Re: Donald Trump, zozo no 1, Président des États-Unis
Publié : 22 janv. 2025, 10:45
Les paroles et les actes
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Jean Marc Jancovici a écrit : Il y a les paroles, et il y a les actes. Dans les paroles, les USA viennent de se retirer de l'Accord de Paris, par le truchement de leur nouveau président, qui a fait cela dans les heures qui ont suivi son investiture.
Incidemment, notons que cela ne les "retire" pas de la Convention Climat, mais juste du processus qui conduit à soumettre des "contributions nationales", c'est-à-dire des déclarations unilatérales non contraignantes, qui sont plus ou moins sérieusement bâties, et plus ou moins respectées ensuite, pour normalement contribuer à l'objectif planétaire de rester sous 2°C de réchauffement global.
Et puis il y a les actes. Dans les actes, les USA sont passés par un maximum des émissions de CO2 en 2007 (graphique ci-dessous ; données Energy Institute). Quelle qu'ait été la couleur du Congrès ensuite, et quel qu'ait été le locataire de la Maison Blanche, elles ont diminué en tendance depuis.
Mais les USA ont quasiment triplé leur production de pétrole de 2007 à aujourd'hui ! Comment, avec un "drill baby drill" qui a été leur mantra, ils ont pu baisser leurs émissions ? Incidemment, Obama comme Biden ont été aussi complaisants avec le secteur pétro-gazier que Bush et Trump.
La raison est que la consommation de pétrole des USA n'est pas leur production. En 2007, ils importaient 70% de leur consommation, alors qu'actuellement on est proche de zéro (les exportations US de pétrole sont en fait compensées par leurs importations canadiennes).
Mais, depuis cette époque, il y a eu un grand basculement du charbon vers le gaz dans la production électrique américaine. Question CO2, il y a donc eu une chute significative des émissions. Même en ajoutant les émissions fugitives de l'extraction du gaz, il y a encore une baisse des émissions totales.
Et on voit surtout que cette baisse est très régulière, tout comme la hausse l'avait été dans l'autre sens. Si la variation des émissions ne peut pas s'expliquer par la couleur politique du moment (genre elles baissent quand les Démocrates sont au pouvoir et montent quand c'est les Républicains) c'est que la cause est ailleurs.
Mais la bonne nouvelle, du coup, est qu'il n'est pas sur que Trump fasse bien plus de dégâts dans ce domaine que si cela avait été Harris. Nous avons eu les paroles, mais il faudra surtout surveiller les actes, et pas que ceux du président !