Mireille a écrit : mais en vous relisant je m'aperçois qu'en fait vous pointiez plus probablement sur la définition philosophique du naturalisme qui dit que rien n'existe en dehors de la nature.
C’est cela.
Mireille a écrit : Ceci dit, on ne peut que présumer le contraire puisqu'on ne voit pas plus loin,
On présume en disant que rien n'existe en dehors de la nature. C’est certain que si on adhère à l’idéologie du naturalisme alors par raisonnement circulaire on va dire que l’on ne peut que présumer le contraire puisqu'on ne voit pas plus loin.
Mireille a écrit : si on dépasse la frontière de nos suppositions aussi belles et encourageantes peuvent-elles être, on tombe dans des croyances aussi arriérés que les contes bibliques.
«Rien n'existe en dehors de la nature» est une croyance. L’homme qui adhère à cette croyance se crée des mythes ou des contes qui sont en adéquation avec cette croyance. Ce que tu considères un conte biblique est en fait une révélation de Dieu, un témoignage historique de son intervention dans le monde.
Mireille a écrit : En parlant de la science vous utilisez le passé :"Elle était", à quel moment de l'histoire faites-vous référence, […] qu'est-ce qui était si différent dans cette science d'avant en comparaison avec la science d'aujourd'hui
Chez les pères fondateurs de la science, l'Éternel est le garant de l'ordre et de l'intelligibilité du monde. C'est à cause de ces propriétés du monde, qu'il faisait sens de tenter de le comprendre. Au tournant des XVIème et XVIIème siècles on a commencé à remplacer sa révélation par des mythes séculiers sur les origines. La science a commencé à s'autonomiser de la théologie.
La nouvelle science n’ayant plus Dieu comme garant de l’intelligibilité du monde alors l’homme a dû postuler ceci pour justifier la continuité de la science.
«
La science s'appuie sur un postulat métaphysique, le pari qu'au moins une partie du réel est intelligible sous la forme de lois.» Étienne Klein, directeur du Laboratoire de recherche sur les sciences de la matière, au CEA de Saclay. Page 103 dans Science & Vie hors série #265 décembre 2013.
Voici comment ce postulat est légitimé :
«
Privée de Dieu, la métaphysique scientifique est légitimée a posteriori du fait de l'extraordinaire efficacité de la science qui offre une image du monde manifestement pas en total désaccord avec le monde tel qu'il est. C'est le seul argument ! » Michel Morange, biologiste et directeur du Centre Cavaillès d'histoire et de philosophie des sciences de l'École normale supérieure, à Paris. Page 103 dans Science & Vie hors série #265 décembre 2013.
Cette façon de légitimé ce postulat est aussi insensé que d’enlever un moteur d’une voiture en pleine course en justifiant cette action en ce basant sur le fait que la voiture avance sans moteur. Le moteur de la science était l’intelligibilité du monde basé sur l’existence de Dieu.
Ce qui différencie dans les résultats cette nouvelle science de l’ancienne c’est ce qui touche les origines. On parle de science historique dans ce cas. Pour ce qui est de la science opérationnel, les deux produisent presque le même résultat. Je dis presque, car par exemple, l’ancienne façon de faire la science va considérer que tous les organes ne sont pas vestigiaux et qu’ils ont donc tous au moins une fonction qu’il s’agit de trouver. Tandis que la science moderne va supposer qu’un organe en particulier est vestigial et donc qu’il n’a plus ou presque plus de fonction. Dans ce cas de la science moderne on sera tenter d’enlever par prévention s’il le faut cet organe et on ne sera pas tenté de chercher une fonction à cet organe.
Je vais te donner un exemple de cette transition qui c’est produite entre ces deux sciences. Charles Lyell (1793-1875) est un auteur qui a converti Charles Darwin à croire que les âges géologiques sont très anciens. Ce temps très long était nécessaire pour que sa théorie de l’évolution puisse avoir une chance de fonctionner.
Au début du XIXème siècle, il y a avait deux écoles de pensées en géologie. La plupart des géologues réputés étaient des catastrophistes. Ils pensaient que la géologie de la terre s’expliquait mieux en considérant que c’était le résultat de plusieurs cataclysmes. Certains de ceux-ci pensaient que le déluge était la catastrophe principale. L’autre école était des uniformistes. Pour eux tout en géologie était le résultat de processus qui agit comme présentement sur la terre. Ils rejetaient donc le déluge. Lyell était de cette dernière école.
Lyell était déiste. Il pensait qu’un Dieu était la cause ultime mais que ce n’était pas le Dieu de la Bible. Lyell a argumenté contre la première école non pas en apportant des évidences contraire mais simplement en soutenant que le catastrophiste n’était pas accessible à l’investigation (1). Pourtant, sa propre vision des choses, d’un passé tranquille, étaient elle aussi inaccessible à l’investigation.
Ce qui est nécessaire pour établir ce genre d’événement passé est le témoignage de quelqu’un qui l’a vue. Lyell refusait d’accepter le témoignage de Noé rapporté par Moïse dans la Genèse. Non seulement il refusait ce témoignage mais il voulait convaincre les autres de ne pas s’y fier. Son but dans son troisième volume était de libérer la science de Moïse tel que l’on peut le constater par le contenu de sa lettre personnelle adressée à son ami géologue George Poulett Scrope.
«
Je suis sûr que vous pouvez obtenir dans la Revue trimestrielle ce qui va libérer la science de Moïse … . J'ai conçu l'idée, il y a cinq ou six ans, que si jamais la géologie Mosaïque pourrait être répudiée sans offenser,
» (2)
Voyons voir ce que pense un professeur de géologie et d’histoire des sciences de l’université de Harvard, soit Stephen Jay Gould (1941-2002), de Lyell sur ce sujet :
«
Charles Lyell était avocat de profession … [et il]
a utilisé deux ruses pour établir sa vue uniformisme comme la seule vraie géologie. Premièrement, il a mit en place un épouvantail à démolir. … En fait, les catastrophistes étaient beaucoup plus fondé empiriquement que l’uniformisme de Lyell. Les traces géologiques semblent exiger des catastrophes : des roches sont fracturées et tordues; des faunes entières sont anéanties. Pour contourner cela, Lyell a imposé son imagination sur la preuve. » Gould, S.J., Catastrophes and steady state earth, Natural History, 84(2) :15-16
«
Lyell n'était pas le chevalier blanc de la vérité basé sur des faits tangibles, mais un fournisseur d'une théorie fantaisiste et particulièrement enracinée dans l'état stationnaire du cycle de temps. Il a essayé par la rhétorique de faire passer sa théorie pour une théorie basée sur la rationalité et conforme au fait. » (3)
«…
l'ironie de l'histoire est que Lyell a gagné. Sa version est devenue une hagiographie semi-officielle de la géologie, qui est prêché dans les manuels scolaires de nos jours. Les historiens professionnels savent mieux, bien sûr, mais leur message a rarement atteint les géologues de terrain, qui semblent s’attacher à ces histoires simples et héroïques. » (4)
Mireille a écrit : Vous dites avoir constaté la gloire, le jugement et sa condamnation qui aurait eût lieu, auriez-vous des exemples, je ne vous suis pas du tout.
Pour ce qui est de sa gloire, je te suggère la lecture de ce livre
De la génétique à Dieu : La confession de foi d'un des plus grands scientifiques. L’auteur est l'un des plus grands généticiens actuels. Actuel directeur du National Institute of Health americain (qui gère l’attribution de dizaines de milliards de dollars de fonds pour la recherche médicale). Il a aussi dirigé le projet de décryptage du génome humain. Dans son livre, il effectue une vaste synthèse entre science et foi, et livre son témoignage de chercheur et de croyant venu de l'athéisme. Il intègre sa foi à sa recherche scientifique.
Le livre vaut aussi par la description du parcours de son auteur, passé d'un athéisme virulent à une foi profonde au fur et à mesure de son action avec les malades et les mourants, mais aussi au cours de ses découvertes du génome humain, ce «langage de Dieu» ainsi qu'il le nomme.
Malgré son témoignage de conversion basé sur la gloire du Dieu des chrétiens qu’il perçoit dans le génome humain, il reste malgré tout un évolutionniste. Car sur ce point, il n’a pu se défaire encore de ce mythe séculier dans lequel nous baignons tous.
Pour ce qui est du jugement et de la condamnation on le constate par la mort et les maladies ainsi que par les preuves multiples comme quoi il y a eu un déluge.
Science Création a écrit : Pour eux lorsqu’on parle de l’apparition de la vie on doit parler de l’abiogenèse.
Mireille a écrit :Je ne vois pas trop comment il pourrait parler d'autres choses ?
Pour appuyer ma réponse, je pourrais te citer ce que
Michael Ruse, un évolutionniste athée, a dit à ce sujet. Il faudrait que je retrouve l'article en question si cela est nécessaire. On a artificiellement divisé l’évolution de l’abiogenèse. Il suffit de constater que le livre de Charles Darwin a comme titre l’Origine des espèces. L’évolution inclus donc l’origine de la première espèce et donc l’abiogenèse.
C’est seulement en ayant la foi comme quoi la vie est apparue d’une façon naturelle que l’on peut espérer recréer des conditions initiales qui l’a fasse apparaître. Je n’ai pas assez de foi pour croire en une telle chose.
Science Création a écrit :ta question devrait être «Que proposez-vous de mieux que l'abiogenèse ?»
Mireille a écrit :Vous pouvez répondre avec cette question que vous reformulez.
Une création surnaturelle par le Dieu de la Bible.
Science Création a écrit : L’hypocrisie est de faire croire qu’il n’y a pas un choix métaphysique (donc non scientifique) de fait en choisissant de restreindre la science à ce choix. Ce faisant, on laisse croire que la nouvelle définition de la science est neutre et objective et qu’ainsi on peut l’imposer à tous.
Mireille a écrit : En fait, c'est qu'il ne faut pas mêler science et religion ou métaphysique,
La science moderne découle d’un choix métaphysique. La religion moderne qu’est l’humanisme séculier utilise la science moderne pour s’imposer à tous.
Mireille a écrit :la science avance sans suppositions avec des faits solides
Chercher comment la vie est apparue d’une façon naturelle c’est faire une démarche qui est basée sur la supposition que la vie est apparue d’une façon naturelle. De toute façon, le résultat de la science opérationnelle (celle qui est observable dans le temps présent) basée sur le fait que Dieu existe est presque le même dans ses résultats que celle qui refuse cette base.
Mireille a écrit :La science bien loin de faire croire quoi que ce soit, elle s'en tient plutôt au fait comme par exemple en ayant réunis de telles collections (lien apporté par Pépéjul :
http://www.fondationiph.org/spip.php?article19) qui nous parle de l'évolution des espèces. Je me demande bien ce qu'une pensée métaphysique vient faire là-dedans.
Exemple, comment fait-on pour savoir que plusieurs de ces fossiles ne sont pas de la même espèce (qu'ils ne peuvent se reproduire entre eux) et qu’ils ne peuvent être le produit de la variabilité humaine ?
Science Création a écrit : C’est un non-sens que la vie puisse être apparue d’une façon tout à fait naturelle. Car cela va à l’encontre de la loi de la biogenèse qui dit que la vie ne provient que de la vie.
Mireille a écrit :Ça on ne le sait pas encore, remarquez que la recherche avance tous les jours, voir le lien que je vous ai donné un peu plus haut.
Un fait observable est que la vie provient de la vie. On en a fait une loi. La seule raison pourquoi la science officielle s’affère à trouver un contre exemple à cette loi est à cause du choix métaphysique qui a été fait comme quoi rien n’existe en dehors de la nature.
Science Création a écrit : L’homme est donc apparu d’une façon surnaturelle par un acte de création d’un créateur.
Mireille a écrit : pour ce qui est de la cause derrière la machine, ça personne ne le sait.
Si tu inclus dans la science que Dieu peut exister alors la nature pointe vers lui et cela devient un savoir. Si en plus tu acceptes dans la science la révélation de Dieu alors oui on sait de quel Dieu il s’agit.
Mireille a écrit :Bien sûr les anciens ont imaginés un tas de choses, mais ça c'est normal, imaginez ce que les êtres humains penseront de nos idées dans 100 ans, 500 ans mêmes, ils trouveront ça possiblement assez arriérés comme ceux qui croyaient que Dieu avait fait monté les animaux sur une arche, etc. ...Tous ces contes, vous voyez.
Oui des humains ont inventés toute sorte de choses mais attention de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain avec ce genre de raisonnement. L’Évolution est aussi une idée humaine et peut-être elle aussi dans 500 ans, la plupart des scientifiques la trouveront assez arriérés comme ceux qui croyaient à la génération spontanée.
On t’a fait croire que c’est un conte le fait historique comme quoi Dieu aurait fait monter dans l’arche des animaux.
Shalom !
1- Gould, S.J., Time’s Arrow, Time’s Cycle, Harvard University Press, 1987, p.age 124.
2- Lettre de Charles Lyell à George Poulett Scrope, 14 juin, 1830, Life, Letters and Journals of Sir Charles Lyell, Édité par sa belle sœur, Mme Lyell, John Murray, 1881, Vol. I, pages 268-71.
3- Gould, S.J., Réf. 1, page 115
4- Gould, S.J., Réf. 1, pages 111-112