Salut Mireille,
Mireille a écrit :Les deux débats n'ont rien à voir un avec l'autre. C'est presque choquant que tu puisses même les mettre nez à nez sur cette question. .
Ouais, le but n'était pas de prétendre qu'ils sont équivalents, mais justes de donner un exemple parmi tant d'autres et de dire qu'aucun parti ne choisira de mettre de l'avant un projet d'ont ils savent que la majorité des électeurs n'appuierons pas, etc.
Mireille a écrit :...C'est qu'on utilise ce proverbe : Diviser pour mieux régner.
Oui, ce n'est peut-être pas « bien » (moralement) comme principe stratégique, mais crois-tu sincèrement que les autres partis ne l'utilisent pas quand c'est à leur avantage?

Étant donné que ce genre de stratégies sont utilisées par tous les partis de toute façon, je ne vois plus trop l'utilité de les évoquer et de les utiliser comme argument dans les débats politiques. Le premier objectif de tous les partis est d'atteindre et de conserver le pouvoir. De plus, je ne suis pas du tout convaincu que la stratégie qui consiste à diviser pour mieux régner sert les intérêts du PQ (ou d'un peuple qui veut obtenir le plus de voix possible pour réaliser son indépendance P. Ex.). Au contraire, cette stratégie servirait beaucoup mieux le reste du Canada (et les partis correspondants) dans ce genre de situation particulière.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que plusieurs médias du canada anglais (ainsi que les partis qui sont contre l'indépendance) en profitent allégrement pour qualifier ceux qui appuient la Charte de racistes et de xénophobes! Tu saisis? Eux peuvent bénéficier concrètement et directement du fait d'appliquer la stratégie de diviser les Québécois, parce que plus ces derniers seront divisés sur ce genre de questions, plus difficile sera de les rallier ensuite à une cause commune.
La particularité de cette stratégie (diviser pour mieux régner) consiste à diviser les forces d'un « ennemi » ou d'un groupe qui
s'oppose à nous, ainsi, la force exercée envers nous est diminuée (sans parler du fait que certains de nos « ennemis » pourront « s'éliminer » entre eux). Mais cela ne fait aucun sens de l'utiliser au sein d'un groupe auquel nous appartenons.

Au contraire, lorsqu'on désire avoir le plus d'appuis possible au sein même du groupe dans lequel on fait partit (le Québec et l'ensemble des électeurs), il faut à tout prix éviter de diviser les individus qui le composent. Pour l'utiliser adéquatement, il faudrait que le PQ trouve un moyen de créer une division au sein de ceux qui sont
contre la Charte, et pas au sein du groupe composé de tous les Quebecois.
Par contre, sachant très bien que les gens du « groupe » qui sont concerné par la question sont de toute façon
déjà divisés sur ce genre de questions, la tactique du PQ peut consister qu'à raviver les positions de chacun en espérant que les gens qui s'intéressent habituellement peu à la politique se sentent plus touchés, concernés et impliqués que d'habitude (ça, c'est un autre genre de tactique : « raviver les passions »). On peut être d'accord ou pas, mais il n'y a rien d'illégal dans ça. Tentez de manipuler l'opinion publique, ça fait partie « d'la
game » en politique et j'ai fini par l'accepter il y a déjà longtemps.
Personnellement, j'ai beaucoup plus de difficulté avec des trucs qui sont carrément illégaux et qui impliquent des fonds publics, comme la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction ou le scandale des commandites (parti libéral

), entre autres. Et, il est intéressant de noter que lors de ce scandale, les libéraux de Paul Martin ont utilisé une variante de la tactique de la division qui consiste à « se diviser » au sein d'un même parti pour souligner qu'ils se dissociaient de « l'autre groupe » qui, lui, était corrompu (cabinet de Jean Chrétien), contrairement (apparemment) à eux. Et idem avec Coderre qui se dissocie de l'ancienne administration même si plusieurs de ses candidats en faisaient parties (ou encore Harper avec le présent scandale des dépenses...). Bref, les seules situations où il est utile de créer une division dans le groupe auquel nous appartenons, c'est lorsqu'on veut mettre sur le dos d'autres personnes ce qui nous est reproché, car cela permet de conserver un coupable, un « bouc émissaire ».
Bref, des tactiques de divisions et de dissociations, c'est monnaies courantes en politique. Des tactiques moralement discutables ou purement stratégique, ils en font tous! Alors lorsqu'on débat à propos de sujets comme la santé, l'éducation, l'indépendance ou de nouveaux projets de loi (Charte), etc., je préfère débattre du sujet de fond plutôt que si cela avantage un parti ou un autre ou de savoir s'ils en profitent ou non. Pour moi, la réponse à cette question est évidente et concerne tous les partis politiques (et, par conséquent, à peu d'intérêts à mes yeux). Tsé, même si le PQ profite de la présente situation, ce n'est pas un tout nouveau « lapin qu'ils sortent de leur chapeau » et qui provient de nulle part. La commission Bouchard-Taylor n'a pas vraiment eu de suite (ou le résultat escompté) et cela fait des années qu'on parle des accommodements (dé)raisonnables, entre autres. Tôt ou tard, il aurait fallu en discuter.