ABC a écrit : 25 oct. 2021, 17:09Bref, la démarche à adopter ne s'écarte en rien d'une démarche technico-économique classique.
86lw a écrit : 25 oct. 2021, 19:29Un petit peu quand même. On ne peut se permettre le schéma classique: possibilité de profit = mobilisation de moyens, R&D augmentées, création de nouveaux produits, mise en production et retour sur investissement. Et cela sur plusieurs années.
Il faut tenir compte du facteur temps. Le climat des 20 prochaines années est déjà " embarqué", selon JMJ, et ce que nous faisons actuellement et dans les années qui suivent déterminent la courbe du changement climatique
après. Il faut tenir compte de ce que les solutions choisies coûteront leur lot d'émission de co2 pour les mettre en place, dans une situation générale de plus en plus dégradée.
J'ai modifié mon texte (trop optimiste) suite à votre message. Votre insistance sur le facteur temps est malheureusement totalement justifiée.
La raison du caractère (un peu trop) modéré de mes propos est la suivante : je crains qu'en parlant vrai et en tapant ainsi trop vite trop fort, on provoque un phénomène de rejet d'un message assez dur à accepter, ou pire encore (je crains plus ce deuxième volet) on provoque :
- des réactions sociales incontrolées orientées, de façon totalement contreproductive,
- vers des actions punitives envers des catégories de coupables présumés,
- vers des actions de réclamations sociales, perçues comme des solutions pour obtenir ce qui est perçu comme un du (indépendemment du fait que ces "dus" doivent d'abord pouvoir pouvoir être produits pour être fournis),
- amplifiées par les réseaux sociaux ,
- avec foisonnement d'indignations et de théories du complot toutes plus négatives et plus nuisibles les unes que les autres,
- induisant des actions de rébellion sociale nous plongeant, encore plus vite, vers l'écueil d'un effrondrement de notre civivlisation qu'il nous faudrait au contraire chercher à éviter.
Jancovici dit des choses justes, basées sur des faits et les dit bien, mais comment faire pour l'aider à se faire entendre ?
Comment, par ailleurs, limiter les risques de déstabilisation sociale induits par une diffusion d'informations, certes justes, mais susceptibles de provoquer des réactions sociales violentes nous conduisant droit dans le mur ?
Un point important me semble être de porter les travaux de Jancovici (et du petit nombre d'associations pouvant être considérées comme sérieuses oeuvrant dans le même sens) à la connaissance de publics avertis et actifs ayant l'habitude de réfléchir et de se méfier de toutes les formes de simplifications et généralisations abusives. Cette première étape une fois franchie, comment poursuivre ?
86lw a écrit : 25 oct. 2021, 19:29Quand on voit le comportement de certains dans la crise sanitaire, alors que la vaccination semble une évidence, l'acceptation d'une réduction du niveau de vie dès maintenant pour maintenir un minimum dans quelques décennies est loin d'être gagnée.
C'est très précisément ce type de réaction qui est à l'origine d'une prudence que je n'avais pas il y a une trentaine d'années ...
...et peut-être cette prudence est-elle maintenant devenue excessive ? Je ne sais pas trop.
Par contre, mettre en place des mesures très contraignantes est
impossible tant qu'elles ne recoivent pas le
soutien fort d'une large majorité de l'opinion publique (notamment pour calmer les minorités hostiles. Il y en aura toujours).
A titre d'exemple, pour faire face à la baisse de pouvoir d'achat induite par la hausse des prix des carburants (elle-même induite par une reprise de la croissance post covid) et endiguer la grogne sociale induite par cette hausse, le gouvernement français a bien failli prendre la décision de proposer une mesure de
réduction des taxes sur les carburants. Dans un contexte où nous devons chercher à luttter contre les émissions de CO2, une telle détaxation aurait favorisé l'exact inverse du sens dans lequel doivent évoluer nos consommations. Bref,
on ne peut pas court-circuiter l'opinion publique sous peine de provoquer un état d'insurrection.
Reste la deuxième partie du message à faire passer, encore plus difficile que la première. Comment amener l'opinion publique à réaliser que le problème auquel nous sommes confrontés est un
problème global ? Que ce problème global ne peut se résoudre en punissant et en faisant payer
une petite catégorie de coupables pour résoudre les problèmes de près de 8 millards d'individus ? Pour réaliser que nous sommes collectivement, un moteur qui s'ignore des décisions politiques, financières, industrielles, commerciales qui se prennent à tous les niveaux de notre société désormais mondiale.
C'est très très difficile, car une partie de l'opinion publique est, sans le savoir, tentée de le croire qu'elle n'a pas de responsabilité dans nons difficultés actuelles parce qu'elle a envie de le croire (pour diverses raisons). Le vouloir croire est quelque chose de très fort. Les faits et les raisonnements rationnels sont souvent impuissants face à cette difficulté.
Quelle est la solution ?
Peut-être essayer quand même.
Oui, mais en mettant le son à quel niveau ?
Je ne sais pas trop et l'exemple que vous citez est typique d'inflammation des réseaux sociaux et de réactions sociales incontrolées que je crains.
Enfin, ne devrait-on pas s'orienter vers une réduction des naissances et, si cela était jugé acceptable (voir incontournable comme le signale Jean François) trouver des modes d'incitation appropiés allant dans ce sens ?
ABC a écrit : 25 oct. 2021, 17:09Vos messages semblent ignorer le caractère d'urgence de notre situation
actuelle, due aussi bien à l'impéritie des dirigeants qu'au goût des populations pour un certain niveau de vie( et je fais partie des gens visés).
Je sais bien, mais bon...
...se tromper en envoyant un message qu'on croit utile et s'avèrant induire des réactions néfastes est très facile. Ca incite à la prudence eu égard aux conséquences possibles.
86lw a écrit : 25 oct. 2021, 19:29Comme le dit Jancovici, nous sommes drogués à l'énergie et la désintoxication s'annonce difficile et désagréable...
Je suis, en fait, d'accord avec vos remarques. Je n'aurais pas osé être aussi clair mais c'est peut-être vous qui avez raison. A un moment ou à un autre, les problèmes auxquels nous sommes confrontés doivent être explicités (tout en évitant le piège dramatique des fausses causes). C'est un risque à prendre.