Pavé ! (parce qu'il y en a au moins un qui me lit

)
Un
post d'Anton Gerashchenko :
"De nombreuses personnes en Europe sont sceptiques quant à l'intention de la Russie d'attaquer l'Europe. Ils croient que Poutine (Russie) sera satisfait de l'Ukraine. C'est pourquoi même certains politiciens et intellectuels expriment l'appel à "donner l'Ukraine à Poutine" et donc "sauver l'Europe".
Cette perspective est erronée."
- La Russie est en complète économie de guerre. Au point ou en est la Russie, revenir en arrière serait un suicide économique et politique.
- Les actions de guerre hybride contre l'Europe se multiplient.
- Les liens de la Russie avec la Corée du Nord et la Chine se renforcent.
- (et je rajouterai : Trump n'engagera probablement pas ou que peu les US dans ce conflit éventuel).
Il signale un autre point très important : La Russie est en train de préparer une nouvelle génération de soldats et la propagande anti-ukrainienne (dénazifier, sous-humains...) s'applique de plus en plus à l'Europe. (lien de l'article cité : "
Kids with Drones: Russia Militarises Education at Record Pace in 2025"
Suite à ces remarques, je précise quelques points :
- La Russie prépare une nouvelle génération de soldat... Aussi avec les enfants ukrainiens des zones occupées. Les ukrainiens en âges ont déjà été envoyé au front, dans des conditions d'autant plus difficiles qu'ils sont réfractaires.
Lire l'article :
The System That Sends Ukrainian Children to War Against Their Own Country
note : et de plus que la Russie occupera de territoire ukrainien, de plus qu'elle aura de la viande de boucherie pour le front.
Autre point ; les drones. L'Europe est-elle prête à cette nouvelle forme de guerre ? Non.
L'Europe est-elle capable d’arrêter 800 drones par jour avec un bon taux de réussite (> 75%) comme le fait l'Ukraine ? Non.
Les quelques drones abattus en Pologne l'ont été avec des missiles certes sophistiqués mais chers. (500 000 $ pour des drones à 20 000 $). Ce n'est pas tenable ni économiquement ni dans les quantités / capacités de production.
Note : Les Patriots et
SAMP/TG sont utilisés contre les missiles balistiques et de croisière, pas contre les drones shahed.
Note 2 : Suivant les ukrainiens, il faudra 2000 intercepteurs de drone par jour pour contrer 1000 drones d'attaque russes. Ou bien 500 missiles type Tomahawk (une fois) pour détruire les centres de production et de stockage.
Il est bien dommage que l'Otan ait toujours refusé de fournir des missiles longue portée à l'Ukraine, mais les ukrainiens semblent commencer à se débrouiller seuls avec leurs moyens.
Note 3 : De vieux matériels parfois simples sont efficaces une fois aménagés (exemple du canon antiaérien Bofors de 1932 !)
Suite au drones russes envoyés sur la Pologne, les européens semblent l'avoir compris et demandent à l'Ukraine
de les former et de leur
vendre des drones d'interception.
Sur le front, l'essentiel des actions sont réalisées par les drones. La
Kill Zone qui auparavant n'était que localisé et partielle devient générale et totale (sur 10-15 km autour de la ligne de front). Les approvisionnements des troupes avancées se font maintenant par drone, les convois (même en mobylette) étant systématiquement attaqués. Les drones font aujourd'hui plus de dégâts que toutes les autres systèmes d'armes réunis (artillerie, blindés, soldats)
Seules les forces ukrainiennes et russes maîtrisent ce type de combat de haute intensité (avec les nord-coréens qui apprennent sur le terrain et les chinois qui regardent ça de très très près).
Autre forme, l'opération
Spider Web menée par l'Ukraine contre des aéroports militaires russes.
(et la Chine maîtrisant le transport par conteneurs dans le monde pourrait très bien en disposer dans des ports US important et les déclencher en cas de guerre).
Si la Russie prévoit de former 1 millions de jeunes russes au pilotage de drones, imaginez ce que ça peut donner.
Les ukrainiens (
qui sont toujours les plus innovants) ont montré récemment que les drones pouvaient aussi remplacer assez efficacement les bombardements en profondeur, par les attaques contre les
radars en Crimée, par les attaques contre les
raffineries (17à 22 % des capacités de raffinage russes actuellement arrêtées), même s'il leur manque encore des capacité de charge explosive (le FP-5 flamingo résoudra peut-être ce problème).
Et nous n'avons pas encore vu les drones furtifs ni les essaims de drones entrer en action, ce qui ne saurai tarder amha.
À propos d'essaim de drone, il semble que la Chine travaille sur des
porteurs de drone à long rayon d'action.
Ça ne veut pas dire que l'Europe perdrai une guerre contre la Russie, loin de là. La Russie n'a pas réussi à obtenir la maîtrise du ciel ukrainien, les forces aériennes européennes ne devraient pas avoir trop de difficultés à s'imposer sur ce plan et donc à a voir des capacités de destructions importantes sur le objectifs militaires en Russie (si elle a assez de missiles).
La question est de savoir si l'Europe se prépare suffisamment à ce type de guerre et si elle est prête à assumer des pertes significatives, les russes n'ayant montré aucun frein quant à l'attaque de cibles civiles.