Jean-Francois a écrit :
C'est quoi "l'autre sens"? Quelle alternative y a-t-il? Essayez donc de faire l'exercice d'offrir quelque chose (sans recopier l'intégrale des écrits de Jourdan),
Une hallucination se définit basiquement comme étant une perception sans objet.
Qu'est-ce qui permettrait de dire que les perceptions lors d'une EMI ne sont pas des hallucinations ? Bien sûr l'acquisition d'informations objectives vérifiables.
Plusieurs phases de l'EMI peuvent comporter ce genre d'informations:
- La phase lors de laquelle la personne percevrait des scènes du monde quotidien.
- La phase de la revue de vie: c'est peut-être moins objectif, dans le sens moins partageable, mais la personne peut apprendre beaucoup lors de cette phase.
- La perception de scènes futures.
Etc.
Mais l'essentiel est peut-être dans les implications de l'EMI pour les personnes.
Ce qui différencie, pour moi, totalement, le vécu d'une EMI des hallucinations, ce sont les transformations, les changements qu'elles peuvent induire chez les personnes.
Ce qui, pour moi, est le "marqueur" d'une EMI ou d'une expérience similaire, ce sont les valeurs dont elle est porteuse. Si les EMI n'étaient pas porteuses de ces valeurs, elles ne m'intéresseraient pas du tout.
Je ne dis pas que toute personne est transformée par une EMI et je ne dis pas non plus que ceux qui ne vivent pas d'EMI n'ont pas ces valeurs bien sûr.
D'une part, certains avaient déjà ces valeurs et l'EMI n'a fait que les conforter. D'autre part, l'EMI ne transforme absolument pas les gens d'un coup de baguette magique; elle est plutôt le début d'un long chemin de transformation..
Là où je veux en venir c'est à ceci: ce qui est perçu lors de cette phase, ce n'est pas seulement "vu" ou "entendu"; ce n'est pas de cet ordre, c'est beaucoup plus profond que cela. C'est senti, ressenti; cela s'imprègne chez les personnes et cela est susceptible d'orienter toute leur vie future.
Je cite de nouveau les bribes de déclarations d'experienceurs même si elles sont relatives au souvenir, elles me semblent parlantes sur ce que je tente d'exprimer:
- C’est un souvenir tellement vivace qu’il m’habite quasi en permanence. Il est aussi présent que – comment dire… -
la sensation de faim, de chaud, de froid que nous avons tous tout au long de la journée. C’est comme si j’avais une sensation de plus, c’est ce qui se rapprocherait le plus de ce que je ressens.
(...)
j’ai l’impression que mes cellules l’ont en mémoire, toutes mes cellules jusqu’au fond de mes os. (C.D.)
- J'aurais voulu rester dans
cet état de sérénité et de plénitude. Les mots "émotions", "réalité", "rêve" "étrangeté" etc. ne peuvent pas illustrer ce que j'ai alors ressenti. Je dirai que je me sens vraiment impuissante à transcrire cet état par des mots.
C’est un souvenir qui m’interpelle,
qui m’a engagée dans une quête…
-Ce sentiment de réalité fait partie de ma vie et
est une interrogation quant au tout. (I.H.)
- C’est une mémoire n’ayant pas la même intensité que les autres.
C’est comme une inscription génétique, c’est-à-dire une mémoire d’une valeur ontologique. Elle donne sens à son existence et peut permettre de replacer les actes passés, actuels et futurs dans une globalité. (R.H.)
- C’est comme le souvenir d’une chose qu’on vient juste de faire.
C’est à peu près intégralement intact dans mon souvenir, y compris
les sensations que j’ai éprouvées. (M.H.)
-Un souvenir toujours agréable mais qui semble venir de derrière moi, je sais qu’il est là, mais pas au même endroit que les souvenirs traditionnels. Je l’ai immédiatement à l’esprit, j’en suis
imprégné totalement. (J-M.M.)
Extraits du livre "Deadline-dernière limite. EMI: une énigme pour la science. Plaidoyer pour une étude scientifique des expériences dites de mort imminente" du Dr Jourdan.
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... Voilà l'équation". Averroès
« Il est absolument possible qu’au-delà de ce que perçoivent nos sens se cachent des mondes insoupçonnés. » Einstein