jean7 a écrit :En quelque sorte, le paquet causal nommé "seiche" est capable de se retenir de manger ou pas. Ces deux attitudes lui sont disponibles. Accessibles.
C'est une interprétation teintée d'anthropocentrisme qu'un éthologue se doit d'écarter
(ou du moins de s'en méfier).
Et quand je vois que l'auteure de la manip fait même parler la seiche par sa bouche
(la seiche se dirait "je sais que j’aurais de la crevette ou pas ce soir !… si je fais ceci ou ça !..."), je me dis que quelqu'un, quelque part, doit bien avoir contesté ses conclusions.
Bon maintenant, je n'ai pas approfondit en lisant l'étude, ce n'est qu'un article de journaliste.
jean7 a écrit :Il ne s'agit pas de contester qu'une seiche ne tombe pas du ciel et qu'il n'y a pas quelques zilliards de zilliards de dominos en cause dans le fait qu'elle est ce qu'elle est. Mais comme on est même pas capable de dénombrer les déterminants qu'il faudrait évoquer, ben on appelle ça une seiche...
Pas de problème jusque là.
jean7 a écrit :...capable dans certaines circonstances de choisir entre manger ce qu'elle a selon sa faim ou ne pas manger dans l'attente d'autre chose.
C'est là que ça se gâte.
Ca suppose que la seiche aurait le choix et, comme je n'arrête pas de le répéter, "avoir le choix" suppose qu'on soit capable d'imaginer plusieurs conséquences possibles. C'est un concept évolué, complexe, propre aux humains socialement développés. Il est plus parcimonieux de supposer qu'un mécanisme biologique plus fondamental, moins sophistiqué, soit à l'oeuvre.
jean7 a écrit :Ce que les expérimentateurs ont fait, c'est démontrer cette capacité de la seiche en la déterminant à en faire usage dans le cadre de leur expérience.
Les expérimentateurs n'ont pas démontré ça.
Ta phrase est atrocement biaisée. Elle présuppose que la capacité à "avoir le choix" existe chez la seiche.
Elle présuppose que la seiche pourrait, à sa guise, en faire usage ou non. Et rien ne prouve que n'importe quoi de naturel peut faire quoi que ce soit "à sa guise".
Je sais bien que ton sens commun te dicte que tu peux faire
vraiment des choix, mais le sens commun est de plus en plus pris en défaut en science…
Ce que les expérimentateurs on démontré, c'est qu'on peut contraindre une seiche à ce qu'elle ne mange pas de crabe pour avoir de la crevette. Inférer de ça qu'elle pourrait "choisir" est une interprétation anthropomorphe.
Et une projection qui fait intervenir notamment notre sentimentalisme... puisque cette notion "d'avoir le choix" est à la base de l'exacerbation de tous nos sentiments. C'est en fait la base de notre vie sociale d'humains que l'auteure essaye de projeter sur la seiche.