La conclusion est bonne:
"Quelles sont les réflexions d’un ingénieur structure face à un tel événement ?
Prenons l’exemple d’une catastrophe naturelle telle un séisme.
L’ingénieur essaie de mieux comprendre le phénomène, de l’appréhender, de
l’analyser ; il essaie d’arriver à une modélisation où les mathématiques peuvent être
appliquées pour définir l’amplitude du séisme. D’énormes progrès ont ainsi été fait
dans cette matière depuis quarante ans environ.
Malheureusement, nous possédons encore certaines lacunes lorsqu’il s’agit
d’appliquer ces connaissances. Par exemple, la Turquie, qui possède des bâtiments
conçus et donc armés pour résister à des secousse si importante, a vu tous ses
ouvrages s’effondrer. On considérait que ce risque était connu et maîtrisé et on
s’aperçoit aujourd’hui que nous ne sommes pas aussi performants que nous
l’imaginions en la matière.
En outre, le feu n’atteint pas que la charpente métallique. Par exemple lors de
l’accident du Tunnel du Mont-blanc, le feu est parvenu à dégrader le béton et
beaucoup de travaux de remise en état ont alors du être entrepris. Autre exemple, au
siège du Crédit Lyonnais, au coeur de Paris, les façades en pierre massive côté Est ont
été remplacées lors de la rénovation parce que la pierre avait été dénaturée par un
incendie.
Le feu affecte tous les matériaux d’une manière ou d’une autre. En 1968, à Ronan
Point, dans la banlieue de Londres, il y a eu vers cinq heures du matin une explosion
de gaz dans une cuisine qui a provoqué un effondrement progressif classique. Il a
suffi qu’un panneau de mur soit détruit par cette explosion pour que tous les étages du
bâtiment s’écroulent. Nous avons là l’exemple classique de l’effondrement progressif.
C’est précisément cet incident qui a donné naissance à l’expression. Heureusement,
lors de cet incendie, seules les cuisines sont tombées alors que tout le monde était
endormi, limitant le nombre des victimes puisqu’il n’y a eu que quatre morts.
A la suite de cet événement, les autorités britanniques ont réfléchi sur le problème de
l’imprévu, du catastrophique, de l’accidentel et ont retenu ceci : en principe,
n’importe quel élément de bâtiment, même un élément primaire, peut disparaître. De
ce fait, même si un élément primordial de la structure s’évapore pour une raison que
l’on ignore, le bâtiment ne doit pas s’effondrer d’une façon progressive. Une structure
qui comporte cette qualité possède la qualité de robustesse constitue notre réponse à
l’imprévisible. C’est une conséquence du 11 septembre : les mesures de sécurité en ce
qui concerne les structures ont effectivement été renforcées.
Le système de métro londonien a été récemment le lieu d’un incident totalement
inattendu, à la station King Cross où le feu tua trente neuf personnes. Dans deux
stades de football, au stade du Heysel et à Bradford, deux terribles accidents ont eu
lieu et de très nombreux spectateurs ont trouvé la mort à cause du mouvement de
panique de la foule. En effet, il est tragique de prendre toutes les mesures
imaginables, de mettre des escaliers de secours bien enfermés dans une cage de béton
armé, de bien les écarter les uns des autres si un accident quelconque qui produit des
dégâts matériels importants ne laisse qu’un escalier utilisable et si, finalement, la
foule panique entraînant la mort de spectateurs. Bien sûr, les américains, qui
examinent les conséquences du 11 septembre s’interrogent sur ces questions,
notamment celles concernant les escaliers de secours, leur largeur et leur nombre.
Ecole des Ponts et Chaussées à Marne la Vallée
Ce très beau bâtiment a été façonné pour une résistance au feu selon l’Eurocode en
vigueur qui est un premier pas vers une véritable étude de comportement de structure,
en particulier en ce qui concerne la résistance au feu et la stabilité suite aux
dommages induits par le feu. Car ce qui est fait en ce qui concerne le feu aujourd’hui
est en réalité bien en deçà de ce qui est entrepris pour lutter contre les séismes, le
vent, les charges d’exploitation. Le principe appliqué à l’ENPC réside en un rajout de
béton à l’intérieur du profil métallique. En effet, le problème de l’acier est sa perte de
résistance avec la chaleur. Dès lors, si on peut mettre une masse de matériau capable
d’absorber la chaleur, le métal mettra beaucoup plus de temps à chauffer et conservera
sa résistance. C’est ce qui a été entrepris à l’ENPC.
Conclusion
Beaucoup de progrès restent néanmoins à faire dans la résistance des structures face
au danger que représente le feu. Ce sont des conséquences du 11 septembre 2001.
Nous devons améliorer la robustesse de nos bâtiments, d’autant plus que le coût n’est
pas forcément très élevé et que ça peut être sans incidence sur l’architecture. Le débat
porte également sur la disposition des escaliers de secours sachant que l’on doit les
protéger et les solidifier avec du béton armé. D’autres questions restent à prendre en
considération. Par exemple : comment réagir face à un événement comme le 11
septembre ?
Voici un petit mot du New York Times pour conclure : « Mr Wang Wong Kim a vu
en temps réel les événements du 11 septembre ; il a vu sur ces instruments
l’équivalent d’une secousse de 2.5 sur l’échelle de Richter et il en a comprit que notre
monde changeait. »"
Le wtc a subit le même sort que le titanic..réputé indestructible...La suite a prouvé le contraire.