nikola a écrit : 30 août 2025, 18:15En France, les inégalités s’accroissent : les rentiers s’en tirent bien, les autres beaucoup moins, voire pas du tout.
C'est une conséquence du déplacement des revenus du travail vers les revenus du capital. Ce déplacement
structurel (selon moi) est une conséquence de la concurrence du
travail de la machine sur le
travail humain (encore accru par la
robotisation et avec
l'I.A. ça va encore s'accroître). Il s'agit là d'un facteur déterminant de la pression à la baisse sur l'emploi et sur les salaires, un facteur
structurel qui ne me semble pas être identifié. Parce que ce serait faux ? Je n'y crois pas du tout.
Pour résoudre ce problème peut on, efficacement
et sans dégrader fortement notre niveau de vie, réduire nettement le travail de la machine afin de réaugmenter nettement le travail humain ? Non. A ce jour, avec nos machines, nous produisons par personne, en moyenne (cad rapporté à 8 Mds d'êtres humains), ce qui nécessiterait le travail manuel de 200 personnes selon de monde sans fin de Jancovici (1). Notre capital productif multiplie l'efficacité du travail humain par 200 en moyenne.
Quelle est la solution pour résoudre ce déplacement des revenus du travail vers les revenus du capital ? Vendre notre capital productif à l'étranger par des choix de fiscalité favorisant ce déplacement afin de redistribuer ces recettes fisacles sous forme de revenus (cad vendre nos poules pour pouvoir acheter plus d'oeufs que nous en produisons) ?
Non, la solution c'est de
faire évoluer la répartition du capital productif en le laissant
sous forme de capital productif en vue d'offrir à chacun des
revenus de son capital (croissants) complétant des revenus de son travail (décroissants).
Voui, mais pour cela, il faut réorienter les dépenses de l'état dans un sens plus favorable à cet investissement qu'à la consommation de biens et services détruits ou consommés par l'état en volume supérieur à ce que nous sommes en mesure de produire sur notre sol, et ce, pour un service rendu (santé, sécurité, justice, niveaux scolaires, moyens de défense conventionnels) qui n'est pas à la hauteur de ce qu'il nous coûte...
...et ça passe par un (fort)
accroissement d'efficacité des dépenses de l'état complété par un (fort) déplacement de la retraite par répartition vers la retraite par capitalisation. C'est nécessaire, même si ce n'est facile ni techniquement, ni en termes d'organisation, ni politiquement. Le fait que l'on soit face à ce problème comme une poule devant un couteau ne fait pas disparaître la nécessité d'atteindre cet objectif.
(1)
Cf. Les 10 chiffres que je retiens de la BD Le Monde Sans Fin de JM Jancovici
200 esclaves
En moyenne, chaque habitant de la planète consomme 22 000 kWh par an. Si on convertit ce chiffre en énergie humaine, cela équivaut à disposer de 200 esclaves qui travailleraient en permanence pour nous.
200 esclaves humains, c'est ce que représente en moyenne, rapporté à 8 Mds d'êtres humains, la mutiplication d'efficacité du travail humain que permet notre capital productif en grande partie encore nourri par les énergies fossiles. En France, si je me souviens bien, notre capital productif nous offre un équivalent machine de 600 esclaves humains en moyenne par personne.
Ce qui a permis cette explosion de notre puissance de création de pouvoir d'achat ?
- Les avancées de la science grâce à quelques savants de grande valeur (notamment en thermodynamique, en chimie et en médecine) sans négliger toutefois ceux qui, sans être célèbres, ont eux aussi contribué patiemment, brique après brique, à construire les avancées de la science et ce qu'ont permis ces avancées, comme l'allongement de notre durée de vie et la chute drastique de la mortalité infantile par exemple.
.
- L'utilisation des énergies fossiles et les innovations les exploitant permises grâce aux initiatives d'un certain nombre d'entrepreneurs. Certes, ils se sont enrichis, mais ils ont contribué à une hausse absolument considérable de notre pouvoir d'achat grâce à cet énorme coefficient multiplicateur de la productivité du travail humain.
C'est important, face à une situation donnée, notamment quand des difficultés structurelles sont à résoudre, de ne pas se focaliser (sans s'en apercevoir) sur une partie seulement du paysage. Ca conduit à des choix inappropriés car ne tenant compte que d'une partie des données du problème.