mrtintn a écrit : 11 oct. 2022, 15:50
Latour n'a pas dit que des bêtises. Un exemple : "Notre enseignement des mathématiques n'est pas seulement trop élitiste ou exigeant, il est aussi infidèle. Infidèle à l'esprit même de cette science.
Ce qui m'étonne et me révolte, c'est cette hégémonie imposée. Celle des technologies directement
applicables au détriment des sciences fondamentales, d'une part, celle des mathématiques dévoyées en outils de sélection au détriment de leur pendant créatif et exaltant, d'autre part. Celle, plus inquiétante encore, des sciences dures sur toutes les autres disciplines....
Ou peut- être plutôt le non-lieu où la pensée apprendrait à s'extraire des carcans et à déchirer les horizons ? Pourquoi ne valorise-t-elle pas différentes sensibilités et diverses formes d'intelligences ?".
Bel exemple de confusion entre:
- disciplines
- valeur intrinsèque respective pour chacune de ces disciplines
- applications de certaines
- structures d'enseignement-
- conditions d'enseignement
- enjeux éducatifs
- opinions et impressions personnelles
- discours et revendications militants
- méconnaissance du rôle de l'école
- méconnaissance de l'acte d'enseigner
En quoi l'enseignement des mathématiques est-il élitiste ou exigeant?
En quoi est-il infidèle et par rapport à quoi?
Etc, etc,...
Les spécialistes des systèmes éducatifs considèrent que le niveau des connaissances disponibles, globalement, double tous les sept ans.
L'école ne peut pas tout apprendre, à tous. Ce n'est pas possible.
Par contre, comme il est question de réussir sa vie sociale et non sa scolarité, elle peut favoriser la coopération, l'entraide, le travail en interdisciplinarité, de façon à permettre une optimisation pour une insertion future facilitée, ce qui est loin d'être simple et représente un défi grandissant.
Une donnée fondamentale, incontournable: quoi qu'on fasse, quoi que l'on pense, il va bien falloir fournir des efforts et travailler, ça ne va pas se faire tout seul. Il faut retrousser les manches et se coltiner le boulot. C'est le défi numéro 2.
Ce qui ne coule pas de source, puisqu'il est beaucoup plus facile de jongler avec des articles récupérés sur internet, à droite et à gauche que de se plonger dans la lecture d'un livre, au contenu pas forcément engageant, parce qu'il va demander des efforts, avec des prises de notes, et ce, d'un bout à l'autre de l'ouvrage. Sans efforts, sans investissements personnels, les chances de réussites personnelles s'amenuisent.
..Pourquoi l'école n'est-elle pas avant tout le lieu où l'on favorise les interrogations, les inventions, les regards étranges et décalés ?
Le lieu où l'en encourage à décadrer et désencastrer les idées reçues et vieilles rengaines réactionnaires ?
Ou peut- être plutôt le non-lieu où la pensée apprendrait à s'extraire des carcans et à déchirer les horizons ?
Pourquoi ne valorise-t-elle pas différentes sensibilités et diverses formes d'intelligences ?".
Les réponses peuvent être contenues dans ces ouvrages, il en existe bien d'autres avec une thématique similaire.
Même s'il est de bon ton de taper sur l'école, et de la considérer comme machine à exclure, il en reste quand même (et encore!) un bon morceau de positif.