Bonjour,
Kraepelin a écrit :Tu as dis le verbe clef: "Imagine". Je me demande si la «culture du viol» ne se trouve pas justement dans l'imaginaire de ceux qui la dénoncent.
l'imaginaire peut faire beaucoup de mal. Surtout quand cet imaginaire est une partie fondamentale de votre éducation et la caution des abuseurs en tout genre. Dans l'imaginaire collectif une fille en minijupe est une pute, au mieux une femme libérée dans tout les cas une qui n'a pas le droit de dire "non" et qui se verra culpabilisée si il lui arrive quelque chose de malsain (
alors que la mini c'est assez confortable somme toute
). Je ne pense pas que ce type de comportement soit né de l'imaginaire des "inventeurs" de la notion de "culture du viol" vu que je les connaissais avant.
Je n'ai pas rattrapé tout mon retard de lecture mais de ce que j'ai saisi c'est plus ce type de comportement qui participe de la notion de culture du viol, une crainte imaginaire ou sur estimée peut être mais transmise de parent à enfants et relayée tout au long de votre vie par la société (
qui vous mettra sous le nez des publicité mettant en avant une femme érotisée même pour vendre du jambon et rend vos règles "so sexy" mais demandera à une victime de viol de ne surtout pas coller à cet idéal féminin. Bonjour le message contradictoire ! ), n'est-ce pas la définition d'une culture ?
Je viens de voir ce documentaire :
les roses noires, que je vous conseille de regarder si vous avez un moment (
je vous met le synopsis en spoiler).
Synopsis :
Cinq adolescentes - Farida, Claudie, Coralie, Kahina et Moufida - issues des cités de la Seine-Saint-Denis ou des quartiers nord de Marseille sont invitées à s'exprimer face à la caméra. Elles nous parlent de leur rapport à la France, de leur relation à la langue de ce pays et à ses habitants. Comment ces jeunes filles perçoivent-elles précisément les garçons ? On y parle d'attachement au groupe mais aussi du machisme et du sentiment d'exclusion. Un film citoyen et militant sur les filles de la banlieue.
Tiré de cet article du monde
La documentariste Hélène Milano a voulu l'investir, en donnant la parole exclusivement à des filles – les "roses noires" du titre donc –, issues des quartiers nord de Marseille et de la Seine-Saint-Denis. Elles sont quatorze dans le film à se raconter, à travers les mots qui leur permettent de se fondre dans un environnement agressif.
C'est long mais je ne sais quel passage choisir*, il ne s'agit que de témoignages de jeunes femmes de banlieue et qui parlent de leur construction avec une analyse juste et pertinente, enfin percutante serait plus juste.
Si je devais donner une illustration de ce qu'est la culture du viol je choisirais les paroles de ces gamines. Paroles qui pourraient être celles de ma grand-mère, de ma mère, des femmes qui travaillent dans des milieux réputés masculins, de celles qui sortent le soir...
Le fait qu'elles soient issues de banlieue ne doit pas masquer que les femmes d'autres milieux et d'autres ages développent des stratégies similaires. J'aurais même tendance à dire rien de nouveau sous le soleil.
J'ai eu mal en les entendant dire qu'être une femme était une tare vu comment je lutte encore pour ne plus le penser certains jours
*essayez à partir de 43' environ où elles expliquent la peur qu'on leur "fasse une réputation", c'est le passage auquel je pensais quand vous parliez de l'imaginaire. Comment la "réputation" fait de vous une cible sur patte pour tout prédateur potentiel qui se sentira dédouané.