Cartaphilus a écrit :
a - Boiron n'a pas les coûts de R&D des autres laboratoires ;
b - le prix de ses matières premières est dérisoire.
Sur le point a, c'est vrai mais il y a d'autres coûts, dont la publicité démontrée par ailleurs, et sur l'argument cité "Combien rapporte-t-il ", celui-ci est analogue pour l'industrie pharmaceutique, combien rapporte la R&D dans l'industrie pharmaceutique ?
Dans une entreprise, tout dépense a pour vocation théorique de rapporter à plus ou moins brève échéance.
Sur le point b, il faut se mettre d'accord ce qu'on appelle matières premières, l'eau et le sucre ont des coûts dérisoires, tout comme la plupart des constituants des médicaments classiques, une molécule active ( ou plusieurs ) associée à des excipients, dans un conditionnement ( ou plusieurs sortes de conditionnement )
On est bien d'accord, le coût de R&D de l'industrie pharmaceutique est bien plus élevé pour les arguments cités plus haut, comme la période de test pour les autorisations de mises sur le marché etc ...
Mais si l'ensemble était si rentable que cela, pourquoi les chiffres des résultats d'exploitation des 5 dernières années de Boiron ne sont-il pas le double ou le triple ou plus de ceux de Sanofi.
Parce que les coûts dans une entreprise ne sont pas uniquement ceux de la R&D et des matières premières. ( Le premier coût, c'est la masse salariale généralement )
La référence à la science pour démontrer la fumisterie de l'homéopathie est inefficace face aux patients convaincus ; pour une fois, je ne fournirai pas de source, vous n'êtes pas obligé de me croire sur parole, mais faites-en l'expérience autour de vous...
Vous avez l'envie de convaincre les patients convaincus ? Pas moi ! Mais je puis observer que socialement, l'homéopathie a certaines vertus.
Administrer un placebo à des patients qui refuseront de quitter le cabinet médical sans un traitement, et qui, s'ils tombent sur un médecin généraliste refusant thérapeutiquement de leur administrer ce placebo ou un réel traitement ( car inutile ), iront encombrer les services des urgences, ce qui engendrera un coût indéniable pour la sécurité sociale.
Administrer un traitement à un enfant de moins de quatre ans, sans risque, ce qui pour effet d'apaiser l'enfant ce qui rend service à tout le monde ( dont les parents ).
PS : Vous dites "quelques grammes de sucre ou quelques millilitres d'eau... remboursés en partie par la Sécurité Sociale."
L'homéopathie remboursée par la sécu ? Je veux bien des sources sur le sujet, mais si c'était le cas, les dirigeants n'étant pas des philanthropes, il est fort à parier que cela est pertinent socialement, non ?
Mais cela dit, le plus "célèbre" d'entre eux, l'oscillocoscinum n'est pas remboursé par la sécurité sociale à ce que je sache. ( Je le vérifierai cet après-midi, je dois aller à la pharmacie pour des vrais médocs, je poserai la question )
Je n'ai d'ailleurs pas réussi à mettre la main sur la liste des médicaments remboursés en France, si un forumeur a un lien, je prends.
embtw a écrit :Non, le canard ne rapporte pas vingt millions de dollars US, financièrement, une entreprise, c'est un peu plus compliqué.
Expliquez-moi donc cette chose compliquée ; et ce canard ne rapporterait-il que le dixième ou le centième de vingt millions de dollars US, l'escroquerie reste la même.
Je vous rappellerai ici que le cadre juridique de l'escroquerie est connue et ne s'applique pas, l'activité de Boiron et de l'homéopathie est légale.
Fumisterie oui, escroquerie non.
Concernant la chose compliquée, ai-je besoin de vous expliquer comment marche une entreprise; je ne me sens pas nécessairement le plus qualifié pour le faire, mais l'activité d'une entreprise se résume à
Produit ( ou service ) fabriqué ( dispensé ) => facturation => chiffre d'affaire => bénéfices.
Chacun de ces 4 thèmes se découpe en une multitude de sous-thèmes, certains verticaux, d'autres transversaux, certains s'ajoutant, d'autres se retranchant.
S'il suffisait de prendre un canard et de gagner ainsi 20 millions de dollars, pourquoi ne voyons nous pas une multitude de sociétés riches à millions dans le Périgord ? ( Bon, là, je taquine un peu ).
Désolé de vous avoir froissé, mais
vous m'aviez invité à plus de modestie.
5 ou 6 euros qui sont, je le rappelle, quelques grammes de sucre ou quelques millilitres d'eau... remboursés en partie par la Sécurité Sociale.
Je persiste et signe, 5 à 6 euros, ce n'est pas une somme gigantesque, parler "à prix d'or' ne s'applique ni au sens propre ni au sens figuré.
embtw a écrit :a1) De nombreux médicaments sont aussi en vente libre.
C'est vrai, bien que je ne sache pas si l'on peut dire qu'ils sont "nombreux".
217 sont en vente libre.
Seul 15 sont homéopathiques.
Source Juillet 2008
Liste des médicaments
Liste des médicaments homéopathiques
Liste des médicaments à base de plantes
Quant à l'argument d'autorité du médecin généraliste, je ne saisis pas très bien ce que vous voulez dire.
Quand un médecin met sur son ordonnance un médicament donné ( c'est à dire une molécule sous son nom commercial ), la plupart du temps, les patients refuseront que la même molécule leur soit donnée si ce n'est pas le même nom commercial ( Encore aujourd'hui, c'est le cas, les mentalités changent concernant les génériques mais c'est loin d'être parfait )
Pour conclure, vous ne retenez que l'inefficacité de l'homéopathie comme argument à charge ; le fait que cette discipline repose sur une fumisterie intellectuelle qui permet une escroquerie internationale ne vous semble-t-il donc pas répréhensible, au moins sur le plan moral ?
Sur le plan moral, certainement. Mais vous croyez qu'un patient malade s'intéresse à la morale quand il va voir son médecin ? Moi pas.
Vous accusez bien rapidement vos contradicteurs d'être "remonté(s) contre l'homéopathie" ; je me garderai bien de vous suivre dans ce que Poulpeman a appelé un procès d'intention, en vous soupçonnant de complaisance à l'égard de la charlatanerie que représente l'homéopathie.
Ce que vous appelez complaisance, moi, j'appelle cela du bon sens; il est des combats qu'il est inutile de mener quand la victoire ne peut être acquise me disait souvent mon premier mentor Corse.