nikoteen a écrit :En fait, il suffit de faire des essais en nombre suffisant, dans les mêmes conditions (avec la même personne, dans le même lieu, au même moment, etc.), en double aveugle. Comprenez que s'il n'y avait aucun élément invariant dans votre pratique, celle-ci ne pourrait pas s'inscrire dans la durée (et vous ne pourriez donc pas faire de préconisations aux gens) et serait donc inutile. Si vous faites des préconisations aux gens, c'est parce qu'une certaine chose a un certain effet sur eux, dans la durée, n'est-ce pas ?
Donnez-moi un exemple d’invariant en ce qui concernerait la géobiothérapie ou la psychothérapie telle que la pratique et comme j'en ai déjà donné des exemples.
Quant à la préconisation, synonyme de recommandation, proposition de solution ou piste à suivre, je m’en garde bien sinon je me poserais en maître à penser ; je vous l’ai déjà dit en maïeutique thérapeutique, on aide les gens à accoucher d’eux-mêmes ; préconiser serait fabriquer « l’enfant qui doit naître » (entendez par enfant, la solution recherchée).
Les solutions ne sont pas des prêt-à-porter mais du sur-mesure que les personnes concernées ajustent par elles-mêmes avec mon aide et mes encouragements, certes, mais il ne me revient donc pas de les trouver à leur place !
Extrait de mon livre
«
Pas de place pour un maître à penser »
« On a déjà compris que dans la relation soignant-soigné, le thérapeute ne peut jamais être présent en tant que personne (propre). En conséquence, le thérapeute ne parle pas de lui, de sa vie, de ses convictions, de son système de valeurs ; ce que croit le patient doit être respecté en tous points.
Dans le cas inverse, le thérapeute mettrait des conditions personnelles dans cette relation et imposerait en conséquence des critères inappropriés, susceptibles de la parasiter et,
in fine, d’hypothéquer la qualité de la thérapie. Il se comporterait comme un maître à penser, ou un directeur de conscience, tels les gourous (dans le sens péjoratif du mot).
Le thérapeute ne peut donc faire état de quelque savoir livresque, sauf ce qui serait admis par son propre code de déontologie et auquel s’attend le patient (1).
Y contrevenant, il risquerait alors d’opérer sur son patient l’effet d’un savoir-pouvoir et exercerait une sorte de domination sur lui.
Les traductions les plus courantes de telles dérives s’exercent sous forme d’interprétations, d’hypothèses, de questionnements inductifs exprimés : ils risquent de dénaturer la vision de la réalité propre au patient, ce qui hypothèque ou retarde la guérison attendue.
Voici l’éclairage du Dr Thierry Janssen :
«
Les associations effectuées par le thérapeute ne sont pas forcément les mêmes que celles que pourrait faire le patient. En d’autres mots : l’inconscient du thérapeute ne dit pas forcément la même chose que celui du patient. Le thérapeute doit donc être prudent. […]
La manière dont le thérapeute pose ses questions, l’attention plus ou moins importante qu’il prête à certaines réponses, ses insinuations et ses suggestions participent alors à la construction d’une histoire très différente de celle du patient (2). […]
L’importance […]
est sans doute que chacun [nda : le patient]
puisse découvrir le sens qu’il souhaite donner à ses expériences (3) ».
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(1) Certes, comme déjà souligné (p. 26), un certain nombre de dogmes scientifiques sont encore très vivaces et infestent la science médicale.
(2) Thierry Janssen, La maladie a-t-elle un sens ? Enquête au-delà des croyances, Éd. Fayard, 2008, pp. 174–175.
(3) ibidem p. 179.
Si quelqu'un croit me déstabiliser en dénigrant mes propos voire en s'en prenant à ma personne, ce sera en pure perte...
"Dans le monde de l'hyper-communication, la communication entre les hommes est réduite à presque rien".
(François Bayrou)