Salut Samuel Rooke !
Bien en lisant votre texte ce matin, je me suis dit que pour que nous puissions nous comprendre, il me fallait probablement parler le même langage.
Donc, j'ai décidé d'aller sur votre terrain. Comment? Je vais sur google et tape ceci :"antrophologue ayant testé les plantes hallucinogènes".
Et voici le lien sur leque je me suis arrêté :
http://www.archipress.org/index.php?opt ... &Itemid=41
Or très curieusement, il dit la même chose que moi, sauf que moi je ne suis ni anthopologue, ni sociologue, ce qui en même temps permet de démontrer que cette connaissance dont je parle est universelle, et que forcément celui qui cherche tombe dessus aussi.
Voici quelques exrtaits choisis!
Pendant le long processus d'acquisition d'un doctorat en anthropologie dans une université d'élite aux États-Unis, j'ai vu que mes professeurs en anthropologie nous formaient, moi et mes camarades doctorants, pour devenir... d'autres professeurs en anthropologie. Au plus haut niveau, le serpent se mordait la queue, et la discipline tournait dans le vide, flottant au-dessus de la réalité, qu'elle était pourtant sensée étudier.
A mon retour d'Amazonie, j'ai proposé cette manière de voir à mes camarades, mais j'ai vite compris qu'ils n'avaient qu'un intérêt distant pour le concret. Dès que j'avais le doctorat en poche, j'ai tourné le dos à toute cette scène, et je me suis dirige vers la pratique, convaincu que j'allais aller plus loin avec mon anthropologie (= étude de l'humain).
J'ai donc vu ce que mes collègues académiques ne voient pas, lorsqu'ils mènent des démarches abstraites "sur le terrain", puis rentrent à leur université pour écrire des articles que seuls d'autres anthropologues liront.
J'avais essayé à plusieurs reprises cette décoction, et j'avais vu que ce n'était pas de la plaisanterie. Par contre, je ne savais pas du tout de quoi il s'agissait, et j'avais peur que mes collègues ne me prennent point au sérieux. Mais huit ans plus tard, ayant acquis de la "bouteille", et ayant vu que mes collègues académiques vivaient dans un monde à moitié divorcé de la réalité, je n'avais plus peur de considérer les données en elles-mêmes: les Indiens d'Amazonie occidentale, dont le savoir écologique est admiré par la communauté scientifique et pharmaceutique internationale, affirment qu'ils acquièrent une partie de leur savoir grâce aux hallucinations induites par une décoction végétale. Je ne pouvais plus simplement me dire qu'il s'agissait de métaphores, parce que mon travail pratique m'avait
Au fond, j'ai innové en prenant les Indiens au mot, tout simplement. Que cette démarche là constitue une rupture, en dit long sur les présupposés des "sciences de l'homme".
Vous dites qu'il s'agit d'une question possiblement philosophique. On peut même dire religieux. Je considère l'athéisme matérialiste qui règne dans les laboratoires comme une foi, jeune, intolérante et zélée. Qui peut prouver que l'ADN n'est qu'une molécule -surtout quand on nous la décrit par la même occasion comme un support informatique capable d'auto-duplication? Accepter que l'ADN n'est qu'un produit chimique inerte (et que ses séquences sont brevetables), est un acte de foi. Et nous sommes bien d'accord: science et religion se mélangent difficilement, surtout lorsqu'il y a des milliards de dollars en jeu.
C'est une question essentiellement épistémologique: le chamanisme travaille centralement avec l'imagerie interne et subjective; la seule façon de savoir de quoi il s'agit est d'impliquer son "je". Il n'est pas possible de nager sans mouiller son propre corps. L'étude "objective" du chamanisme est un contresens, comme parler de natation sans jamais se lancer à l'eau.
Dans la série des caractéristiques que je donnais il y a ausi celle-ci: l'humour:
C'est une chose qui frappe chez les chamanes amazoniens: plus ils sont avancés dans leurs recherches, plus ils ont d'humour, d'auto-dérision et de modestie gnoséologique. Dans le New Age, il semble que ce soit le contraire. Au fond, la présence d'humour est la preuve par neuf qu'on a à faire au véritable produit.
La place d'une hypothèse est invariablement de proposer de nouvelles avenues d'investigation. En l'occurrence, mon hypothèse suggère que le chamanisme est une exploration de la conscience par sa modification (que ce soit par l'utilisation d'hallucinogènes, de rythmes sonores ou d'autres techniques qui aient un impact sur la neurochimie). En science, il est tout à fait basique de modifier les choses pour l'étudier; par exemple, en génétique, on modifie un gène dans la séquence en ADN pour voir le résultat de cette modification sur l'organisme, et pour en déduire la fonction du gène. Dans ce sens, on peut dire que les chamanes sont de véritables savants de la conscience, qu'ils étudient par modification depuis des millénaires. Mais, pour l'instant, la science "officielle" (celle publiée dans Nature, Science et La Recherche, par exemple) ne veut rien savoir d'un véritable dialogue avec des Indiens vivant pieds nus dans la forêt et consommant des "drogues".
Et l'étude de la conscience est bien comme je le dis, l'inconnu de la science actuelle, suffit de faire un tour sur l'enfilade déterminisme contre libre-arbitre.
Alors vous pouvez toujours dénigrer l'anthropologue et dire que ces écrits valent rien. Ou considérer qu'il existe bien (hypothèse) une connaissance universelle qui s'acquière
en dedans et pas de l'extérieur.