jroche a écrit : 31 oct. 2024, 07:04
Mais tout le monde a ses influenceurs, à commencer par les USA, l'Iran, Israël, le lobby de la mondialisation et ses opposants, l'Islam(isme)...
Bien sûr. Jeux de dupes et de vilains à tous les étages, et dans tous les rayons. Rien que du classique. Mais pas à cette échelle, et pas avec ce savoir-faire, ce "tour de main" qui ont une historicité inscrite dans le paysage. Cf. Thierry Wolton comme référence.
Les archives des ex-pays de l'Est sont "succulentes".
Les USA, Israël, le "lobby de la mondialisation" (c'est bien vague comme appellation...), restent encore, et jusqu'à preuve du contraire, inscrits dans des processus démocratiques, aussi critiquables soient-ils, où l'information peut encore circuler (les journalistes peuvent encore exercer leur profession), et où les assassinats politiques ciblés ne sont pas la règle.
Au niveau des dictatures (Russie, Iran, Chine,...), c'est tout le contraire. La Russie, demeurant championne toutes catégories en raison de son long passé (tsarisme et URSS, avec les pays satellites).
Les polices politiques (avec les services secrets) de la Russie et de la Chine sont imbattables.
La Corée du Nord semble débouler via l'invitation de la Russie. Il y a quelques soucis à se faire, et ça urge.
https://www.ouest-france.fr/europe/deba ... =serp_auto
Les modes d'action diffèrent, les effets attendus restant les mêmes par rapport à des conflits plus conventionnels:
Brouiller ce qui sépare le vrai du faux
C’est une guerre qui est en cours, en fait. Depuis combien de temps ?
Je pense que cela s’est vraiment intensifié depuis 2013-2014, avec toute l’affaire de la Crimée. Parler de guerre proprement dite, je ne sais pas. JE préfère parler de confrontation assez intense, parce qu’elle est politique. Ce sont d’abord et avant tout des façons de discréditer nos démocraties libérales parce que cela provient d’états autoritaires qui ont intérêt, pour la survie de leur régime, à montrer à leur population que les démocraties occidentales seraient hypocrites, ne fonctionneraient pas bien ou prendraient des décisions trahissent les valeurs qu’elles proclament dès qu’une crise les touche personnellement. Les Russes, par exemple, essaient d’établir une sorte de narratif mettant en scène une confrontation entre un prétendu sud global et une minorité occidentale. Et nous devons déconstruire ce type de narratif de façon nuancée et aussi intelligente.
À l’époque soviétique, les batailles au niveau culturel, social, les infiltrations, les guerres d’influence souterraines existaient déjà. Qu’est-ce qui change aujourd’hui ? C’est l’espace numérique qui crée de nouveaux outils ?
Quand on parle de la Guerre froide, il faut toujours avoir à l’esprit que nous avions des idéologies qui étaient l’une contre l’autre. L’une des caractéristiques des manœuvres d’information soviétiques, c’était d’avoir un bagage idéologique assez solide. Ce qu’on observe aujourd’hui, c’est que les Russes ne proposent pas à proprement parler une idéologie de ce type, mais plutôt une relativisation générale de beaucoup de notions. Qu’il s’agisse du concept de droits de l’homme au niveau international, ou du concept de la souveraineté de l’État. Ils font tout pour éviter que l’on puisse distinguer la réalité de la fiction, et à ce titre c’est très différent.
Une sorte de brouillage des notions, donc ?
Oui, c’est le bon mot. Un brouillage. Des faits, des notions, du bien et du mal. C’est clairement l’objectif de nombreuses campagnes hybrides. Brouiller les notions de bien et de mal concernant les démocraties et les régimes autoritaires. On l’a vu durant la crise du Covid : les États autoritaires voulaient se montrer davantage efficaces dans la protection de leurs populations, à coups de communications. On a bien vu que ce n’était pas le cas. Mais le fait de mettre en scène la livraison de vaccins en Italie, de monter un hôpital en 24 heures en Chine, cela participe d’un narratif selon lequel l’État autoritaire est efficace parce qu’il est autoritaire, et la démocratie est faible parce qu’elle est libérale...
Manipuler l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, les frères musulmans, les mouvances islamiques,... pour parvenir à
ses fins n'est pas une simple vue de l'esprit et ressemblerait fort au climat international qui a régné entre la fin des années 60 et la fin des années 80, avec une nébuleuse terroriste qui combattait les valeurs de l'Occident honni en faisant la jonction entre l'Est (les bastions communistes), les mouvances palestiniennes, différents mouvements de "libération",...