Flypat1 a écrit : 31 janv. 2024, 09:27Ce n'est pas l'utopie de l'avion à hydrogène qui sauvera l'industrie aéronautique car comme le rappelle JB Fressoz...Ceci est un bel exemple démontrant que
croire que la solution viendra de la technologie est une magnifique illusion. Dans 99% des cas nous sommes sur un
problème d'échelle et de limite planétaire (nous sommes en
pénurie sur l'ensemble des minerais).
Oui, bien sûr !
Enfin bien sûr... ...Malheureusement
ce point crucial n'est pas encore compris de tous, loin s'en faut. Or comment avancer dans la transformation de notre société dans un sens moins destructueur de notre avenir tant que ce point de départ n'est pas encore l'objet d'un large consensus et que l'
approche ESG (malgré des mérites qu'il ne faut pas dénigrer) endort l'opinion publique avec la
douce berceuse d'une croissance verte ? (ESG qu'il ne faut toutefois pas dévaloriser. C'est un premier pas. Très insuffisant certes, mais c'est mieux que se réfugier dans le déni et l'immobilisme, ou pire encore, l'activisme pro énergie fossile à la Trump)
Diffuser le plus largement et le plus efficacement possible
cette information devrait donc être placé
dans le A+ du Pareto des actions à mener. L'ignorance de cette information (la contraction de nos ressources et la nécessité de nous y adapter préventivement) engendre une mobilisation excessive de certaines énergies dans des voies qui, bien qu'utiles, en mobilisent trop par rapport d'autres directions d'
actions plus efficaces, dont :
- les 3R de la sobriété (réduire, réparer, recycler),
- les actions sur l'alimentation 25% des émissions de CO2 (notamment la réduction de consommation de viande de ruminants),
- le transport 25% des émissions de CO2 (dont la moitié pour les voitures),
- le logement (14%) (dont une moitié pour le chauffage il me semble),
- le bâtiment (5%),
- les biens de consommation (16%),
- les service publics (13%)
selon les chiffres français de 2021 obtenus en 2023 par une étude de carbone4, pour une émission totale de 604 Millions de T de CO2 en France en 2019 dont 51% dues aux importations et 49% à la production interne (me semble-t-il si je me rappelle bien ces chiffres). Pour la planète c'est 40 Mds de tonnes de CO2 en 2023 (dont 4Mds de T dues à la déforestation).
Il y a aussi, bien sûr, le travail à faire pour mieux identifier le
mix énergétique optimal qu'il nous faut viser puis calibrer correctement les investissements pour l'atteindre
- en n'oubliant pas d'accorder un poids accru à notre souveraineté alimentaire, énergétique et en autre ressources cruciales (car ça va bientôt chauffer tout ça). Il faut accepter de payer plus cher ce qui présente cet avantage.
.
- en cherchant à conserver, par de la diversification et des choix appropriés, la souplesse requise pour intégrer rapidement une éventuelle rupture technologique (la fusion ? Une techno RNR plus sûre ? Des batteries bien plus économes en ressources ? Sait-on jamais ?) changeant les données du problème.
Des secteurs entiers vont devoir se reconvertir. Leur activité doit se réduire de façon drastique comme votre message le détaille d'ailleurs dans le cas particulier du secteur aéronautique. Parmi les secteurs qui seront fortement impactés on a, par exemple : l'
industrie automobile, l'
agriculture, l'
élevage, le secteur de
biens de consommation, le
numérique.
...si, toutefois, nous parvenons à nous engager résolument dans les
profonds changements requis avant qu'ils ne s'imposent par les conséquences de la crise écologique et de la crise climatique.
Ce dernier secteur, le numérique, est à surveiller. Le numérique va atteindre 7% des émissions mondiales de CO2 en 2025 (me semble-t-il), 70% ce sont les terminaux (nos ordinateurs, écrans télé, tablettes, autres objets connectés), 15% les data center et 15% le réseau. Sa croissance à été de 30% par an pendant 10 ans)
Evidemment, c'est possible seulement si l'
action de formation, information, motivation de grande ampleur requise, à une échelle internationale, pour trouver et obtenir l'adhésion sur les changements à réaliser (
règlementations,
taxes et quotas protégeant nos ressources, changements de
matériaux, de
produits, de
modes de production et de
modes de consommation par des
subsitutions appropriées,
durabilité et
sobriété,
réparabilité et
réparation,
recyclabilité et
recyclage...) est
menée efficacement et réussie.
Pour cela il faut aussi que ceux en ayant identifié qu'ils avaient probablement les compétences requises pour participer à cette action se rendent aussi compte qu'ils doivent s'efforcer d'y particper dans les limites de leurs contraintes (en apportant leur concours aux associations déjà en place qui leur paraitront les mieux adaptées à cette action).
Un autre point doit être fortement et rapidement travaillé : il s'agit d'une
réévaluation des valeurs subjectives que nous attribuons à
différents biens et services (rendant désirables ceux qui sont subjectivement perçus comme de valeur et du coup achetés malgré un prix nettement supérieur à leur intérêt objectif par ceux qui en ont les moyens et convoités par ceux qui n'ont pas ces moyens) afin de parvenir, peu à peu, à
aligner ces valeurs subjectives sur leurs intérêts objectifs vis à vis de nos besoins actuels.
C'est un changement analogue (voir identique) à un
changement de mode. Ca demande du temps mais, en 2 ou 3 décennies, si on manage efficacement ces changements culturels, il n'est pas totalement exclus que ce soit faisable. Ce changement culturel est requis pour
détourner la demande (dont la demande d'équité)
de la possession de biens et de l'accès à des services apportant
subjectivement beaucoup,
objectivement peu et, par contre, collectivement
beaucoup...
...
dans un sens nuisible à notre avenir.
L'énergie et l'efficacité de cette action de changement culturel est à ranger, elle ausi,
dans le A du Pareto.