Salut Ghost,
Tu dis :
On est gentiment en train de se détordre (merci au style libre).
En Redico, on serait rendus 20~25 fois plus loin. Quand je vois tout ce temps et ces efforts perdus, ça me fend le coeur.
Tu dis aussi :
Moi, ce que je soutiens, c'est que l'imagination est plus importante que le savoir lorsqu'elle est créatrice. Tout le monde est capable d'imaginer des choses déjà existantes qui font justement partie du savoir. D'autre part, l'imagination créatrice combinée à une bonne intuition est redoutable.
Moi, je vois ça rectangulaire~multiplicatif. Comme pour l'inné et l'acquis. Résultat = Inné x Acquis. Résultat = Imagination x Savoir. Les deux se multiplient.
Une imagination sans savoir ne va pas plus loin qu'un savoir sans imagination. Si un des termes est nul, l'autre tourne à vide.
Quant à ta dernière phrase, l'expression "bonne intuition" rend toute l'affaire quasi tautologique. Comment définis tu une "bonne intuition"? Une intuition qui tape juste? Bien sûr qu'une intuition qui tape juste, c'est rarement foireux. Mais comment savoir si elle tape juste si on ne vérifie pas?
Et puis, tu sembles toujours soutenir que les zozos auraient plus d'imagination que les zézés. Ça,
je l'ai déjà contesté :
Denis a écrit :tu auras du mal à me convaincre que les zézés ont moins d'imagination que les zozos. Au mieux, tu me convaincras qu'ils ont plus de jugement, de sens critique et d'érudition scientifique.
Ça demande beaucoup plus d'imagination pour raisonner en respectant des contraintes de cohérence que pour rêvasser ad lib.
Prenons l'exemple d'un champion d'échecs. Ça prend beaucoup d'imagination pour tirer le meilleur parti possible d'une position donnée, en respectant les règles du jeu. Un singe, libéré de ces contraintes, n'a pas besoin de beaucoup d'imagination pour bousculer les pièces à son goût.
Pareil pour la créativité, tant en science qu'en art. Les contraintes de cohérence et d'équilibre comptent pour beaucoup dans la qualité du résultat. Quand on fait quelque chose d'une certaine façon (plutôt que d'une autre façon), on crée un résultat qui a beaucoup plus de chances de valoir quelque chose si on on a des contraintes de cohérence à respecter.
Tiens, après l'exemple du joueur d'échecs, voici celui de Darwin. Penses tu qu'il a imaginé~consolidé sa théorie de l'évolution des espèces sans avoir à être cohérent avec les observations? Pas du tout. Ses observations méticuleuses effectuées aux Galapagos devaient être prises en compte et justifiées au mieux. Sans ces contraintes, il aurait eu plus de mal à viser juste. Pareil pour Einstein, avec la grosse contrainte de l'expérience de Michelson. Il avait un échiquier sous les pièces pour ajuster le tir et orienter son imagination. On pourrait aussi parler des contraintes (par exemple, d'harmonie) qui permettaient à Mozart d'imaginer des tours de maître.
Au plus je pourrais admettre que les zézés et les zozos ont, en moyenne,
autant d'imagination les uns que les autre. Mais, pour le jugement, le sens critique et l'érudition scientifique, c'est un
"no contest" à la bulldozer vs trottinette.
Ghost a écrit :Ce qui paraît illogique ce sont les différentes religions souvent incohérentes et contradictoires...
Tu as là l'exemple type de ce que donne l'imagination sans garde-fou. Un fouillis de noeuds sans queue ni tête.
Toi, t'es pas beaucoup mieux avec tes esprits sauteurs structurés~organisés sans organe. Avant que je commence à envisager l'ombre d'un début de possibilité de te prendre au sérieux, il faudra que tu détordes de front au moins ces deux noeuds là :
1) La continuité corps et âme
de l'animal à l'homme.
2) La mort partielle (effacement de l'âme) qu'est la maladie d'Alzheimer.
Ta théorie implique que la mort réparerait les âmes cassées, ce qui n'a pas de maudite allure.
Comme j'ai dit au début, c'est facile d'imaginer sans contraintes de cohérence. Mais mieux vaut tenir compte du plus de faits possibles. C'est à ce prix que l'imagination peut donner sa pleine valeur.

Denis