Tania a écrit :
La réflexion et l'intuition sont bien sûr complémentaires. Celui qui va manquer d'intuition dans un domaine donné utilisera forcément la réflexion. Mais de toute manière, après avoir réfléchi 2 jours s'il le faut, à la finalité ce sera l'intuition (aussi minime soit-elle) qui prendra la décision.
Les 2 sont moins complémentaire que intimement liés. Le cerveau passe son temps à mouliner, qu'on s'en aperçoive ou pas, l'intuition, ce n'est jamais qu'une réflexion qui n'a pas encore été verbalisée par le cerveau, et donc, dans l'autre sens, la réflexion c'est juste le passage à l'étape de verbalisation (interne hein) de la même chose.
Faire une claire distinction (autre que ça) entre les 2, c'est une erreur, à mon avis.
Tania a écrit :
Il y a deux domaines où l'intuition est fondamentale: L'art et la morale. Nous avons eu de longues discussions à ce sujet et il a été impossible de s'entendre. Pourtant, la capacité à agir moralement juste dépend directement de la capacité à aimer autrui. Au plus un être humain aime autrui et au plus ses actes seront spontanément (intuitivement) justes. La plupart des autres vertus (honnêteté, sincérité, justice, altruisme etc...) découlent directement de ce seul sentiment. Ce qui implique, sans vouloir vous juger personnellement, qu'un manque de capacité à aimer contraint à une majeure réflexion pour les domaines cités. La croyance en la réincarnation repose sur ce constat, si cette capacité à aimer, si importante pour l'homme, diffère parfois de manière radicale entre les êtres humains, c'est qu'on l'hérite de quelque part.
On part de suite vers des affirmations lancées à l'emporte-pièce !
"L'art et la morale ne peuvent se passer de l'intuition (ou réflexion, c'est quasi pareil)."
Qu'est ce qui vous amène à penser ça ?
"Pourtant, la capacité à agir moralement juste dépend directement de la capacité à aimer autrui."
Pourquoi pourtant, c'est contraire à la phrase précédente ??
Qu'est qui vous fait penser qu'il faut aimer les autres pour avoir une morale ?
J'aurais tendance à penser qu'il faut avoir de l'empathie pour les autres, c'est différent de l'amour.
Le sens de l'équité est présent chez les singes par exemple, une sorte de morale donc.
Est-ce qu'il faut tomber pour autant dans le fameux panneau du mythe du bon sauvage, qui est une erreur idéaliste des plus courantes ? Est-ce que lorsqu'ils zigouillent les enfants des autres pour privilégier leur descendance, c'est toujours une bonne chose naturelle ?
Donc pour résumer, non, je ne vois pas une différence fondamentale entre réflexion et intuition (ce que ne doit pas vous arranger), je ne vois pas la raison de l'intervention de l'amour pour justifier la morale, je ne vois pas non plus pourquoi il y aurait un sens "intuitivement" (spontanément) juste des choses, qui me semble juste dériver du mythe du bon sauvage, qu'on sait faux.
Tania a écrit :
C'est bien sûr lié à plusieurs facteurs comme le sens du rythme et l'oreille musicale (mélodique), mais créer de la beauté nécessite forcément de l'intuition (ou une connaissance intuitive du beau) et ne nécessite pas forcément de la technique, de la réflexion et de la connaissance théorique. Vous voyez là que l'intuitif (la fameuse connaissance intérieure dont parle les ésotériques) et la subjectivité font typiquement partie du domaine de l'esprit. Disons que ce qui parait subjectif à l'intellect ne l'est pas forcément au niveau de l'esprit. Lorsque je sais que je crée un beau morceau, quelque chose qui dégage une grande émotion sans pour cela faire appel à une grande technique, il n'y a que moi qui le sais et ceux qui vibrent comme moi. C'est pour cela que je disais plus haut qu'il n'y a pas plus antiscientifique que l'intuition et le domaine subjectif de l'esprit. Pourtant... ça s'observe et ça existe. Il faut pour cela d'abord observer les extrêmes.
Vous tentez à nouveau de faire une distinction artificielle entre intuition (bonne, pure, puissante), et réflexion (pas bon, pas pure, sujet au faux et aux déformations !).
En plus la "beauté" c'est purement culturel, c'est un apprentissage inconscient dû au milieu où on vit.
Et vous essayez d'empêcher arbitrairement que des arguments scientifiques puissent aller à l'encontre de vos idées en décrétant que les mécanismes du cerveau sont complètement "antiscientifique". Parce que vous avez peur des résultats ?
Tania a écrit :
La capacité à aimer (spirituelle altruiste, rien à voir avec le sentiment de possessivité) intuitive/naturelle/instinctive est donc la vertu majeure qui permet d'atténuer les souffrances.
Ça se discute, on ne peut pas vraiment souffrir si on n'aime pas, celui qui ne prend pas le risque d'aimer, ne prend pas non plus le risque de souffrir, c'est un choix.
Les bouddhistes cherchent à devenir des plantes vertes qui ne désirent plus rien juste pour ne plus souffrir, c'est un choix aussi, ne pas vivre ne fait pas souffrir non plus, chacun ses désirs
