Jodie a écrit : 04 août 2025, 23:34
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Elle n'est pas anodine pour toi, mais pour elle cela fait partie de sa tenue vestimentaire, et donc de sa culture et de ses croyances. Ce n'est pas interdit, qu'est-ce que cela peut bien te faire qu'elle porte un voile ou pas dans certaines occasions.
Ce n'est pas moi qui me permettrait de la traiter d'hypocrite, c'est toi. La ligne peut être mince entre dénoncer les abus et encourager, même sans le vouloir, l'islamophobie.
Tout comme on peut se moquer de ceux qui ont des croyances, mais qui sommes-nous pour ridiculiser un individu. J'ai beaucoup réfléchis à cette question et j'en arrive à la conclusion que ce n'est pas de nos affaires, ce que l'autre comprend ou pas.
Toutes les religions, sans exception, ont pour ressorts la soumission et l'hypocrisie.
On passera sur les multiples aspects rétrogrades, archaïques, qui peuvent entraver et enrayer les actions de la justice (cf. les affaires en cours, innombrables, au sujet de la seule religion catholique. Pour les autres, il ne faut pas se leurrer, les dieux étant des créations humaines...).
Sifa Hassan peut, en tant que personne, se comporter comme elle le souhaite, cela ne me regarde pas,... dans l'espace privé.
Dans l'espace public, la sphère collective, où les attitudes, les comportements, les propos, les apparats vestimentaires,.. ont une importance, c'est tout à fait différent.
La question du sport et du voile est récente et correspond, sans équivoque aucune, à une affirmation identitaire et séparatiste depuis les années 90. Que l'athlète (Sifa Hannan)en soit bien consciente ou pas, à tltre individuel c'est à discuter, mais globalement, le message envoyé est clair.
À l'Insu de son plein gré dans son cas..
L'islam est à la fois une religion et une politique, inextricablement.
Alors, au lieu de me vilipender sur des points de détail, tu creuses un peu plus au lieu de rester au niveau des apparences et de la superficialité.
Tu peux lire la réponse que j'ai faite à Jean7.
La religion prédomine donc dans l'espace public, sur un podium, au détriment de la neutralité stricte et rigoureuse qui pourtant devrait être une valeur cardinale dans le cadre des JO et en vertu de la Charte olympique.
C'est pourtant facile à comprendre alors qu'elle n'a strictement rien à y faire!
La position française, très critiquée, a eu le mérite d'être claire, ferme, sans ambivalence, sans ambiguïté.
Qu'est-ce qui doit prédominer? L'acte sportif, et pas au-delà, le reste, c'est non. Le choix n'est pas possible, les règles doivent respectées. Ce n'est plus le cas. L'identité religieuse de la personne (être "musulman", c'est une espèce?) surpasse la condition de citoyen d'une nation. C'est quand même dingue cette aberration d'un autre âge, cette arriération mentale (je ne parle d'aucune personne en particulier mais d'un état de fait proprement absurde).
La question de "l'islamophobie", nous avons échangé, c'est également une pure hypocrisie, stricto sensu, dénuée du moindre fondement éthique et juridique. Mais c'est un terme fourre-tout très pratique pour les militants de toute obédience, qui plaît, qui flatte l'émotionnel idéologique, et qui ne s'adresse pas à l'intellect, à la réflexion approfondie.
"L'islamophobie" n'est pas une construction intellectuelle recevable, d'ailleurs, sur le plan juridique, elle n'a aucune signification, aucune existence légale, du moins en France. Ce que décrète une association comme Amnesty (c'est l'un des chevaux de bataille récurrents) n'y changera rien. Or, une société, pour fonctionner, pour réguler les institutions, les individus, a besoin d'un corpus législatif, d'un ensemble de lois, strictes et rigoureuses, reposant sur un contenu où, quand la juridiction doit intervenir, il y ait le moins d'équivoque possibles, c'est à dire éviter les flous juridiques, autant que faire se peut.
Ce que l'autre comprend ou pas, ce ne sont pas nos affaires ? Dans ce genre de cas, bien sûr que si! La meilleure preuve, en France, mais également dans d'autres pays (cf. Factions d'Hassiba Boulmerka, documents à l'appui), ce sont
les programmes d'éducation à la citoyenneté et à la laïcité dans les établissements scolaires publics et laïcs. Ce sont des personnes réfléchies qui les proposent. Ces programmes, en France, sont obligatoires, et font partie du cursus scolaire de chaque futur citoyen.
Les intégristes sont bien présents et font pression continuellement (grosses poussées depuis 2021), le sujet a déjà été évoqué. Ils n'arrêtent pas!
Et, quel que soit le courant.
À titre personnel, je suis membre du bureau d'une association sportive, avec statuts réglementaires déposés et validés, règlement intérieur,... association qui fait partie d'une fédération nationale.
Nous sommes tous sur la même longueur d'onde à ce niveau. La neutralité stricte et rigoureuse est observée dans les activités proposées, quelles que soient les croyances et expressions des membres (pratiquants sportifs) de cette association, qui ne relèvent que et uniquement de la sphère privée. Pour le moment, nous n'avons pas eu de cas à traiter. Mais si cela se produisait, nous prendrions les mesures en conséquence qui s'imposent.
J'ai une longue pratique associative, bénévole, des statuts déposés et des règlements, nous en avons rédigés quelques-uns, ce qui sous-entend connaître un minimum de législation en vigueur. Lois de la République, laïcité, prédominent. Et ça se passe très bien. Ethique et déontologie...
Il m'est arrivé, rarement, de pointer des dérives, voire de quitter une association où cette éthique et cette déontologie n'étaient pas respectées.
L'une a d'ailleurs été dissoute dans les mois qui ont suivi.
Honnêtement, je fais de moins en moins confiance aux dossiers de Presse parce que les journalistes doivent satisfaire la production et la production nourrie son public, donc... C'est mieux les livres, mais encore faut-il prendre le temps de les lire.
Surtout ceux correspondant à un véritable travail d'enquête sur le terrain, ainsi que les études strictes et rigoureuses.
Il existe encore d'excellents organes de presse qui respectent une charte déontologique. Il faut examiner, sélectionner, trier,... c'est long et fastidieux, mais nécessaire. Ca participe d'une application de l'esprit critique.
PhD Smith a cité un lien:
https://charliehebdo.fr/2023/11/religio ... tent-islam
L'article complet disponible (il faut arrêter d'être naïf et de prendre des vessies pour des lanternes)
« La pudeur compte plus que tout » : ces musulmanes qui quittent l’islam
Laure Daussy
Journaliste
Foolz
Dessinateur
Article abonné
Publié le 27 novembre 2023 à 08h43
Modifié le 6 janvier 2025 à 10h14
Elevées dans la religion musulmane, elles sont devenues apostates. Injonction à la pudeur, à la virginité, voile imposé, pression de la communauté, elles dénoncent les contraintes et violences qu’elles ont subies. Aujourd’hui, elles veulent faire entendre leur voix, prises dans un étau entre des risques de récupération par l’extrême droite, et certains discours à gauche qui valorisent le religieux. Pour ne pas être menacées, elles souhaitent absolument rester anonymes. Nous avons pu échanger avec elles.
Leur parole est rare, méconnue et possiblement explosive. Et pourtant, elles ne font que raconter des violences qu’elles ont subies en tant que femmes. Ce sont des « apostates » ou « ex-musulmanes » âgées de 19 ans à 48 ans, toutes ont en commun d’avoir quitté leur religion, l’islam. Elles se sont senties seules longtemps, dans cette apostasie, puis se sont retrouvées via des collectifs d’ex-musulmans.
Comme d’autres apostats, elles sont membres d’un groupe Discord, qui rassemble quelque 750 membres (nous vous en parlions ici) dont 40 à 45% de femmes. Elles ont voulu faire entendre leur voix. « Certains hommes apostats, même s’ils se sont éloignés d’une religion patriarcale, restent misogynes et continuent de dire que les femmes doivent rester à la maison », déplore l’une d’elles. Alors elles se sont organisées, deux d’entre elles ont créé tout récemment des chaînes YouTube, les deux seules chaînes d’apostates en France, pour recueillir la parole d’autres femmes musulmanes, montrer leur vécu spécifique. Pour l’instant assez confidentielles, avec seulement 1000 à 3000 abonnés.
Elles tiennent absolument à rester anonymes : elles seraient en danger si elles s’exprimaient publiquement. Créatrice des « Filles de Lilith », Nawel, (c’est un pseudo), 19 ans, a grandi en banlieue parisienne, dans le Val-d’Oise à Cergy. « J’ai grandi dans une famille originaire du Maroc, qui pratiquait un islam « très rigoriste » », raconte-t-elle. Nada (un pseudo également), 48 ans, vient de créer la chaîne « Muse exMuse », qui rassemble plusieurs témoignages sur le vécu d’ex-musulmanes.
Nada a grandi en Algérie jusqu’à ses 20 ans et a rejoint la France pour y faire des études, et fuir la « décennie noire », cette période où plusieurs groupes islamistes ont terrorisé la population. « Plusieurs de mes profs ont été assassinés, j’avais peur d’être égorgée ». Au début, je me disais « ce ne sont pas de bons musulmans, et j’ai réalisé qu’ils appliquaient ce qui est prévu dans le Coran pour les mécréants ! » nous dit-elle.
« Les femmes représentent l’honneur absolu de sa famille, une femme qui s’éloigne des codes est considérée comme trahissant toute sa famille et sa communauté »
Neb
Neb, 42 ans, originaire aussi d’Algérie, fait partie aussi de ce petit cercle, et les aide dans leurs engagements sur leurs chaînes respectives. Avec leur apostasie, elles ont toutes dû rompre avec leurs familles. « On a conquis cette liberté au prix d’une grande solitude », témoigne Nada, qui s’est mariée avec un « mécréant », sa famille n’est pas venue à son mariage et elle vit maintenant en dehors de la France. Nawel a dû fuir aussi sa famille, et vit maintenant loin de chez eux dans un autre département.
Fuir la « Daawa »
Comment sont-elles devenues apostates ? Nawel commence à s’éloigner de la religion lorsqu’elle se plonge dans les textes et « tombe de haut » : « Je découvre que les violences conjugales sont légitimées par certains versets du Coran ». Depuis toute petite, elle a du mal à croire vraiment, « mais j’étais vite rattrapée par la culpabilité, j’étais animée par une peur énorme de l’enfer ! ». Un élément déclencheur : adolescente, elle prend conscience de son homosexualité. « Or, ma sexualité est un problème dans ma religion, c’est inconcevable ». Elle doit fuir le lycée de son quartier, d’autant qu’elle décide à 16 ans de ne plus porter le voile. « J’ai été obligée de le porter dès l’âge de 9 ans. Je m’étais convaincue que j’étais d’accord avec ça. Quand je l’ai enlevé en cachette, on m’a vu, et là j’ai reçu plusieurs messages anonymes comme quoi j’avais trahi ma communauté ».
Un élément revient dans chacun de leur témoignage : elles vivaient leur adolescence sous la pression de tous. Nada nous explique : « Toute la communauté musulmane se sent investie d’une mission de faire de vous une bonne musulmane. C’est ce qu’on appelle « la Daawa », ou le fait de rappeler comment se comporter. La surveillance est permanente, encore plus prégnante en France que dans des pays musulmans », précise-t-elle. « Car les familles considèrent qu’il y a un danger du fait d’être entouré de non musulmans ».
Dès qu’une jeune fille s’habillait sans être suffisamment pudique, elle avait une réputation qui la poursuivait.
Nawel
En tant que femmes, elles estiment avoir subi beaucoup plus d’interdits que les garçons. Car tout repose sur elles : « Les femmes représentent l’honneur absolu de sa famille, une femme qui s’éloigne des codes est considérée comme trahissant toute sa famille et sa communauté » explique Neb. Deux injonctions s’imposent tout particulièrement : « La pudeur et la virginité comptent plus que tout ». Nada se souvient : « Quand elle voulait se valoriser par rapport à d’autres femmes, ma mère disait : « Moi, au moins, mon drap était taché. » » Référence à la nuit de noce, et la nécessité de prouver sa virginité par des traces de sang de l’hymen qui se déchire – bien que certaines femmes pourtant vierges ne saignent pas.
Elle poursuit : « Dans chaque quartier, il y avait une ou deux femmes dont on savait qu’elles n’étaient plus vierges, mais elles n’avaient pas d’homme dans leur vie. Tout le monde les pointait du doigt mais tous les garçons défilaient chez elles. Elles étaient un exutoire de ces hommes en rut, elles servent de paratonnerre dans cet écosystème pour que ça n’explose pas ». Et pour que cela fonctionne, les femmes sont complices de ces injonctions. Nawel reconnaît être entrée dans cette logique de pointer du doigt d’autres filles qui ne respectaient pas ces normes. « On avait tellement peur du jugement des autres. Mais au fond de moi je les jalousais. »
Viols punitifs
Celles qui sortent du moule subissent de terribles conséquences. Sur sa chaîne, Nada a publié un témoignage glaçant qui lui est parvenu. Une ado de 15 ans, qui avait confié à son journal intime ses fantasmes que ses copines ont découverts. Quelques jours plus tard, elles lui proposent d’aller faire du shopping mais l’amènent finalement dans un appartement. Et là, les copines la laissent aux mains de deux hommes, à qui ses textes ont été remis, qui la violent, comme pour la punir.
Les témoignages de la sorte – qui ne sont pas sans rappeler le calvaire de Shaïna, cette adolescente agressée sexuellement à 13 ans puis poignardée et brûlée vive à Creil à 15 ans – sont nombreux. « Dès qu’une jeune fille s’habillait sans être suffisamment pudique, elle avait une réputation qui la poursuivait. Des filles qui ont eu une réputation de pute ont ensuite été violées », raconte Nawel. Elle se souvient : «Quand j’étais en 6e, une fille de 3e avait une « réputation ». Certains garçons l’avaient forcé et avaient fait tourner des vidéos dans tout le collège. Ça a laissé penser à d’autres garçons qu’ils pouvaient la violer. Elle est tombée enceinte. Ensuite, elle a disparu, peut-être renvoyée au bled, envoyée ailleurs, je n’ai plus jamais entendu parler d’elle ».
Un élément peut surprendre dans le discours de ces ex-musulmanes. Elles ne font pas vraiment de distinction entre intégrisme religieux et islam modéré. Lorsqu’on leur pose la question, elles expliquent que ceux qui parlent d’islam modéré n’appliquent, en réalité, pas tout ce qu’ils seraient censés appliquer. Leur vécu les conduit en tout cas à affirmer que leur ex-religion est intrinsèquement sexiste. Elles ont eu besoin de tout envoyer balader, pour retrouver leur liberté, car elles ont souffert dans leur chair de ces contraintes.
Paternalisme blanc
Il y a une particularité culturelle : la violence vient d’en haut, de Dieu ! C’est un système entériné par des paroles divines
Nawel
Aujourd’hui, elles veulent être entendues. «On manque cruellement de visibilité !» déplore Nawel. Leur parole est prise en étau entre l’extrême droite, qu’elles combattent, et l’extrême gauche, qui maintenant valorise la religion au nom de l’antiracisme. Leur parole s’oppose à celles d’associations comme Lallab qui se présentent comme féministes défendant la cause des femmes musulmanes, sans jamais en dénoncer les injonctions patriarcales. Nawel a même réalisé une vidéo pour critiquer cette asso. La jeune femme se sent en décalage par rapport à ses amies de gauche, et par rapport aux jeunes féministes de sa génération. « Qu’on arrête de conforter les gens dans un relativisme culturel ! Qu’on nous laisse la parole, quand on dénonce ce que l’on a vécu. Les gens qui veulent nous faire taire, n’ont pas vécu ce que l’on vit ».
Sur le Discord, des travailleurs sociaux apostats soulignent par exemple un deux poids deux mesures : « Quand dans une famille, des filles n’ont pas le droit sortir, qu’elles sont recluses chez elles, on entend : « Ça se passe comme ça chez eux. » Si c’était chez des blancs, on aurait peut-être fait un signalement pour maltraitance ». Nada ajoute : « On travaille à ce que notre parole soit normalisée. Il faut que l’on s’habitue à ce que l’on entende des personnes avec des noms arabes mais qui ne sont pas musulmanes. » Elle poursuit à propos du féminisme : « Oui, les violences sont partout, mais il y a une particularité culturelle : la violence vient d’en haut, de Dieu ! C’est un système culturel entériné par des paroles divines. Il ne faut pas diluer notre message. Si on ne tient pas compte de cette particularité, on nous laisse tomber ».