salut,
Buckwild a écrit :Il faut clairement définir l'objet d'étude, quitte à se tromper.
A mon avis, l'ufologie ne tient pas à proprement dit d'un domaine d'étude qui aurait été mal vulgarisé, mais d'un système de reconnaissance qui s'est démocratisé et a perdu son encadrement premier, défini par des ordres de mission et des modalités tactiques. L'ufologie est une extension de la reconnaissance telle qu'elle existe, ou qu'elle a existé, dans la surveillance aérienne, et en partie aussi, dans les renseignements.
Le terme OVNI/UFO est directement hérité de la désignation "objet non-identifié en approche" qui est utilisé dans la surveillance aérienne. La surveillance n'est pas un domaine d'étude mais un système d'observation et de reconnaissance qui se caractérise par une certaine réactivité, dépendant des équipes et des équipements. Secundo, ce n'est pas non plus l'espace atmosphérique ou extra-atmo qui est surveillé mais un espace législatif défini par une législation aérienne, militaire : l'espace aérien national ou international.
Un OVNI est donc à l'origine un objet qui ne répond pas à un protocole d'identification donné. En d'autres termes, c'est un objet localisé - généralement radiolocalisé - qui ne décline ni son plan de vol ni ses codes d'identification. Parce que :
Pour qu'un objet soit défini comme non-identifié, il faut qu'un protocole d'identification existe au préalable.
Quand un objet ne répond pas à ce protocole législatif obligatoire, il devient illégal, clandestin, délictueux, et selon certains critères de reconnaissance préétablis, peut être considéré comme potentiellement menaçant : la résolution d'une menace est relative, en partie, au climat et à la pression ambiante, qui peut être celle d'une guerre (guerre froide et menace latente mais indéfinissable - toute la partie OVNI/guerre froide est donc typique de ce genre d'ambiance).
Cela revient en premier à définir exactement ce qu'est l'objet-OVNI, non pas d'un point de vue ufologique, mais dans ce qu'il était antérieurement à l'apparition de l'ufologie, c-a-d avant la "démocratisation" : l'objet-OVNI est un objet de la radiométrie, c'est à dire un objet que l'on peut radiolocaliser. Pourquoi? C'est très simple : avant les radars, il n'y avait pas d'OVNI. IL y avait des mystérieux objets célestes, des soucoupes volantes, tout ce qu'on veut, mais pas "d'objets non-identifiés en approche", qu'ils soient volants ou pas.
Un objet de la radiométrie est un objet qui émet, réfléchit, altère, interfère, les ondes électromagnétiques. Il est parent de l'objet de la physique puisque la lumière est une forme de l'énergie électromagnétique. Et la radiométrie est une ancienne branche de la physique.
Donc un OVNI c'est quoi à l'origine précisément? C'est un écho sur un écran-radar de la surveillance aérienne qui ne décline pas ses codes d'identification.
IL y a par conséquent 2 classes distinctes d'OVNI :
1 - des objets localisés, que l'on peut admettre comme des corps de la physique mais qui ne répondent pas, pour différentes raisons, aux critères d'identification. IL est bien entendu que cela donne un faisceau très large de possibilités, de contingences : par exemple, un appareil dont la radio-transmission est défaillante, peut devenir temporairement un OVNI pour la surveillance. A noter qu'aujourd'hui, la reconnaissance logicielle des équipements de détection, la radiotétermination, permet de minimiser l'OVNI. Mais dans les 50-60-70's la radiodétermination et la reconnaissance étaient très difficiles : un écho apparait brusquement su l'écran, qu'est-ce que c'est? IL fallait trouver une réponse rapide : celle de l'objet non-identifié est caractéristique de la mentalité administrative. Il faut dire que la mission de la surveillance n'est pas de philosopher indéfiniment sur la nature des choses. Il y a des missions et des ordres.
2 - des objets aperçus par des témoins, assimilés à des OVNI : cela peut en être, mais le témoin ne se conforme pas à un protocole de reconnaissance et d'identification, et l'ufologie encore moins : d'un point de vue critique, l'ufologie c'est tout le contraire de la reconnaissance car elle consiste en fait à philosopher indéfiniment sur la nature des choses. Pourtant, l'ufologie peut se définir comme un système mimétique des systèmes de reconnaissance, mais il y a une transposition du recueil de l'information qui tient du tiers renseignement au lieu de tenir de l'observation et de la réactivité d'un véritable système de reconnaissance.
Bien sûr, on peut être amateur en matière de reconnaissance, comme on peut être amateur astronome, botaniste, zoologiste, etc. Mais dans la reconnaissance aérienne, un amateur doit savoir que les questions liées à l'HET sont minoritaires, voire inexistantes. A l'origine, la question de OVNI était de savoir si les radars et les équipes de surveillance, certains témoins aussi, localisaient de objets potentiellement dangereux - c'était du moins ce à quoi tentaient de répondre Robertson et Condon : la réponse fut bien évidemment négative. Ce questionnement impliquait la suspicion selon laquelle les OVNI pouvaient être des armes produites par le bloc adverse, l'URSS en l'occurrence ou pourquoi pas, selon des rumeurs, des factions nazies qui auraient survécues dans l'après-guerre et étaient désireuses de se venger en commettant des attentats terroristes. C'était justifié car les russes et les nazis travaillaient sur la propulsion et les missiles. Une énorme psychose régnait qui faisait de toute traînée dans le ciel le sillage d'un missile nucléaire.
Quant à la question extraterrestre, elle avait aussi ses justifications : disons qu'on pouvait se la poser, ne pas l'écarter, pour certains évènements. D'ailleurs certains évènements des 60's, déclenchés par ce qui semble être une anomalie géomagnétique, étaient extraterrestres mais pas dans le sens de l'intervention d'une conscience à la H.G.Wells qui observe et ourdit des plans contre l'humanité depuis l'espace.
Alors il y a au moins 2 domaines d'étude : le premier est anthropologique et concerne les sciences humaines, l'autre concerne les sciences dures : mais on ne peut pas parler d'une approche scientifique mais plutôt d'un système de reconnaissance qui nécessite de l'approche scientifique pour des questions de performance, d'analyse et de précision. Je pense.