Damien26 a écrit : 28 mai 2019, 08:24
LePsychoSophe a écrit : 27 mai 2019, 16:08En quoi la France n'aurait pas légitimité à arrêter ce truc [NDD le glyphosate]
Interdire à qq'un d'utiliser cette herbicide ne serait-ce pas aller contre le droit / la liberté de cette personne à utiliser ce produit? N'est-ce pas contradictoire avec "personne au dessus de personne"?
Vous pointez une contradiction et un paradoxe évident.
Comment interdire avec la notion de "personnes au-dessus de personnes"?
Cela s'appelle le consentement.
Vous pouvez consentir à vous interdire. L'interdiction ne vient pas d'autres personnes, vous vous l'appropriez dans le sens où elle ne vient pas de l'extérieur, dans l'après coup.
C'est pour ça que la notion de majorité est importante.
Si la majorité ne veut pas du produit chimique de synthèse en question. Alors bien évidemment, le reste de la population (imaginons 30 %) perd effectivement sa liberté de l'utiliser.
C'est ça la vraie démocratie selon moi.
Il y a bien en définitive des personnes au-dessus d'autres dans la mesure où la minorité se retrouve avec la majorité au-dessus.
On revient donc un processus hiérarchique horizontal.
Dans ce cas il n'y a pas de consensus, pas de consentement.
C'est la recherche du consentement qui permet d'avoir une hiérarchie horizontale. Il paraît qu'en Suisse ils sont très doués pour cela.
Un doctorant en sciences politiques m'a dit qu'il était contre cela car cela favorise les régimes totalitaires où tout le monde pense comme tout le monde. C'est la paix mais les êtres humains sont tous des clones.
Soit on veut la paix, soit on veut autre chose...
LePsychoSophe a écrit : 27 mai 2019, 16:08Ça fait un peu régime totalitaire et dictature.
Effectivement interdire un produit dont toutes les agences scientifiques qui l'ont étudié concluent à son absence de danger ressemble à du totalitarisme et de la dictature...
Vous avez glissé sur l'autre sujet...
j'avais précisé qu'il n'était pas question de discuter du produit chimique (ce n'était qu'un exemple parmi d'autres)...
C'est votre opinion.
La liberté de l'être humain peut se passer de la science. Sinon c'est une dictature scientiste.
À ce moment-là, pourquoi ne pas interdire la cigarette?
Je ne suis pas fumeur et n'est jamais fumé, je déteste l'odeur et tout ce qui va avec.
Personnellement je ne suis pas pour l'interdiction pour autant.
Si la majorité veut interdire la cigarette ou veut la maintenir... c'est la démocratie, et cela indépendamment de la science, qui en ferait une interdiction totale.
LePsychoSophe a écrit : 27 mai 2019, 16:08On a le droit d'être différent au sein d'un groupe. À nous de trouver le modèle d'agriculture sans glypho.
Certains ont donc le droit d'être différents et d'utiliser du glyphosate, en toute logique.
LePsychoSophe a écrit : 27 mai 2019, 16:08 à chaque liberté il faut assumer son pendant.
Présenter l'interdiction d'utilisation d'un produit anodin comme une liberté c'est cocasse
Ces personnes qui auraient le droit d'utiliser ce produit chimique de synthèse devraient trouver un consentement ou un consensus (compromis) avec ceux qui n'en veulent pas... de façon à éviter cette guerre qui rime à rien, car repose sur un biais cognitif de type raisonnement binaire.
Nous sommes encore tous beaucoup pris par une philosophie manichéenne.
La fabrique du compromis nous oblige à sortir de cela et d'aller vers de la nuance.
On peut être libre de s'interdire. Ça s'appelle la soumission librement consentie.
Ce processus est possible si on a accès à celui qui s'oppose. Dans le cas du couple (conjugal, amical, parents–enfants, salariés–patron...), il est possible de mettre en place cette chose.
Ce qui m'intéresse, c'est de le faire sur des groupes de plus en plus gros.
L'équilibre trouvé alors n'est que temporaire et se redéfinit régulièrement.