[Commentaires publics] Féminisme et prostitution

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Tryphon
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#76

Message par Tryphon » 08 sept. 2012, 13:36

Je ne connais pas R. Mott, je découvre son témoignage que je trouve fort. Je ne connais pas Martin Dufresne , mais je m' y intéresse, je ne saurais dire pour l'instant ce que j'en pense.
Je vous mets en garde néanmoins , j'ai parfois du mal avec vos interventions Kestaencordi, et si j'estime que vous devenez grossier ou pas assez efficace, hors sujet, je ne vous répond plus.
"Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois, toute la morale.
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#77

Message par kestaencordi » 08 sept. 2012, 14:08

kestaencordi a écrit : vous voulez vaincre quoi exactement? la souffrance humaine ou la prostitution?

ôter le gagne pain des femmes en survie est une solution?

puisqu'elles sont si mal dans se metier ca devrait pas etre dur des en sortir?

en fait c'est leurs choix, pas bon a mes yeux mais aux leurs, il semble que ca a ete la solution.
se pourrait-il qu'elles soit dépourvu de meilleur solution?

.
par souci d'efficacité j'ai retiré mes commentaires de ce post et vous relance les questions d'ordre pratique qui se doivent d'etre examiner avant et pour agir de la bonne facon.

p.s: j'ai aussi de la difficulté avec certaine de vos intervention, j'espere que vous serez a la hauteur de se que vous attendez de moi.
Dernière modification par kestaencordi le 08 sept. 2012, 15:32, modifié 2 fois.
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#78

Message par kestaencordi » 08 sept. 2012, 14:27

pour mieux situer Mme mott, ca aidera a analyser la lettre:
(le lien du texte original est hors service.)


Rebecca Mott, écrivaine
Je suis une écrivaine britannique, survivante d’abus sexuels dans l’enfance et de la prostitution. Une partie de la maltraitance que m’a infligée mon beau-père durant mon enfance a été la violence psychologique de me faire regarder de la pornographie hyperviolente. Combinées à la violence sexuelle qu’il m’infligeait, ces images me faisaient ressentir que je n’avais d’autre valeur que celle de servir d’objet sexuel à un homme et que le sexe était toujours associé à la violence et à la douleur. À 14 ans, je suis tombée dans la prostitution et elle était extrêmement sadique. Je ne m’en suis pas détournée pas car j’éprouvais trop de haine de moi-même pour y reconnaître de la violence et du viol - j’avais l’impression que c’était tout ce que je méritais. J’ai fait de la prostitution entre l’âge de 14 ans à 27 ans et, la majorité du temps, les hommes qui m’achetaient tenaient à m’infliger des rapports sexuels très sadiques. Je me suis habituée à des viols collectifs, du sexe oral et anal violent, et au fait de devoir jouer des scènes de porno dure - cela devint mon existence. J’ai failli être tuée à plusieurs reprises, et fait beaucoup de tentatives de suicide, mais j’ai survécu. Quand j’ai réussi à quitter le milieu, j’ai effacé durant 10 ans la plupart de mes expériences. Ce n’est qu’après avoir dépassé le souvenir des violences de mon beau-père que j’ai trouvé l’espace mental pour me souvenir. Se souvenir de la prostitution est terrible, et je souffre d’un lourd syndrome de stress post-traumatique (SSPT). J’ai créé mon blog pour explorer mon SSPT à titre de survivante à la prostitution, pour réclamer l’abolition du commerce du sexe et pour faire état des conditions terribles de la prostitution vécue à l’intérieur. J’essaie d’écrire de la prose poétique, mais je crois que mon travail est de nature politique.
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#79

Message par Tryphon » 08 sept. 2012, 17:25

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#80

Message par kestaencordi » 09 sept. 2012, 04:14

Tryphon a écrit :Une émission qui tombe à point.

http://videos.arte.tv/fr/videos/yourope--6902444.html
Ce programme est disponible uniquement en France et en Allemagne
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#81

Message par Tryphon » 09 sept. 2012, 10:04

Bien , alors pour plus de compréhension , je résume un peu :

-Ce reportage confronte légalisation et abolition de la prostitution en comparant l'Allemagne et la Suède.

Bien que de nombreux allemands affirment ne pas y avoir recours : 1,2 millions d'hommes et de femmes achètent chaque jours en Allemagne des services sexuels.
Avec la concurrence "l'effet pervers de la légalisation de la prostitution" les tarifs sont imbattables: 20 euros pour vingt minutes de sexe.
Les contrôles de police sont rendus plus difficiles ;ce qui fait l'affaire des proxénètes et des patrons.

En Suède la prostitution est interdite , ce qui n'empêche pas la prostitution clandestine de faire sa promotion sur internet, les tarifs sont plus élevés ( plus de 300 euros pour passer une heure avec une fille) .
Une prostituée témoigne, dit que c'est dur de travailler dans ces conditions, si le client est puni et la prostituée apparemment non , elle se plaint d'avoir été suivie par des services sociaux, qui lui ont retiré provisoirement la garde de ses enfants. Elle est aidée par une Association Rose Alliance qui défend un peu à la manière du Strass son point de vue et tente de décriminaliser ce travail. L'argumentation se base sur les parallèles entre ce travail et d'autres et la banalisation de ce métier. Néanmoins , Jessica dit en conclusion qu'elle souhaite cesser son activité.

Par la suite une enquête démontre que depuis la légalisation de la prostitution en Allemagne le nombre de prostituées qui était de 1226 en 2001 dans la capitale bavaroise est passé à 2881 en 2011; soit nettement plus du double .
-En 2001, 75% des prostituées étaient allemandes, en 2011 , 25% , le nombre de prostituées roumaines a augmenté de 50% et beaucoup d'entre-elles travaillent sous la contrainte. Le reportage montre à ce moment là quelques témoignages de ces filles, le processus de cette prostitution contrainte et leurs difficultés à se reconstruire, toutes espèrent que l'on cesse de faciliter la vie aux trafiquants et aux proxénètes.

-Une étude de l'Union Européenne de 2011 démontre que la législation libérale encourage davantage la prostitution forcée et le trafic d'êtres humains. L'Allemagne compte 60 fois plus de travailleurs sexuels que dans les autres pays d'Europe.

Par la suite cette question est posée: " Quand peut-on parler de contrainte, est-elle seulement d'ordre physique ou aussi générée par les dettes et les problèmes financiers ?"
Direction Londres ou deux étudiants nous expliquent leur travail , l'une est stripteaseuse , l'autre (Thierry Schaffauser,) se prostitue afin de payer leurs études...
Les étudiants qui vendent leur corps afin de financer leurs études sont de plus en plus nombreux, et c'est très loin d'être une activité féminine, de nombreux étudiants masculins pratiquent cette activité. Thierry Schaffauser explique que le sexe n'est pas difficile et que c'est même la partie la plus facile et qu'il est important de se vendre et de faire sa pub sur les chats et les forums.
Depuis que les frais d'études ont triplé on compte le double d'étudiants qui se prostituent , le gouvernement fait la sourde oreille.
Beaucoup d'étudiants qui pratiquent cette activité n'osent pas porter plainte en cas de violence de peur d'être exclus de l'Université.

Le reportage se termine sur une réflexion d'une tenancière de maison close : "A mon époque , on allait à l'université pour éviter la prostitution, aujourd'hui on choisit cette voie pour aller à l'université".-


Hallu, j'exprime ici mon désir de mettre un terme à notre discussion qui portait sur l'article de Morgane Merteuil , il me semble que nous avons exposé nos avis différents sur la question , nous ne tomberons pas d'accord nous en avons fait le tour. Je crois qu'on peut peut-être lancer un autre débat sur les effets sanitaires que pourrait déclencher l'abolition de la prostitution en France?
J'ai apprécié le fait de parler en " privé", lire les réactions des intervenants et prendre le temps de réfléchir. Merci de m'avoir accueilli sur ce forum et à d'autres débats!


Amicalement, Tryphon.
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#82

Message par Nathalie » 10 sept. 2012, 14:31

Kestaencordi et ses contradictions sur la sociologie:


Ici il ecrit que la sociologie ne vaut finalement pas grand-chose :
la sociologie est une de ces sciences qui est facilement ''manipulable'' par ces etudes. l'ideologie derriere l'etude guide souvent les methodologies et les conclusions d'une etude.le professeur poulin a clairement un parti prie
dans la logique kesta la sociologie peut tout juste etre qualifié de science tellement les biais sont important. autant dans le recueil des infos que dans son interpretation
Remarquez que toutes les fois qu'on lui presente des études sociologiques sur la prostitution, il les rejette toutes pretextant que la sociologie est une mauvaise science.

Ensuite, voici la contradiction :
Nathalie a écrit :
Pas certain que la lutte contre le sida passe par les bordels, comme le suggère Hallucigenia. Il faut y réfléchir certes à ce problème, mais pas certain que ce qu'il raconte est vrai. IL y a d'autres son de cloches, comme celui ci :
Max Waltman explique dans ce texte que dans les bordels, la pratique du sexe sans condom est courante. IL suffit qu’un « bon client » paie le prix qu’il faut, et puis voilà le tour est joué, la travailleuse ou le travailleur ne peut rien refuser. Il y a de la pression pour qu’il accepte ces clients « spéciaux ».

"Contrary to what was accepted by the Court of Appeal, the effects of decriminalizing
certain forms of prostitution have not been documented to make the situation better in
prostitution. In Nevada, numerous testimonies tell about unsafe sex demanded by purchasers
as well as pimps, and during 3 years of research interviews there Melissa Farley received a
number of accounts in which women were fired from legal brothels upon receiving a positive
HIV test while the pimps who ran the brothels, and their assistants, appeared uninterested in
the women’s lives or their health.30 Farley’s accounts are corroborated by other survivors
who have testified that legal brothels “strictly” forbade them to use condoms, unless
requested by the purchaser, as “it took maximum pleasure away from the paying customer.”31
Similarly, others have testified that brutal beatings and rape occurred regularly in Nevada,
and were covered up by management as long as the perpetrating purchaser paid the
“house.

Max Waltman Ontario Disempowers Prostituted Persons: Assessing Evidence, Arguments, & Substantive Equality in Bedford v. Canada. juin 2012 ttp://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?a ... id=2091216


Kestaencordi repond, rejetant les arguments pointus de ce texte ecrit par max waltman, et pourquoi . Parce que Max Waltman n<est pas un sociologue…. :

"eh bordel! max waltman est un juriste suedois pas un sociologue. il est expert en contestation de jugement il s'interesse specialement au cas bedford v. canada. il fait son travail de demolition en representant les interets de groupe de pression abolitioniste religieux du canada. encore des moraleux."



mauvaise foi, mauvaise argumentation. Les arguments ne sont pris en compte si l<auteur est un sociologue, parce qu<il est sociologue, et ils ne sont pas pris en compte s<il n<est pas sociologue, parce qu<il n<est pas sociologue…


autre chose, kestaencordi ecrit souvent n<importe quoi, sans aucune gene et sans jamais avouer s etre trompe :

« plusieurs auteur s'attaque directement a l'ideologie qui dominent les etudes sociologique.

ici on a louise toupin de uqam. et Marjan Wijers et Lin Lap-Chew qui eux mettent en evidence les profonde difference qu'il y a entre esclavage et prostitution. ce que ne manque pas de mélanger:

richard poulin, farley, dufour,la cles,cathii, calac,raymond, diane matte, yolande geadah, Lyne Kurtzman marie andrée roy et bien d'autre. feministe extremiste et religieuse toutes tres impliqué dans la desinformation sur le sujet au canada »



Yolande Geadah, féministe extrémiste et religieuse? Yolande Geadah a reçu le prix Condorcet en 2007 pour avoir contribué à la promotion et à la défense de la laicité au Québec.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Condorcet-Dessaules


Kestaencordi écrit souvent pas mal n’importe quoi, ça fait plusieurs fois. Comme la fois qu’il a écrit que Lydia Cacho avait mené une enquête seulement dans les pays x, y et z, alors qu’il est facile de vérifier que sa « liste » était tout sauf exhaustive.
La science sans la spiritualité est boiteuse, la spiritualité sans la science est aveugle

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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#83

Message par kestaencordi » 10 sept. 2012, 19:10

dans catégorie n'importe quoi ma meilleur affirmation est surement :

richard poulin a un vagin.


pour le reste vous savez pas lire... encore.
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#84

Message par kestaencordi » 10 sept. 2012, 21:54

faut-il etre sociologue pour savoir qu'un juriste engagé, va distortioner les faits a l'avantage de ces clients au detriment de la verité?

quel diplôme faut-il pour voir que les groupes de pression d'ont font parti les: richard poulin, farley, dufour,la cles,cathii, calac,raymond, diane matte, yolande geadah, Lyne Kurtzman marie andrée roy

sont extremistes ou religieux ou les deux?

je vous ai posté les origines et membres de ces organismes moraleux qui defendent leurs ideologie et non la cause des femmes prostituées qui ont grand besoins d'etre aidées.

vous connaissez bien mal le monde de la prostitution mais etes experte en desinformation et propagande.

lydia cacho est une artiste raté recyclé en journaliste qui vend des ivres pour faire fortune elle n'a rien d'une experte. avez vous verifiez sa fondation et ce qu'elle fait avec l'argent des dons recu pou sa maison de femmes?

tout le monde ramasse de l'argent pour les prostituées fillettes et esclaves sexuel mais personne ne leurs donnent jamais aucun service. assez bizarre !!!!! non?
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#85

Message par kestaencordi » 11 sept. 2012, 00:49

yolande cette chere yolande est une moderé parmis les extremistes. elle a le principas defaut de citer les extremistes en reference et de se prostituées avec les moraleux de femmes ministeres entre autre.


j'ai ce petit papier dans mes dossier.
http://www.femmes-ministeres.org/docume ... 8_no62.pdf
Réseau Femmes et Ministères

Nous sommes un regroupement autonome de femmes croyantes, fortement impliquées dans la communauté chrétienne, rémunérées ou bénévoles, et particulièrement préoccupées de l’amélioration de la situation de la femme dans l’Église considérée comme une communauté de disciples égaux.
le Mouvement laïque québécois qui lui a remit le prix prone ceci:
http://www.mlq.qc.ca/mission/
Le MLQ ne professe pas l’athéisme. Tout citoyen, quelle que soit sa position sur la croyance religieuse, peut en faire partie. Toutefois, dans ses analyses, ses prises de position et ses actions, le MLQ défend la position de l’humanisme naturaliste et laïque ; cela signifie qu’il ne se réfère à aucun principe religieux ou métaphysique pour fonder son action. Les valeurs humanistes qu’il défend – notamment le bonheur sur terre, l’égalité de tous, la liberté de conscience et la protection des autres droits fondamentaux – sont pour lui des gages d’une société démocratique et d’un mieux être de l’espèce humaine, et non pour répondre à une exhortation divine, à une vision spiritualiste de la personne, ou à un mieux-être dans l’au-delà.
Le MLQ n’est pas antireligieux. Le respect de la liberté de conscience, y compris la liberté de religion, exige que les croyances religieuses demeurent une affaire de la vie privée.
Le prix Condorcet 2007 a été décerné à Yolande Geadah, auteure de Accommodements raisonnables; droit à la différence et non différence de droits, publié cette année chez VLB. On lui doit aussi les volumes Femmes voilées, intégrismes démasqués et La prostitution : un métier comme un autre ? Yolande Geadah a également défendu des positions laïques à de nombreuses reprises dans des textes de journaux et dans plusieurs débats télévisés.
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#86

Message par Nathalie » 11 sept. 2012, 11:41

La prostitution, un métier comme un autre ? La question de simulation du plaisir, parlons-en

http://www.centpapiers.com/la-prostitut ... -en/105795
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#87

Message par kestaencordi » 11 sept. 2012, 17:25

j'ai vraiment de la difficulté a vous lire, j'ai donc traversé le papier en diagonal.

je suis touché se matin.

pcq je repense au partage des putes que j'ai recu. la grande majorité se disait bien avec le fake du plaisir. elle disait meme en avoir réellement regulierement. sexuellement et socialement (la plupart des homme son gentils plusieurs courtisent et veulent etre courtiser). mais pour moi ca sonnait faux. enfin...la fausseté dans les relaion sexuel c pas ca qui manque!! ni dans les couples.. hein!. ni dans les relation parents enfants..n'est-ce pas? ni dans .....etc...

y'a qqc de malsain la dedans. c le moins que l'on puisse dire. mais combien malsain? et pour tout le monde??? je peux facilement parler de moi. je laisserai les autres parler pour eux.

en quoi mon opinion est-elle importante? c'est pas moi qui se fait baiser!

je suis un sauveur dans l'ame. elles m'ont couté cher ces putes mon besoin de sauver m'a couté cher, en argent et en temps.ceci dit, j'en garde une experience inestimable. j'ai tellement d'histoire en tete des anecdotes incroyable, digne de film. tout vos beau discours n'arriverons jamais a la cheville de mon vecu et des partages recu.

bordel! je vous invites a revisiter vos sources d'info et eventuellement la facon d'intervenir aupres d'elles. vous etes sur une mavaise piste. a mon humble avis de patriarche misogyne.


vous semblez toujours avancer que en eliminant la prostitution demain les putes deviendrons heureuse et capable de vivre de saines relation. comme si tous les abus subis dans l'enfances s’évaporeraient. comme si de nouvelles jeunes femmes ne se lanceraient pas dans la prostitution avec l'idée que c'est se qui est de moins pire pour elles.

comme si toutes les droguées en manque ne se jetteraient pas sur la facon la plus facile et rapide de faire de l'argent.

la cause des femmes perdu n'est pas les hommes en manque de sexe violent. c'est la misere humaines, les parents debiles, les meres debiles qui sont incapale de proteger leurs enfants et ca toutes les loi castrantes ne ferons rien contre la debilité des parents.

des centaines de millions de $$ depensé chaque année en propagande moraleuse au nom des pauvres putes qui ne voit jamais une piasse de ce magot.

bordel! de moral a marde.
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#88

Message par Poulpeman » 11 sept. 2012, 18:33

kestaencordi a écrit : je suis un sauveur dans l'ame. elles m'ont couté cher ces putes mon besoin de sauver m'a couté cher, en argent et en temps.ceci dit, j'en garde une experience inestimable. j'ai tellement d'histoire en tete des anecdotes incroyable, digne de film. tout vos beau discours n'arriverons jamais a la cheville de mon vecu et des partages recu.

bordel! je vous invites a revisiter vos sources d'info et eventuellement la facon d'intervenir aupres d'elles. vous etes sur une mavaise piste. a mon humble avis de patriarche misogyne.
Bravo ! En deux paragraphes, tu nous sors deux classiques zozos :
- moi j'ai vu, j'ai vécu (à peine sous entendu : je sais mieux)
- vous êtes méchants vu que vous êtes pas d'accord avec moi.

Toi aussi tu es sur une mauvaise piste : ton attitude n'a aucune chance de convaincre tes interlocuteurs (surtout si ce sont d'affreux patriarches misogynes :mrgreen: )

Poulpeman
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#89

Message par kestaencordi » 11 sept. 2012, 18:47

Poulpeman a écrit :
kestaencordi a écrit : je suis un sauveur dans l'ame. elles m'ont couté cher ces putes mon besoin de sauver m'a couté cher, en argent et en temps.ceci dit, j'en garde une experience inestimable. j'ai tellement d'histoire en tete des anecdotes incroyable, digne de film. tout vos beau discours n'arriverons jamais a la cheville de mon vecu et des partages recu.

bordel! je vous invites a revisiter vos sources d'info et eventuellement la facon d'intervenir aupres d'elles. vous etes sur une mavaise piste. a mon humble avis de patriarche misogyne.
Bravo ! En deux paragraphes, tu nous sors deux classiques zozos :
- moi j'ai vu, j'ai vécu (à peine sous entendu : je sais mieux)
- vous êtes méchants vu que vous êtes pas d'accord avec moi.

Toi aussi tu es sur une mauvaise piste : ton attitude n'a aucune chance de convaincre tes interlocuteurs (surtout si ce sont d'affreux patriarches misogynes :mrgreen: )

Poulpeman
ce qui serait vraiment zozo serait de me pretendre expert.

moi je refere a mon experience, a mes connaissances. en le disant clairement je m'en remet a celui qui me lit pour evaluer ce que je dis.

convaincre les autre est le denier de mes soucis. y'a longtemps que j'ai compris que ce n'est pas ma voie. je l'ai dit et repeté 100 fois sur le furum.

effectivement je sais mieux que tout ceux qui me lisent ce que j'ai vecu et retenu de mon vecu.

le discours moraleux ne correspond pas a la realité que j'ai vecu. hep!
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#90

Message par Poulpeman » 11 sept. 2012, 20:02

Salut Tryphon,

Je ne sais pas si tu nous lis encore mais je voulais revenir sur un point que j'avais évoqué :
On compare le prostitué, avec celui qui retourne les steaks au Macdo pour payer ses études, on aligne la caissière , le mineur , l'éboueur avec le monde de la prostitution en se basant sur quoi ? Le plaisir ? La liberté sexuelle ? ( soit disant revendiquée) ? Non . En se basant sur la difficulté de certains boulots et le besoin d'argent , en induisant que tous, toutes nous sommes putes et ce serait donc la lumineuse raison de faire de la prostitution, un travail" comme les autres".
Mon propos à la base n'était pas de justifier la prostitution en expliquant que d'autres métiers se font également sous la contrainte financière, mais de souligner qu'à lui seul cet argument n'est pas suffisant.
Oui, il y a de nombreuses personnes qui font un travail qu'elles n'aiment pas pour gagner leur vie. La prostitution en fait partie.
Sauf que les conséquences physiques et psychologiques ne sont pas les mêmes. S'emmerder à retourner des steaks au McDo n'est pas aussi lourd de sacrifices personnels que de se contraindre à avoir des relations sexuelles non désirées pour de l'argent.

La différence n'est pas dans la contrainte financière elle-même, mais dans ses conséquences.

Poulpeman
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#91

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:44

J’aimerais réagir aux idées développées par Tryphon dans sa discussion privée avec Hallucigenia.
Tryphon a écrit :Parlons donc du plus vieux métier du monde comme si ça le rendait plus acceptable ou de la plus vieille humiliation du monde ( au choix)
Vous combattez ici un argument que Morgane n’utilise pas. Je me permets toutefois de vous signaler que le fond de cet argument n’est rien d’autre que : la prostitution a existé de tout temps et les politiques publiques, de quelque nature qu’elles soient, n’ont jamais eu d’effet sur son incidence. Quand les politiques la contraignent, elle continue d’exister, souvent dans des conditions plus dangereuses parce qu’elle se réfugie encore plus profondément dans l’ombre. Dire que c’est le plus vieux métier du monde, ce n’est pas un argument en défense de la prostitution, c’est un argument à l’encontre de l’utilité des politiques publiques à faire disparaître.

J
Tryphon a écrit :e ne suis pas favorable à la légalisation ou plutôt à la banalisation de la prostitution en travail comme un autre, tout simplement parce que c’est une activité qui transforme les orifices de l’être humain en produits.
Un produit, en économie, est un bien ou un service. Puisque vous parlez spécifiquement des orifices, c’est que vous voyez le produit sous l’angle d’un bien, en autant qu’on puisse concevoir qu’un orifice ait une matérialité. C’est du réductionnisme bien mal venu et vous le savez sans aucun doute. Vous imaginez la travailleuse du sexe comme une femme qui s’étend sur un lit, ouvre les jambes et demeure passive comme une poupée gonflable.

Paradoxalement, c’est du point de vue du client qu’il faut regarder la question. Cherche-t-il un vagin ?

Permettez que je relate le client que j’ai été et qui ne regrette en rien de l’avoir été. Suis-je représentatif ? Je n’en sais rien, mais je crois que oui dans une grande mesure.

Séparation à la mi-quarantaine. Garde à 50-50 de mes deux enfants de moins de dix ans. Un travail professionnel qui prend une énergie énorme. Je n’ai sentie aucune urgence sur le moment de me refaire une vie amoureuse. J’avais l’impression que je ne n’aurais pas pu m’y consacrer assez.

Au bout d’un moment, le contact physique intime vint à me manquer. Ça faisait plus de trois mois que je ne m’étais pas fait caresser et que je n’avais pas caressé une femme.

Ça a commencé à me peser, d’autant que je n’avais pas du tout envie de lier un engagement. J’ai fini par me dire : et si je payais ? Je n’avais aucune idée ce dont il s’agissais. J’ai cherché sur Internet. J’ai trouvé un forum de revues et de discussion. En quelques jours à peine, j’avais les réponses à tout ce que voulais savoir. J’ai notamment découvert l’existence du massage érotique, qui correspondait exactement à mes attentes, toucher plus que baiser.

J’ai pris un rendez-vous et m’y suis présenté à l’heure. Une réceptionniste m’accueillit et me présenta à Martine, celle que je voulais voir. Cette dernière me conduisit à la douche après m’avoir fait déposer mes affaires dans une salle. Au retour de la douche, elle m’allongea sur le matelas au sol. Elle alluma quelques bougies et ferma la lumière. Elle se mit nue elle entreprit son massage d’une manière tout à fait standard, parcourant toutes les parties de mon corps. On fit connaissance en même temps. Elle imprégna progressivement la prestation d’érotisme : les touchers au cou, les chatouillements aux côtes, le massage des fesses. Vous m’excuserez, cher Tryphon, mais j’étais aux anges.

Au bout d’un certain temps, je lui demandai si elle voudrait qu’on inverse les rôles. Elle me répondit par un sourire qui me fit fondre avant de s’étendre à son tour.

On arrête ici, un instant, le récit.

Je suis donc dans une pièce d’environ de trois mètres par deux, à genou au sol sur un mince matelas. Étendue sur le ventre devant moi, une femme d’une trentaine d’années que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam 30 minutes plus tôt, toute nue.

Est-ce que je voyais ce corps comme une marchandise ?

Ce corps, je n’ai jamais réussi à le dissocier de la femme qui l’habite. Je ne l’ai jamais cherché non plus. On n’est pas dans l’univers de la pornographie, on est dans une relation humaine. Ce corps, je ne l’ai pas vu d’un iota différent de celui de la femme que j’avais aimé pendant 20 ans.

J’avais une seule envie en tête : lui faire plaisir. Et malgré tout ce que tu voudras en croire, je lui ai fait plaisir. Quand je lui ai demandé, la première fois, si tout était correct pour elle, elle m’a simplement répondu : je ne suis pas faite en bois. Ça adonnait bien parce que je n’étais pas en train de frotter une statuette.

Elle reprit plus tard son rôle et elle me passa le KO en moins de deux en m’assénant une branlette espagnole entrecoupée d’éclats de rire.

J’ai revu cette fille une quinzaine de fois pendant les deux années qui ont suivi. Ce fut chaque fois plus sympathique que la précédente. Elle avait un jeune enfant et le père était parti peu après la naissance. Elle étudiait dans une technique de la santé quand je l’ai connue et elle avait commencé à travailler à temps partiel dans ce métier quand j’ai arrêté de la voir. Elle avait un talent naturel pour le massage érotique qu’elle pratiquait avec passion, si bien qu’elle s’était montée une clientèle fidèle. Elle était entièrement libre de son horaire et elle encaissait en moyenne dans les 300$ par quart de travail auprès de trois à six clients (ce chiffre n’est pas représentatif de l’industrie), à raison de trois quarts de travail par semaine, pourboires inclus souvent généreux à l’abris de l’impôt.

La relation s’est développée pendant ces deux ans. Elle s’est confiée à moi, je me suis confié à elle. Elle a pris soin de moi et j’ai pris soin d’elle. On s’est attaché l’un à l’autre, sans jamais perdre de vue la nature réelle de notre relation. Jamais je n’ai senti de dédain de sa part et jamais je ne lui ai manqué de respect.

On a fait l’amour quelques fois, chacune à sa demande explicite parce que moi je n’allais pas là pour ça. Je ne suis pas sorti plus content quand c’est arrivé. Elle a toujours eu le contrôle de ce qui se faisait où ne se faisait pas chaque instant. Elle connaissait chaque millimètre de mon corps et elle pouvait anticiper mes réactions à chacun de ses mouvements. C’était pareil pour moi.

Elle avait ses moments de grande joie dans la vie et un amour inconditionnel pour son enfant auquel elle consacrait plus de temps que bien des mères que la société considère plus honorables. Elle avait aussi ses moments plus difficiles, mais pas plus que le commun des mortels.

Elle a un jour rencontré un homme dont elle est tombée amoureuse. Elle a essayé de continuer le travail de masseuse, mais elle a vite perdu son plaisir de le faire. Elle a arrêté. End of the story.

Ce métier lui a apporté ce qu’il y avait de plus important pour elle : un revenu très décent pour vivre et du temps pour son enfant. Je l’ai revue quelques années plus tard. Elle ne regrette pas une seconde de l’avoir fait. Elle est passée à autre chose. Sa mère, qui gardait son enfant à l’occasion quand elle travaillait, lui avait dit un jour : tu es finalement plus libre que je ne l’ai jamais été.

Je n’ai pas exploité cette fille. Je l’ai aimée, comme j’aime généralement mon prochain et plus encore celui dont je suis près.

Est-ce que son corps me plaisait ? Bien entendu ! Est-ce que je serais retourné la voir si son corps ne m’avait pas plu ? Probablement pas. Est-ce à dire que je l’ai choisie pour son corps ? Au début oui, bien entendu. Mais ça n’aurait jamais suffit. Perso, s’il n’y a pas de connexion, il n’y a pas de plaisir.

Je ne cherchais pas un vagin, je t’assure, ni d’ailleurs quelque autre orifice.

Archibald
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#92

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:45

Tryphon a écrit :Je ne suis pas pour l’ouverture des maisons closes, car bien que choisissant ses horaires, les prostitués, ne choisissent pas leur client et qu’ils dépendent d’un tenancier ou d’une tenancière.
Si on parle des maisons closes comme elles ont existé en France et en Angleterre avant la Seconde Guerre, et comme certaines existent encore dans le Nevada, je suis d’accord avec vous. Elles sont fermées de l’intérieur, ces maisons. Les filles y habitent, y mangent et elles ne sont pas toujours libres d’en sortir sans être accompagnées quand elles veulent. Elles y consentent à ces règles pour la plupart, certes, elles n’y sont généralement pas maltraitées non plus, mais ce sont des conditions qui les empêchent de vivre en société pendant qu’elles travaillent. Je trouve cela malsain.

Par ailleurs, il est faux de prétendre que là où les bordels sont légalisés aujourd’hui, les filles ne choisissent pas leurs clients. Dans tous les bordels légaux d’Europe, les filles ont le droit de refuser un client.

Tryphon a écrit :prostitués en proxénètes d’autres prostitués moins « populaires », ce qui est parfois le but de certain prostitués dans la hiérarchie de ce monde particulier.
Là, vraiment, vous me perdez ! C’est un argument de mauvaise foi.

Ma position sur la prostitution se résume à deux propositions simples :

1 la prostitution devrait être légalisée partout ;
2 le contrôle de la prostitution devrait être aux mains de celles qui la pratiquent.

Si vous prétendez que les travailleuses du sexe ne peuvent pas se gérer elles-mêmes sans s’« entreproxénétiser », c’est de l’infantilisation, voire du mépris. Je reviens sur cette question plus loin.

Tryphon a écrit :Travailler en indépendant pourquoi pas, mais cela se discute et doit se conformer avec les règles du code du travail, de la médecine du travail et des limites à donner à cette activité (Comme le droit de dire non par exemple, les horaires, de pouvoir porter plainte sans être mis à l’index, d’être pris en compte par la médecine du travail et d’en accepter toutes les règles, d’accepter aussi d’être jugé psychologiquement apte ou pas à l’exercice de ce métier ; ex : si la personne se drogue, si elle le fait uniquement pour échapper à la misère, si elle peut supporter à long terme le fait de mettre en boutique son intérieur, bref protéger l’être humain ).
Si je vous comprends bien, vous semblez accepter ici que la prostitution puisse être une activité légitime dans la mesure où certaines règles l’encadrent. Il y a toutefois une question qui me turlupine ? À qui confieriez-vous la tâche de juger l’aptitude psychologique d’une personne à exercer ce métier ? À des médecins ? À des psychologues ? À des sexologues ? À des travailleurs sociaux ? Je doute fort qu’il y aurait quelque communauté de vision sur la question générale au sein de ces professions, ni aucun test standardisé qui permette de statuer pour chaque tête de pipe.

Votre démarche présume que toutes n’ont pas la capacité de choisir et qu’il faut donc vérifier auprès de chacune si elle dispose de cette capacité. Dans notre société, les employeurs disposent de prérogatives à cet égard, encadrées par les chartres des droits. Nos chartes ne permettraient jamais à l’État de forcer une telle démarche auprès des entreprises ou des travailleurs autonomes.
Tryphon a écrit :Et comme Sonia ; dans un local destiné à cette activité choisit par l’Etat lui-même. Et je suis tout à fait pour la pénalisation du client qui sortirait de ce cadre bien précis.
Car accepter qu’un prostitué mette sa vie en péril pour nous « rendre service » ce n’est pas le respecter. Profiter de la misère humaine ne doit pas être toléré.
Vous avez une position résolument réglementariste ici. Ça va si l’État intervient. Mais si l’État intervient, c’est donc qu’il a légalisé le métier. Vos règles seraient simplement plus sévères encore qu’au Nevada.

Archibald
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#93

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:47

Tryphon a écrit :Tout ça décrédibilise entièrement les demandes de soutien que fait passer le STRASS et malheureusement poussent encore plus profondément dans l'oubli tout ceux qui sont victimes de la prostitution moi ce sont ces personnes que je veux défendre, ou d'autres personnes qui se sentiraient tentées par le côté "attractif" de ce commerce. Je ne pense pas que c'est en donnant un visage décomplexé à cette activité que l'on peut agir correctement, je ne crois pas que Morgane fasse partie des Minorités , mais bien des personnes dont le parcours est atypique et voulu (ce qui ne permet pas effectivement de ne pas lui accorder de respect).

Tryphon, vous avez une volonté personnelle, celle de venir en aide à aux femmes et aux hommes qui se retrouvent dans la misère « prostitutionnelle ». Personne ne remet en question la légitimité et le bien-fondé de cette démarche. C’est un projet personnel qui trouve facilement è s’articuler, pour qui le souhaite, au réseau bien fourni d’organisations qui œuvrent dans le même sens partout dans le monde. L’industrie du sauvetage dans le domaine de l’esclavage, du trafic humain et de la prostitution se porte très bien et il est financé sans grand souci de vérifier ses résultats par les fonds publics. Vous ne faite pas parti de cette industrie. Si c’était le cas, vous diffuseriez les statistiques absurdes de ces organisations, qui n’ont aucune chance de résister au questionnement des sceptiques du Québec. Vous prenez garde de ne pas le faire et je vous en suis reconnaissant.

Ça, c’est vous. Et personne ne vous remet en question.

Le STRASS est un regroupement de travailleuses du sexe. Il a un projet, celui de défendre les intérêts de ses membres. Pourquoi accusez-vous le STRASS de défendre un « agenda » qui n’est pas le votre ?

Vous me convaincrez si vous me démontrez que la démarche du STRASS porte atteinte à la votre. Je ne crois pas que ce soit le cas. Le STRASS se bat pour instaurer des conditions de travail justes et équitables pour les travailleuses du sexe. On ne peut pas accuser les organisations de défense des droits des travailleuses du sexe d’être à la fois trop inclusives parce qu’elles défendent les droits de toutes celles qui pratiquent le métier et pas assez parce qu’elles ont choisi de ne pas faire du travail social.

Vous accusez (et je pèse ce mot) votre interlocuteur, de même que Morgane et le STRASS, d’ignorer la misère, de commettre en somme un péché d’aveuglement ou d’omission. D’autres accusent Stella de ne jamais en parler. Ça me donne envie de crier MRRRRRRRRRD !!! Quand on sait que presque toute les ressources financières et professionnelles de Stella sont dédiées à celles qui en ont le plus besoin. Et Morgane. Vous croyez qu’elle n’est pas un être normalement constitué capable de compassion devant la misère humaine ? Vous n’allez quand même pas l’accuser d’avoir choisi de pratiquer en retrait de la misère. Vous n’allez toujours pas l’accuser de ne pas avoir choisi le travail social comme métier (encore que les travailleuses du sexe ont toutes le cours 101 dans le domaine).

Le STRASS n’a pas de vocation ni de mission de santé publique auprès des travailleuses du sexe. Si je peux attirer votre attention pendant 2 minutes, je vous suggère de lire ici la charte de ce syndicat ici : http://site.strass-syndicat.org/about/charte/

Le STRASS est un syndicat de revendication de droits. Rien dans cette charte n’a de lien avec le travail social auprès des prostituées dans la misère. Évidemment, ça n’empêche pas chacun et chacune de jouer un rôle aidant quand l’occasion se présente dans sa vie professionnelle ou celle de tous les jours. Comme j’essaie de le faire moi-même de mon mieux. L’humain a une tendance naturelle à aider son prochain.

Et pourtant, cette charte exprime formellement sa solidarité :

« Nous luttons également contre la traite et l’exploitation des êtres humains, y compris le proxénétisme de contrainte et l’esclavage, en étant un lieu de réflexion sur un travail sexuel autogéré et choisi et en défendant les droits des travailleurSEs sexuelLEs. »

Ce n’est seulement un énoncé de principe, c’est un engagement à combattre l’exploitation. Et, par-dessus tout UNE MOYEN D’Y PARVENIR.

(note à moi-même : il y en d’autres moyens. Libre à chacun d’avoir les siens)

L’autogestion. Pour moi, c’est le message que la société a besoin d’entendre : des travailleuses du sexe qui contrôlent leur métier elles-mêmes pour elles-mêmes. On serait moins préoccupé par la prostitution si c’était le cas. Peu importe vos positions sur les enjeux, vous ne vous opposerez quand même pas à ce le STRASS cherche à dégommer l’industrie de ses abus par haut.

Leur énergie, elles la consacrent à essayer de se bâtir un monde, et de la manière la plus inclusive qui soit. Si tu as choisi le métier et si tu veux le prendre en main, ce métier, c’est en plein ça notre truc. Join in !

C’est du monde qui essaye de s’organiser, pardi ! Ce n’est un service d’urgence, de soutient professionnel et d’écoute téléphonique pour le monde dans le besoin.

Évidemment que c’est une utopie. Évidemment que ces projets sont extrêmement difficiles à mener. Mais c’est une voie de l’affranchissement.
Ce n’est pas votre truc à vous, mais votre truc c’est aussi une voie de l’affranchissement.

L’univers de la rue qui vous intéresse, celui de Montréal et de toutes les grandes villes du monde, il est pris en charge par les services de santé publique qui travaillent dans l’ombre et en étroite collaboration avec un réseau d’organismes. Vous croyez que les médecins et les travailleurs sociaux qui oeuvrent auprès de cette « clientèle » veulent resserrer les lois sur la prostitution ? Ben non. Ils s’intéressent, Dieu merci, à la santé de leurs patientes. Ils savent que les législations ne changent rien à l’incidence de l’itinérance et de la prostitution qui l’accompagne souvent, de la maladie mentale et de la violence dans les relations familiales et sociales. Les corps policiers le savent tout autant. Leur souci est celui de la sécurité physique et mentale des personnes. C’est sur ce critère qu’il faut juger les politiques.

La prostitution, celle qui vous tarabuste, est un symptôme. Vous n’écarterez pas la souffrance en éliminant le symptôme. D’autant que décréter l’arrêt de la prostitution c’est aussi tirer la plogue sur un revenu qui ne se remplace pas facilement.

Vous ne défâcherez jamais si vous gardez en tête cette idée saugrenue que redonner leurs droits aux unes se fait nécessairement au détriment des autres. Ce sont deux univers. Vous ne réussirez jamais non plus à établir un dialogue avec le STRASS si vous opposez à leur droit de s’organiser (vous ne remettez sans doute pas en question ce droit) la stricte condition de consacrer toute leur énergie à sauver les filles dans le besoin.

Archibald
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#94

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:48

Tryphon a écrit :Et quand ce travail sera légalisé pour les désireux, ça changera quoi pour ceux qui ne le désirent pas ? Les dérives...pas graves ils auto géreront.
Ça ne changera rien pour elles. Ce n’est pas l’objectif de la légalisation. Légaliser, c’est redonner leur droits à celles qui pratiquent librement. Le code criminel reste en place pour juger ceux qui contraignent les autres à se prostituer. Les services publics restent en place pour aider les personnes dans le besoin.

Tryphon a écrit :Il y a une énorme différence entre consentement sexuel et consentir à un service sexuel tarifé . Ce n'est ,pas vraiment du consentement , c'est du commerce, du business.
Le commerce, le business, sont des activités humaines contractuelles. Les contrats ne sont rien d’autre qu’une définition formelle de ce à quoi les parties consentent. Le consentement dans le service sexuel tarifé n’est pas différent du consentement dans tout autre activité économique. La travailleuse du sexe consent à faire une danse, une pipe, un massage, une domination contre une rémunération donnée. Si l’une des parties au contrat n’est pas libre, le consentement n’est pas avéré. Mais ai-je besoin de vous rappeler que le proxénétisme est l’un des crimes les plus sévèrement puni dans presque toutes les juridictions ? Donner le droit aux unes de pratiquer n’enlève en rien aux autres la protection que la loi leur accorde.

La question du consentement est sans doute la plus controversée dans le débat sur la prostitution. Plusieurs considèrent que les conditions ne sont jamais réunies pour qu’on puisse admettre qu’il soit possible. C’est le terrain de chasse principal de la psychologue américaine Melyssa Farley, de la politologue australienne Barbare Sullivan et de la juriste américaine Catherine MacKinnon, les figures de proue du mouvement néo-abolitionniste — qui n’est rien d’autre que le prohibitionnisme, mais le mot prohibition n’est pas vendeur — qui revendique une solution unique, la pénalisation des clients. Pour elles, la prostitution est toujours le produit d’une domination et les prostituées toujours des victimes, qui d’une famille oppressive, qui d’un père abuseur, qui d’un réseau de souteneurs violents ou à défaut d’une société patriarcale qui donne le droit aux hommes d’acheter le corps des femmes. Le consentement n’existe donc que sous un régime de domination quelconque. Si on ne peut pas établir de manière formelle qu’il est contraint pour toutes et chacune des travailleuses du sexe, il l’est par les règles du patriarcat. Si c’était encore nécessaire, elles poussent un peu plus loin le bouchon: si vous atterrissez dans ce métier-là sur vos deux pattes, vous en sortirez, sans aucune exception, à quatre pattes, à genou, sur un civière ou dans votre tombe.

Vous pouvez être d’accord ou non avec cette position sur laquelle la loi suédoise est érigée. Personnellement, j’écoute Morgane, Sonia, Sofia, Marianne et toutes ces femmes dont Jean-Michel Carré, parmi bien d’autres, nous dresse magnifiquement le portrait dans Les travailleuses du sexe. http://www.youtube.com/watch?v=LVc4MkYO8Uc

J’irai aussi voir le film de Jean-Claude Lord. Dans la bande annonce du film http://www.frequency.com/video/bande-an ... -/5-175894, il y a une travailleuse du sexe qui dit : « Ce métier-là m’a vraiment sauvé la vie. Sans ce métier-là je ne serais probablement pas vivante depuis longtemps. »

Dans ce débat, ma position est la même que Laura Agustin. Le mouvement féministe radical qui tente d’allumer une panique morale autour de l’ « esclavage sexuel », du traffic humain et de la prostitution repose sur une conception que les féministes de la première heure ont rejetée d’entrée de jeu. Il faut arrêter de dire aux femmes ce qu’il convient de faire de leur vie et de leur corps. La grande victoire du féminisme n’est rien d’autre que cela. Pourquoi, aujourd’hui, des femmes se donnent le droit de reproduire un système qu’elles ont condamné elles mêmes?

Je fais parti de la toute première cohorte du système d’éducation public mis en place au moment de la Révolution tranquille. J’ai grandi dans une société de droit. Ma mère a fait parti des féministes de la première génération. Dans tout mon parcours scolaire et dans tout mon parcours de vie dans cette société, j’ai entendu un et un seul message : les femmes ont les mêmes droits que les hommes. J’ai été élevé à le penser et je n’ai jamais pensé autrement. Quand je regarde la société dans laquelle je vis aujourd’hui, je pense que les femmes ont les mêmes droits que les hommes.

Quand les femmes sont des victimes, on a l’obligation de réagir comme pour toute victime. Mais quand on pose les femmes comme des victimes d’entrée de jeu, je débarque. Quand on me dit qu’il y aurait quelque chose d’inhérent dans la sexualité des femmes à en faire des victimes, je débarque. Les femmes qui choisissent le travail du sexe, je ne les voie pas en victimes. Elles sont toutes (ou presque) plus jeunes que moi. Elles ont grandi dans une société où les gains des femmes, déjà importants depuis fin de la Seconde Guerre, ont continué de croître. Elles ne pas des victimes. Elles sont capables de faire leur choix.

Le phénomène de la prostitution s’inscrit, chez nous en tout cas, dans un système social qui valorise le libre arbitre plus que toute autre valeur. Quand une femme choisit la prostitution elle exerce son libre arbitre. Quelques-unes y atterrissent au travers des enfers de la toxicomanie de la maladie mentale ou du trafic humain au vrai sens du mot. Je n’en doute pas une seconde. Mais la société et les services sociaux s’occupent de ces personnes en leur retirant leur libre arbitre que dans les cas où elles posent un danger pour la société. Autrement, leur libre arbitre leur permet de ne pas accepter d’être aidées. C’est l’univers dans lequel travaille Stella dans la strict observance de ces principes.


Comme le veut la formule anglaise prostitution is a victimless crime. L’acte même de la prostitution, qui consiste en l’échange d’argent pour un service sexuel, ne produit aucune victime quand les deux parties y consentent et que des crimes ne sont pas commis par ailleurs.

Si vous souhaitiez comme Farley et Sullivan, entreprendre une guerre de chiffres afin de départager les deux camps, il me fera plaisir d’en débattre avec vous, Tryphon. Si vous voulez qu’un fasse l’exercice de falsification des résultats pseudo-scientifiques de Farley, il me fera aussi plaisir de le faire. Pour l’instant, vous nous avez épargné ce débat et j’en suis ravi. Je vous rends donc la pareille.

Archibald
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#95

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:50

Tryphon a écrit :Bien ,tu me donnes une réponse claire: le combat de Morgane et du STRASS ne considère pas les dérives de ce métier , ni les souffrances engendrées par l'envie d'acheter les services sexuels de l'autre , ni par ceux qui en tire du bénéfice.
Je dirais que la souffrance engendrée par l’envie d’avoir des relations sexuelles fait parti des grandes souffrances humaines autant pour les femmes que pour les hommes. Affirmer que les travailleuses du sexe n’en tiennent pas compte, c’est comme dire que les plombiers ne tiennent pas compte des bris de tuyauterie de leur clientèle. C’est leur pain quotidien ! Quant à ceux qui en tirent bénéfice, ce sont, au premier plan, les travailleuses du sexe elles-mêmes.


Tryphon a écrit :La société actuelle est responsable de tout cela , en acceptant cette demande, en fermant les yeux ou bien encore en donnant à ce genre de commerce un caractère banal ou justifié, c'est la société qui ne fait plus de différence entre le libertinage , la liberté sexuelle, l'intimité et la consommation à outrance, qui ne fait pas la différence entre un produit et un être humain. Cette société qui contraint tout autant Morgane ou Sonia qui ont toutes deux en commun l'envie d'étudier, de réfléchir , ce monde dans lequel aucun travail ne leur donnait la possibilité de se dégager du temps pour le faire faute d'argent et à qui ont a pas donné d'autres alternatives.
Mais ce n’est en rien différent pour personne. Moi aussi j’aimerais que la société me garantisse de disposer de tout l’agent nécessaire en tout temps et de tout le temps dont j’ai besoin.

La consommation à outrance ? Je ne vois très bien ce que vous voulez dire. L’outrance c’est un excès, un abus. Il y a de l’outrance dans la prostitution comme il y en a dans le système bancaire. La prostitution est une outrance quand elle ne fait pas la différence entre un corps humain et un produit. Mais elle fait généralement cette distinction. La prostitution n’est pas une outrance en soi, pas sur ce critère du moins.
Tryphon a écrit :Est-ce normal ? Est-ce que ce processus est acceptable ? N'aurait-il pas été plus juste que Morgane et Sonia , puissent devenir sans passer par la case prostitution, un grand écrivain ou anthropologue tout en ayant une sexualité désirée , une sexualité libre ? J'espère qu'elles y arriveront.
Elles auraient pu le faire. C’eut peut-être été plus facile, ou plus difficile. C’est le choix qu’elles ont fait. L’une aurait bien pu choisir un travail en librairie et l’autre comme guide touristique. Personne ne discuterait de ces choix. Elles ont choisi la prostitution parce qu’elle rapporte plus d’argent plus rapidement dans des conditions qui leur conviennent mieux.

Est-ce injuste que la prostitution rapporte plus et plus vite ? Si vous voyez quelque chose de fondamentalement mauvais dans la prostitution, alors c’est injuste. Mais dans ce cas, dénoncez-la dans tous ses états. Réclamez son interdiction. Vous avez toutefois admis qu’elle puisse être acceptable quand elle est choisie librement et fortement réglementée par l’État.

Tryphon a écrit :Hallu ce que tu dis est malhonnête , tu ne t’essouffles pas vraiment car depuis le début, tu as voulu éviter nos points de désaccords en prétextant que c'était hors sujet. Les victimes de la prostitution tu ne veux pas en parler, le STRASS n'en parle pas vraiment non plus effectivement: le STRASS ne parle que de son cul.
Moi j’aime bien que le STRASS s’occupe de son cul. J’applaudis toujours quand les gens prennent en main leurs affaires.

Tryphon a écrit :Le risque que j' y vois est cette tendance à la banalisation, à la relativisation de ce métier , néfaste pour tout un tas de monde.
C’est présumer que les gens sont inaptes à faire la part des choses. La même logique est souvent appliquée à l’encontre de la légalisation du pot. Les citoyens vont se comporter comme des robots et commencer à fumer à répétition parce que l’État en permet la libre circulation ? Les filles vont-elles se comporter en robots en s’inscrire dans les agences d’escortes parce que si l’État en permet la pratique c’est que c'est un truc trippant ?

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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#96

Message par Archibald » 02 déc. 2012, 13:59

Tryphon a écrit :Je te cite un extrait de cet article qui date de 6 ans, et qui vaut la peine d'être lu entièrement :
Tryphon, le Monde diplomatique publie des tonnes d’articles intéressants et fouillés. Le passage que vous citez (je ne prends pas peine d’aller lire le papier au complet) est le suivant :

"Le tourisme sexuel de masse se développe ainsi au croisement de l’univers des mobilités touristiques. Jolie phrase qui ne dit strictement rien. Pour beaucoup d’Occidentaux, il représente une forme de colonisation nouvelle et adaptée à notre époque. De grâce, nommez-moi un Occidental qui croit une telle niaiserie. Le tourisme sexuel transnational n’a strictement à voir avec quoique ce soit qui soit propre à la colonisation. Certains d’entre eux voudraient à tout prix établir une distinction entre la prostitution forcée et la prostitution volontaire ou « libre ». À tout prix ? Pourquoi à tout prix ? Ils ne font que constater ce qui saute à l’évidence. Sous le prétexte que, dans certaines villes du Nord – ou dans des enclaves fortunées ou aisées des pays déshérités –, la prostitution de luxe, dite « libre », pourrait parfois permettre à certaines filles (ayant échappé à la contrainte des proxénètes) de « disposer librement de leur corps ». Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de prétexte ? Leur prêterait-on des projets de complot ? Mais c’est complètement ridicule. En revanche, ils admettent que, dans la plupart des pays du Sud – ainsi que dans des enclaves de misère des villes du Nord ou de l’Est –, la prostitution est toujours une activité exercée sous la contrainte (proxénétisme, violences, viols) Encore une fois complètement ridicule. Tous les gens qui prétendent que la prostitution peut être libre pensent qu’elle peut l’être partout. Nommez-moi un seul chercheur sérieux qui admet que la prostitution puisse être libre ici mais jamais là-bas. (2) Bon ! Je comprends tout. La note renvoie à Richard Poulin. Vous le connaissez ? C’est le mec qui raconte que l’âge moyen de l’entrée dans la prostitution au Canada, est de 14 ans, une grossière absurdité. Mais comment combattre la prostitution dans les pays pauvres du Sud, si on prétend que, dans les pays riches du Nord, elle résulterait de choix individuels ? C’est bien emmerdant en effet. Pov con ! http://www.monde-diplomatique.fr/2006/08/MICHEL/13831


Ce texte fait une démonstration aussi formelle qu’admirable, hors de tout doute raisonnable : Le Monde diplomatique accepte parfois de publier des textes bâclés qui énoncent les pires inepties.
Tryphon a écrit :Et maintenant Le Monde

Extrait :AUJOURD'HUI, DE 50 À 90 % DES "TRAVAILLEUSES" actives derrière les vitrines ou dans les "salons de massage" le feraient sous la contrainte. Et dans le quartier De Wallen, la célèbre "zone rouge" d'Amsterdam, seules 2 % des quelque 6 000 prostituées avouent aimer leur travail, a indiqué une enquête. De nombreuses femmes originaires d'Afrique, d'Europe de l'Est et d'Asie se voient toujours confisquer leur passeport à l'arrivée et sont contraintes de se livrer à de "l'abattage" en échange de quelque 2 000 euros par mois pour les plus chanceuses. Un souteneur gagnerait, lui, en moyenne 500 000 euros par an en maintenant plusieurs femmes sous sa coupe.
J’ai retrouvé la chronique du journal hollandais Volksrant d’où le journaliste du Monde tire ces chiffres : http://www.volkskrant.nl/vk/nl/6268/Eve ... rnij.dhtml

La chroniqueuse ne donne pas la source de la première série de chiffres. Impossible de savoir si c’est une estimation de coin de table, une invention de convenance (elle est une abolitionniste avouée) ou s’ils viennent d’une étude scientifique (à leur face même j’en doute) qui décrit sa méthodologie de manière détaillée. Les seconds viennent d’un journaliste hollandais spécialisé dans le trafic humain. Il est inutile de pousser la recherche parce qu’ils sont insignifiants de toute façon. Ils sont placés là pour faire de l’effet, sans plus — toutefois, si quiconque me fait la démonstration que les souteneurs dans l’univers de la traite à Amsterdam font EN MOYENNE 500 000 euros par année, et je lui achète une Cadillac.

Googlez cette tirade et vous verrez qu’elle a été reprise dans le Figaro, dans le Nouvelobs, dans Elle France et dans Rue69. Ainsi se promènent dans le cyberespace les données les plus saugrenues et invérifiables sur la prostitution.

Je ne peux pas m’empêcher non plus de constater que le journaliste du Monde tire un peu fort sur la syntaxe quand il écrit que « de nombreuses » femmes se voient « toujours » confisquer leur passeport à leur arrivée.

Tryphon a écrit :Tu sais ? J'en ai vraiment assez de tout ces parallèles à la noix sans corrélation . Parfois ça me donne envie de rire d'autres fois de ruer dans les brancards. J'en vois des vertes et des pas mûres. On compare le prostitué, avec celui qui retourne les steaks au Macdo pour payer ses études, on aligne la caissière , le mineur , l'éboueur avec le monde de la prostitution en se basant sur quoi ? Le plaisir ? La liberté sexuelle ? ( soit disant revendiquée) ? Non . En se basant sur la difficulté de certains boulots et le besoin d'argent , en induisant que tous, toutes nous sommes putes et ce serait donc la lumineuse raison de faire de la prostitution, un travail" comme les autres". Et bien non, Morgane Merteuil le dit elle même et fait très bien la distinction: nous sommes putes , vous non; taisez-vous.
Dans son texte, Morgane ne demande nul part aux abolitionnistes, ni à personne d’autre d’ailleurs, de se taire. Elle se plaint toutefois qu’on voudrait la faire taire, elle. Je ne sais pas si elle a raison à ce sujet.
Tryphon a écrit :Tu auras compris que je ne porte aucun intérêt aux clients, et leurs demandes semblent parfois sans limites. Quand on aura accepté par le biais d'une légalisation leur demande que restera-t-il de nous de la sexualité libre et du plaisir ?
Vous rigolez? Vous croyez vraiment que ce sont les clients qui tirent les ficèles dans les initiatives en vue de légaliser la prostitution ? Les mouvements qui s’affichent en faveur de la légalisation au Canada et en Europe sont composés presque exclusivement de travailleuses du sexe, de chercheurs universitaires et travailleurs sociaux.
Tryphon a écrit :Patrick Jean un commentaire d'une intervenante dont je te cite un extrait : "D'autre part, je travaille avec plusieurs avocats qui ont oeuvré aux Nations Unies sur cette question et nous pensons qu'une véritable pénalisation de la contrainte sous toutes ses formes et de la traite des êtres humains, en ciblant les hauts niveaux de pouvoir sont des luttes qui permettraient, si elles sont victorieuses, d'enrayer 90% de la prostitution en Europe occidentale. Au Bois de Boulogne, il y aussi toute la question des trans et des homosexuels. Cette activité prostitutionnelle recouvre pour eux encore une autre dimension. ( Sylvie Lausberg)", cette piste me semble un peu plus juste , et commencer à sanctionner par le haut , plutôt que par le bas me semble une piste à suivre.
Tout le monde est d’accord avec ça. Cette bataille est d’ailleurs imposée aux services de police dans les pays Européens et nord-américains. Ils y consacrent beaucoup de ressources. Chaque année, dans chaque pays, sauf au Canada où le phénomène du trafic humain reste extrêmement marginal dans l’industrie du sexe et les arrestations peu nombreuses, on démantèle des réseaux et on accuse des trafiquants et des proxénètes. Dix par ci, cent par là. Personne ne connaît l’ampleur réelle du problème du trafic humain. Ceux qui croient que ces dizaines ou ces centaines d’arrestations sont insignifiantes en regard d’un problème qui toucherait de dizaine, voire des centaines de milliers de femmes sont déçus. Ceux qui comme moi, pensent que le phénomène du trafic a été grossièrement exagéré au moyen de statistiques qui ne tiennent pas la route par des organisations qui ont grand besoin de créer un sentiment d’urgence pour assurer leur financement le sont moins.



En terminant, j’aurais beaucoup aimé commenter ce passage :
Tryphon a écrit :nous vivons dans un monde où le marché du sexe, prend des proportions terrifiantes
Hélas, ce serait trop long. Et je crois avoir déjà beaucoup abusé de votre temps.

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Hallucigenia
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#97

Message par Hallucigenia » 02 déc. 2012, 17:05

Salut Archibald,

:bienvenue: sur le forum.

Merci pour tes messages. J'ai trouvé particulièrement émouvante la façon dont tu relates la période pendant laquelle tu as fréquenté une prostituée. Ça confirme parfaitement ce que je disais : la misère affective est sans doute autant pourvoyeuse de clients que la misère sexuelle. Et ça casse aussi cette idée reçue selon laquelle les prostituées ne seraient toujours que des victimes... et leurs clients d'infâmes salopards incapable de témoigner le moindre respect !

Merci encore.

Amicalement,
Hallucigenia

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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#98

Message par M'enfin...qui sait » 02 déc. 2012, 17:29

Hallucigenia a écrit :Et ça casse aussi cette idée reçue selon laquelle les prostituées ne seraient toujours que des victimes... et leurs clients d'infâmes salopards incapable de témoigner le moindre respect !
Salut,

Comment se fait-il que je n'arrive pas à m'imaginer comme client! J'ai toujours eu besoin de croire qu'un fille était intéressée à moi pour coucher avec. Savoir qu'elle ne s'intéresse qu'à mon argent m'empêcherait de bander. Est-ce qu'il faut s'imaginer qu'une prostituée a du plaisir pour en être capable? Comment s'imaginer qu'une fille puisse avoir du plaisir à se prostituer? C'est encore tabou le sexe, c'est très mal vu la prostitution, et c'est pas supposé faire plaisir d'être mal vu.

Répondez-moi franchement, qu'est-ce que vous imaginez quand vous baisez une prostituée, qu'elle aime ça?

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Kraepelin
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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#99

Message par Kraepelin » 02 déc. 2012, 18:24

M'enfin...qui sait a écrit :
Hallucigenia a écrit :Et ça casse aussi cette idée reçue selon laquelle les prostituées ne seraient toujours que des victimes... et leurs clients d'infâmes salopards incapable de témoigner le moindre respect !
Salut,

Comment se fait-il que je n'arrive pas à m'imaginer comme client! J'ai toujours eu besoin de croire qu'un fille était intéressée à moi pour coucher avec. Savoir qu'elle ne s'intéresse qu'à mon argent m'empêcherait de bander. Est-ce qu'il faut s'imaginer qu'une prostituée a du plaisir pour en être capable? Comment s'imaginer qu'une fille puisse avoir du plaisir à se prostituer? C'est encore tabou le sexe, c'est très mal vu la prostitution, et c'est pas supposé faire plaisir d'être mal vu.
Les liens qui se tissent entre sexualité et affectivité ne sont pas les mêmes d'un individu à l'autre. Cela dépend en partie de son hérédité, en parti de son développement intra-utérin et cela dépend aussi, surtout, de certaines caractéristiques de son développement précoce et juvénile. Aussi y a-t-il des personnes qui ont besoin d'être "en relation" pour compléter une relation sexuelle et d'autres qui n'en ont absolument pas besoin. Cela dit, c'est aussi vrai pour les femmes que pour les hommes. Je ne doute pas qu'il puisse y avoir certaines prostituées qui tirent du plaisir sexuel de leurs activités et d'autres qui rêvent qu'un jour un de leur client tombera follement amoureux d'elles. Ce n'est pas simple ce genre de problème au croisement du social et du psychologique.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Re: [Commentaires publics] Féminisme et prostitution

#100

Message par M'enfin...qui sait » 02 déc. 2012, 18:44

Kraepelin a écrit : Aussi y a-t-il des personnes qui ont besoin d'être "en relation" pour compléter une relation sexuelle et d'autres qui n'en ont absolument pas besoin.
Avoir besoin d'être en relation pour se donner le droit de copuler est une chose, mais être capable d'imaginer qu'une prostituée a du plaisir alors qu'une infime minorité est censée en avoir selon les études, ça relève d'un égocentrisme typiquement masculin à mon avis, ça manque un peu d'empathie (i.e. être capable de se mettre dans la peau de l'autre, avec jeu de mot)
Kraepelin a écrit : Ce n'est pas simple ce genre de problème au croisement du social et du psychologique.
Selon moi, le problème du problème vient du fait que les hommes se sentent endroit d'obtenir ce qu'ils veulent, et que les femmes n'ont pas le choix de se soumettre à leurs lois. Ce sont les hommes qui font les lois jusqu'à date, et ils les font pour eux. Mais le problème lui-même, c'est que le sexe est un instinct et que, tant que l'imagination humaine n'était pas née, cet instinct savait très bien comment procéder. Un instinct n'a pas besoin d'imagination, mais quand l'imagination s'y met, elle ne peut que pervertir sa fonction première, qui est d'apprendre ou de développer du nouveau.

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