont nous rêvons encore. Il n’y a pas vraiment le luxe de perdre notre temps et notre argent dans des illusions !
Pourquoi introduire un faux dilemme ? Ce sont des démarches très différentes qui peuvent être menées en parallèle (sous réserve des fonds disponibles et des rentabilités des différentes actions).
D'autre part, certains sujets sont très vastes et leur mise en action va être très complexe et longue(ex des systèmes agricoles). On est ici dans hypothétique. Quand à l'enseignement et la mise en place de règles économiques, c'est bien mais très vague.
Jancovici me semble devenir de plus en plus anti-EnR.
Résumer l'avenir énergétique aux seules solutions anti-nucléaire et anti-Enr est un excellent moyen de se planter.
Pour un pays comme la France (ou comme l'Europe, les US, la Chine...), je persiste à affirmer que ET le nucléaire ET les EnR sont nécessaires.
Les scénarii
RTE /
IEA me semblent bien plus pertinents et présentent plus d'hypothèses.
ABC a écrit : 08 janv. 2024, 11:36
Toute option de transition énergétique réaliste requière la sobriété.
Je suis bien d'accord et il ne semble pas avoir dit le contraire.
Je conserve toutefois mes questionnements sur la volonté politique et individuelle d'y arriver.