Mireille a écrit :Est-ce que tu veux parler de la manipulation produite consciemment ou non des médias sur nous ? J'aurais aimé que tu m'en dises plus
Je ne sais pas si le terme de manipulation est parfaitement approprié, ça sous-entend une volonté de duperie. Je parle plutôt de la mécanique du scoop (ou du buzz) et de la distorsion de la réalité qu'il produit.
Le caractère pléthorique et quasi instantané de l'information à produit une concurrence énorme pour l'audience auprès des média, à la fois une concurrence pour attirer cette audience, mais aussi pour conserver son attention. Comme aucun média n'est réellement capable d'aller assez vite pour l'attention réduite du spectateur, ça conduit la plupart à se recopier les un les autres dès qu'une nouvelle information apparaît dans le paysage et à se considérer mutuellement fiable sans preuve, au dépend de la vérification de l'information, mais aussi du tri initiale de celle-ci.
Au final, ça conduit à donner une information qui est souvent éclatée (parce qu'on ressort l'information à chaque développement) donc peu lisible et devient facilement sujette aux rumeurs (parce que si on loupe une actualisation de l'information, on en obtient une vision erronée). Ca donne aussi une visibilité démesurée à des faits divers parce que la course au scoop et la concurrence empêche de relativiser l'importance d'un sujet dès lors que tout le monde se met à en parler.
Un bon exemple de ça a été donné il y a peu par l'emballement médiatique de média américain autour d'un déjeuner d'Hillary Clinton dans un restaurant mexicain. Suivre le fil de l'actualité et les derniers développements deviennent plus important que de réfléchir à la signification réelle de cette actualité, et cela d'autant plus si les média se recopie entre eux, parce que la peur de la concurrence s'installe alors.
D'où l'importance pour le lecteur de savoir déceler si une information est largement reprise parce qu'elle fait l'objet d'un emballement médiatique disproportionné ou si elle est réellement importante. Et ça n'est pas simple (dans le cas du repas d'Hillary Clinton, ça l'était, mais ça n'est pas forcément simple dans le cas, par exemple, d'un discours politique ou d'une action terroriste).
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)