Hibou a écrit :Pas besoin d'être saint cannonisé par l'islam, le christianisme, le boudhisme ou autre religion ou dans le passé. Il y a des personnes qui choisissent de donner leur vie pour les autres, qui oublié leur petit confort, qui n'en tirent pas de gloire, ni de gros bénéfices mais qui sont reconnus pour leur valeur d'amour et d'altruisme. Des personnes que l'on apprécie voir pour la force, ou le réconfort qu'il nous donnent.
Mais le hasard de l'évolution a du leur donner le gène de l'amour.
Une fois de plus vous n'avez pas du tout compris le coeur de ce que je disais.
Effectivement, je l'ai dit en disant que la sainteté n'était pas forcement un signifiant religieux, il n'y a pas besoin d'être canonisé.
Ce que j'essaie de montrer en pointant du doigt les saints des religions, c'est que la sainteté n'est pas une chose qui dépend de l'individu uniquement, c'est avant tout une perception des autres.
Les saints des religions sont saints parce que les autres membres de la religions les considèrent comme tel, mais dans une autre religion il pourrait ne pas l'être et parfois même on peut réprouver leur comportement dans d'autre culture. Par exemple, le fait de mourir en martyr dans un attentat suicide est considéré comme héroïque par les fondamentalistes de l'Islam, voir saint, mais les occidentaux, eux, considèreront que c'est quelque chose d'abject.
De la même manière, les techniciens de la centrale japonaise ne sont un exemple pour nous que parce que nos valeurs sont celle qui considèrent que le courage et le sacrifice de soi sont de grandes qualités.
C'est nous, de l'extérieur, qui les élevons au statut d'exemples, de saints, de héros ou de ce que vous voulez comme qualificatif parce que leur action nous touche. Mais eux même, ne l'ont pas fait dans l'optique d'être cet exemple (même si certain le font et même parfois s'autoproclame exemple, saint ou héros, mais c'est un autre soucis).
De la même manière, sans cette centrale, il y a de grande chance qu'aucun de ces ingénieurs n'aurait jamais été connu par quiconque et n'auraient probablement jamais été héroïque (d'ailleurs vu le risque qu'ils prennent, il y a de grande chance qu'ils auraient préféré être inconnu et vivant que héros et en danger de mort.)
Contrairement à ce que disait Tania, dont le modèle du monde est franchement nauséabond (c'est intolérable de supposer que les gens naissent naturellement bon ou mauvais, à mon sens, ça ne vaut pas mieux que les idéologies racistes qui décrivent que certaines catégories de population sont naturellement douées et pas d'autres.) la sainteté n'est pas affaire d'âme bonne, mais de circonstance, d'éducation et de regard extérieur.
Est saint celui dont l'éducation le pousse à agir, dans une situation spécifique, en accord avec des principes que sa communauté approuve fortement.
C'est une reconnaissance pour du ponctuel. Ca n'enlève rien à l'acte en lui même mais ça n'est absolument pas du à une sorte de "fibre héroïque" que ne possèderaient qu'une partie de la population.
D'une certaine manière, c'est téléologique comme raisonnement, puisqu'il s'agit, sur une action, de cautionner la vie entière d'une personne comme "bonne" parce que sa vie aurait abouti à un bienfait au moins une fois.
D'ailleurs si on adhère à l'idée qu'un saint l'est naturellement, il faut aussi admettre qu'un monstre l'est aussi naturellement et donc pour un seul crime, cautionner l'idée que la personne est mauvaise à 100% et était prédestinée à faire ce mal.
Bizarrement, il y a tout de suite moins de monde pour adhérer à cette idée, parce que nos sociétés ont tendance à donner une chance de repentir, mais si on veut être logique, il faudrait penser ça.
C'est l'un ou l'autre, on ne peut pas admettre le repentir des criminels et la sainteté naturelle des héros.
Moi personnellement j'ai beaucoup de mal avec cette vision dualiste du monde, où il n'y aurait jamais de gris. Mon expérience du monde, mes connaissances en science, en histoire, mon expérience de la littérature et de l'art, tout m'amène à penser que le monde est entièrement de nuance de gris et qu'il n'existe pas plus de saint tout blanc que de monstre tout noir, mais uniquement des gens plus ou moins gris selon leurs expériences, ce que leur culture définit comme noir et blanc et les situations qu'ils rencontrent.