Raphaël a écrit :As-tu lu le lien que j'ai donné ? C'est bien précisé que...
Oui, je l'ai lu! ...mais j'ai également lu la suite, juste en dessous, qui mentionne que ces genres de tests sont aussi critiqués et qu'il faut y mettre un bémol (à cause de la particularité des sens et des représentations des animaux, qui diffèrent des nôtres). Si un extraterrestre me présentait une image de moi dans un spectre plus ou moins visible ou non habituel pour moi (ou l'image de la structure de mes représentations mentales à l'aide de symbole mathématique que je ne connais pas), je n'arriverais probablement pas à réaliser qu'il s'agit de moi, et ce, bien malgré que j'ai conscience d'exister et que je possède la capacité de raisonner.
Raphaël a écrit : La plupart des animaux de même que les enfants de moins de 18 mois sont incapables de se percevoir de cette façon..
Je suis d'accord. Mais n'oublions pas que pour avoir conscience d'être, il n'est pas nécessaire de réfléchir et de conceptualiser avec des mots (ou un langage). Cela peut très bien se faire avec des images ou avec ce que permettent les sens de certains animaux. Du moment qu'il y a une impression d'être (même si c'est en réalité illusoire), une impression de « je » (même si aucun mot y réfère), on peut commencer à parler de conscience de soi à mon avis.
Raphaël a écrit :Je me souviens qu'à cet âge je croyais que tout ce que je ressentais était automatiquement ressenti par mes parents, comme si on avait partagé le même espace mental (émotionnellement parlant). J'avais conscience de moi-même mais indirectement: dans mon esprit j'existais seulement à travers mes parents.
Je comprends. À mon avis (et si ce n'est pas qu'un faux souvenir), cela devait être le tout début de l'émergence de ta conscience de soi. Tu te confondais encore quelque peu avec ton environnement (tes parents).
Pepejul a écrit :Le planaire a donc conscience de la différence entre jour et nuit et il est capable de "choisir" entre l'un ou l'autre...
Je ne sais pas s'il est vraiment approprié de parler de conscience dans ce cas. Il y a aussi « quelque chose » dans un ipad qui lui permet de différencier la différence entre le fait d'être à l'horizontale ou à la verticale (pour changer l'orientation de son affichage). La question, en ce qui me concerne, est : est-ce qu'il y a un sentiment ou un impression de « je » qui reçoit et traite l'information?
C'est de toute façon la même question que l'on se pose depuis toujours concernant une machine qui arriverait à imiter ou à réagir comme un humain : est-ce pour autant qu'il y aurait un « je » derrière toutes ces réactions?
Franchement, je ne sais pas Pepejul.
Mireille a écrit :Pour le bénéfice de cette discussion, je ne vais pas te tomber dessus parce que parfois tu passes mon âge mental à moins de 10 ans. .
Je suis vraiment désolé Mireille. Mais si tu es incapable de me nommer une seule chose qui te paraisse sensée et logique, mais sans pour autant y attribuer comme cause directe une volonté et une intelligence, ben qu'est-ce que tu veux que j'te dise? ...autre que : «
...parce qu'au niveau de tes représentations mentales, tu sembles incapable de dissocier n'importe quoi qui te paraît sensé ou logique (e.g. fleur qui s'épanouit à la lumière, photosynthèse, etc.) de tes référents conceptuels à propos des mots intelligence et conscience. »?
Mireille a écrit :...donc il y a des mécanismes d'arrière-scènes sur lesquels nous n'avons aucun contrôle
Oui, je suis d'accord qu'il y en a sur lesquels nous n'avons aucun contrôle. Mais, je suis d'avis
* qu'il y en a certains autres qui permettent une toute petite marge de manoeuvre du au
feedback, à la rétroaction que nous pouvons avoir sur notre propre système. Sinon nous n'apprendrions rien et personne ne pourrait changer et modifier ses comportements initiaux ou habituels (ou instinctifs).
Le problème avec ce débat (même entre sceptiques), c'est que certains ne semblent pas saisir la nuance entre le concept de « la chaîne de causalité » (le déterminisme, si l'on veut), en ce sens qu'il y aura toujours quelque chose qui précédera ce qui suivra et qu'on pourra toujours faire le décompte (a+b+c, etc,) de tout ce qui va amener à un résultat, de la possibilité pour un organisme conscient d'observer le cour d'une séquence en action, d'anticiper ses éventuels produits et d'agir en fonction de pouvoir modifier le cours « naturelle », « mécanique » ou instinctive de cette séquence.
Il y a bien certaines expériences scientifiques qui démontrent qu'en
certaines situations, le cerveau prend décision avant que la réflexion et la conscience n'interviennent et n'affectent le choix, mais rien permet encore de conclure que ce serait systématiquement le cas dans toutes les situations (et pour des ensembles d'interactions complexes ou l'imminence d'agir n'est pas requise). Et il y a une autre chose qu'il ne faut pas oublier et tenir compte... Même dans une situation où mon cerveau prend une décision avant que j'en aie conscience, le fait que je puisse observer, après coup, la résultante et les implications concrètes de se « choix illusoire », fait que je pourrai faire tout un tas de réflexion, de liens, d'hypothèses et d'anticipations (beaucoup plus que des formes de vie simples qui ne font qu'évaluer en fonction de « plaisir/souffrance » immédiat ou a très court terme). Donc, contrairement à d'autres formes de vie qui n'ont pas cette capacité d'abstraction et de raisonnement, tout un tas (beaucoup plus) de nouvelles informations seront réintroduite dans mon cerveau (ma mémoire) qui en prendra donc forcément compte, un jour, au moment où il (mon cerveau) reprendra, encore une fois, une décision avant que j'ai conscience d'effectuer un choix. Il y a donc forcément une différence entre une machine ou une forme de vis simple qui ne fait que réagir à des stimulus directs et présents et concernant des situations imminentes (basés sur l'évaluation « plaisir/souffrance » immédiat ou a très court terme, sans réflexion) et certaines autres qui peuvent brassé des idées avec des milliers d'autres (pendant des heures) pour imaginer des centaines de scénarios possibles et réintroduire ces informations dans leurs propres systèmes d'évaluation pour que ce dernier en tienne compte la prochaine fois « qu'il » décidera, avant que le choix ne soit perçu, illusoirement, comme étant un choix conscient par le « je ». Ben moi c'est ça que je nomme « part de liberté ».
Et, paradoxalement, je pense que c'est à cause d'elle que nous avons pu développer la méthodologie scientifique et la science, mais aussi à cause d'elle qu'on peut croire des âneries et faire des erreurs. Si nous n'avions pas une petite part de cette liberté (réintroduire des informations et interprétations dans note propre système), tout le monde suivrait leurs instincts, serait des croyants irrationnels ou ne serait que rationnel. Il n'y a pas aucune autre espèce de forme de vie où, au sein
spécifiquement de la même espèce, il y a autant de comportements et de conditionnements aussi disparates, hétéroclites et différents des uns des autres que pour les individus de l'espèce humaine. Nous sommes en effet tous « programmé », mais les « programmes » différents parce que nous nous programmons nous-mêmes de par nos représentations et interprétations qui diffèrent tous des uns des autres (nonobstant ce qu’on peut vivre). Tu mets deux jumeaux identiques dans la même situation depuis leurs naissances et il suffit que l'un d’eux réintroduise des données (interprétations) plutôt optimistes dans son système et que l'autre y introduise des données plutôt pessimistes pour que le cours de leur vie (réactions et comportement) diffère totalement. La complexité de notre cerveau, la puissance de notre imagination, et la possibilité de faire du feeedback par dessus feedback m'apparaissent inclure un aspect de « chaos/liberté » qui est propre et singulier à l’humain.
* Mais bon, comme BJ le dit parfois, tout ça n'est que mon avis. Ce n'est que mon opinion et de l'argumentation rhétorique, j'en suis conscient! 