Samuel a écrit :Ce n'est pas tout à fait vrai. Il est normal que le concept de civilisation soit un peu vague, mais assez précis pour en savoir le fondement et donc d'avoir une très très bonne idée de celle-ci. Ce sont les science humaine, c'est dur de "calculer" l'humain, il faut donc accepter que le concept soit chancelant. Sinon, il y a une belle partie de nos avancé dans ces sciences qui s'envolent.
Je n'ai pas dit le contraire. Avec une maîtrise d'histoire, je ne risque pas de dire autre chose d'ailleurs
(j'avais eu une fantastique discussion avec mon prof d'histoire contemporaine en M1, sur la valeur en tant que modèle des théories historiques et la controverse quand à savoir si l'historien raconte la réalité passée mais toujours de manière incomplète ou interprète une réalité passée sans jamais pouvoir l'atteindre réellement. C'est un peu lié à ce débat, mais en plus précis.)
Mais ça n'empêche pas que la définition de la civilisation est une définition qui se heurte à la pratique et est flou quand à ses limites. Ca ne veut pas dire que la définition n'est pas pertinente, elle l'est pour cataloguer les différences, mais elle perd de sa substance quand il s'agit, par exemple, d'étudier les zones de contact ou les phénomènes d'acculturations.
C'est ce flou qui fait que certains historiens ont introduit des notions comme "antiquité tardive" ou "moyen-âge tardif" pour parler d'époque charnière entre deux temps, parce que l'évolution des civilisations n'est pas aussi nette que la classification le voudrait, si bien qu'il est difficile de marquer les moments de fin et de début d'une civilisation.
On sait évidement comment une civilisation se change en une autre, mais le processus étant en continu, l'absence de rupture réelle fait qu'on est obligé de prendre des éléments de changements rapide comme rupture quand on analyse l'évolution, mais c'est un choix de l'auteur en réalité.
Par exemple, l'Empire romain se termine au Vème siècle et l'on prend généralement les invasions barbares comme point de rupture pour la fin de la civilisation romaine et le début de la civilisation médiévale du haut moyen-âge.
En réalité, entre le Vème et le début du VIème siècle, la culture, la vie quotidienne, la religion, a certes changé, mais pas aussi brutalement que ça et la fin de Rome s'étale en fait bien plus loin dans le temps (sans compter la survivance de Byzance).
On peut dire que politiquement, elle s'arrête avec Romulus Augustule, mais même là c'est sujet à caution, vu que l'imaginaire politique de l'empire survivra jusqu'à Charlemagne et même un peu plus loin.
Culturellement, il n'y a pas de rupture brutale pour certain territoire et d'autre si.
En terme de religion, l'héritage romain perdurent longtemps.
Et même alors que l'on peut tout à fait considérer que la civilisation romaine est finie, il y a un peu partout en Europe des survivance de concept culturel romain, que ça soit la persistance du latin, l'organisation de l'Eglise autour du Pape, la résurgence à partir du XIIème siècle des villes qui ont conservée un modèle d'organisation proche des cités antiques, la persistance du droit romain...
C'est pour ça que je dis que la phrase d'Andre sur le doute est une notion ridicule, la réalité étant bien plus complexe qu'un proverbe mal employé.
Notament si on parle de la société grec de l'antiquité comme on pourrait la comparer avec les époques médiévales et celui de la réaction des lumières. Mais alors c'est autre concept, je crois, que celui de civilisation.
Pas vraiment, ça fait partie des phénomènes d'acculturation, même si l'émetteur est éloigné dans le temps du receveur.
Il y a clairement une influence 2000 ans après des civilisations antiques sur les civilisations modernes. Ca serait aller un peu loin que de dire que ces civilisations ne se sont jamais éteintes, mais la persistance de certain concept, leur résurgence montre bien que la limite des civilisations n'est jamais tranché que par le but de la démonstration scientifique qui s'y rapporte et peut varier légèrement selon la démonstration.
En poussant très loin on peut très bien dire qu'il n'existe qu'une civilisation humaine divisée en sous-groupe et qui n'a jamais fait autre chose qu'évoluer au cours du temps, mais ça n'apporte pas grand chose en terme de savoir. Ca serait comme dire qu'il n'existe qu'une forme de vie qui a évolué en une multitude de sous-groupe.
Comme on est bien forcé d'aller dans plus de détail pour comprendre, on classe avec des "boites de rangements" dont les contours sont définit selon l'utilité pour la compréhension.
Si on trouve une boite plus pertinente, on en change.
C'est pour ça que la notion de civilisation a pas mal changé de sens depuis son origine et que les découpages de civilisation ont tout autant changé (il y a 60 ans, une civilisation était encore liée à une nation pour la plupart des gens, la notion c'est élargie depuis).