yquemener a écrit :ceci semble aller dans le sens de chacun de tes critères.
Pas forcement.
Ces structures étant inclues dans la société israélienne qui leur fournie valeur, culture, cadre légal, système marchand et renfort de population, il faut analyser les critères en fonction de cette inclusion et pas uniquement en interne de ses structures.
La notion d'égalité par exemple est relative s'ils sont incluent dans un réseaux de commerce et sont donc dépendants de celui-ci. S'ils ne possèdent rien au sein de la communauté, la communauté elle même devient un élément d'une hiérarchie avec son environnement. Ils se reposent sur le besoin des autres pour assurer leur égalité en interne en maintenant un mode de vie et des croyances qui rendent l'absence de propriété privé acceptable malgré son caractère contre-intuitif pour un animal aussi territorial que l'être humain.
Faudrait aussi se poser la question des structures familiales. S'il y a maintient de la structure traditionnelle telle qu'on la trouve dans les sociétés du proche-orient, il y a inégalité dans la place que chacun prend, dans la mesure où les enfants deviennent responsabilité de la famille, donc dépositaire du point de vue de celle-ci (qui l'éduque en partie, ou totalement s'il n'y a pas de système d'école dans ces structures) et donc les familles ont un ascendant non négligeable sur les célibataires en terme d'influence sur l'avenir du groupe, à moins que la natalité ne soit compenser par un apport extérieur ce qui place alors la structure dans la dépendance de la culture de la société à l'extérieur et donc remet en cause sa pérennité.
Je sais que c'est chercher la petite bête, mais c'est pour montrer que la seule prise en compte de l'existence de propriété privée ou d'un semblant d'auto-gestion ne suffit pas à dire qu'une société est égalitaire, pérenne et prospère, malgré ce qu'aimerait croire un certain nombre de partisan de thèses anarchistes ou alter-mondialiste un peu simpliste.
Dans la réalité, pour assurer l'égalité dans une société il faut considérer toutes les formes d'autorité et voir si elles correspondent ou pas au modèle qu'on veut.
Par exemple, une société qui se voudrait égalitaire mais qui reposerait sur une famille nucléaire classique, sans qu'il existe d'école publique, conditionnerait ceux-ci naturellement à l'obéissance à une autorité morale supérieure de la génération précédente, s'ensuivrait l'établissement d'une tradition au furent et à mesure des générations qui en viendrait à octroyer une autorité morale implicite à ceux ayant plus d'expérience, quand bien même la société est censé donner les mêmes droits à tous.
De fait, la voix de tous n'aura pas la même valeur.
Et seulement parce que la structure même de la transmission du savoir prédispose à la reconnaissance d'une autorité morale à la fois parce que l'humain est prédisposé au mimétisme et parce que s'en remettre à l'autorité de quelqu'un diminue le stress de l'indécision et non par la volonté de domination qui existerait chez certain.
Idem, pour assurer sa pérennité, il faut prendre en compte sa capacité d'adaptation à son environnement, par uniquement sa capacité de fonctionnement en interne à partir d'une situation qu'on fige. Pour assurer la prospérité d'une société, c'est encore plus compliqué, vu la géométrie variable du terme et sa contradiction possible avec les deux autres (on le voit d'ailleurs actuellement. Au nom de la prospérité, beaucoup de pays maintiennent des dictatures et des inégalités énormes entre populations et au nom de la pérennité, certain prône parfois la décroissance, donc l'arrêt de la prospérité et même sa diminution pendant un temps.)
Tout ça pour dire que ça me semble quasi impossible de concilier les contradictions qui existe entre une terre finie avec des ressources non répartie de manière uniforme, la biologie d'un être humain qui connait du stress en période d'indécision, est naturellement coopératif mais apprend beaucoup par mimétisme et la volonté de certains humains (même pas tous) d'une société égalitaire, pérenne et prospère.
A un moment il faudra bien éliminer une donnée pour résoudre la contradiction.
En attendant, on peut rechercher le meilleur système temporaire comme celui des kibboutz (encore que personnellement, ça soit pas franchement mon idéal de vie) et espérer qu'il dure le plus longtemps possible avant que la contradiction sous-jacente entre le groupe, l'individu et son environnement ne transforme le système en quelque chose qui n'est plus pérenne, égalitaire ou prospère ou les trois.