D'un, Anonymous n'est pas un réseau de spécialiste, donc bon, leurs prévisions au doigt mouillé sur la gravité des crises...
De deux, pour ce cas précis, ils ont un train de retard, ça fait un moment qu'il est dans l'air du temps que la crise n'est pas finie et que la question de l'endettement n'est pas réglée mais qu'on se passe en fait la patate chaude entre grand bloc économique pour savoir qui craquera le premier (je me souviens avoir fait un post là dessus dans une discussion il y a au moins 6 mois et déjà à l'époque, c'était du réchauffé).
Donc pour le scoop on repassera et ça me fait doucement rire qu'ils tentent de lancer une histoire quasi complotiste comme quoi la crise à venir serait cachée, alors que ça fait 1 ans au moins que j'entends et lit régulièrement des informations sur ça (que ça soit sur BFM, dans les versions numériques du Financial times, de CNBC, de Market Watch et autres journaux économiques)
Après, pour la partie conspiration et pseudo-secret, ils ne font que reprendre des rumeurs qui circulent et que j'ai déjà vu passer sur Reuters, Financial Times et pour les plus "complot", sur des médias conspiros du type réseaux voltaire...
Je commenterais pas, certaines sont du domaine du possible, d'autres me paraissent complètement farfelues et elles sont dans tous les cas prise uniquement sous l'angle du "si on s'y prépare, c'est que ça va forcement arriver et ça sera pire". On fonctionne sur le principe de la preuve indirecte et du faisceaux d'indices qui dépendent en fait totalement de la subjectivité de celui qui établit la liste d'indice ou la validité des preuves.
C'est un raisonnement typique de conspiro qui voudrait qu'un gouvernement étant fondamentalement maléfique, ne prévoit que les situations qu'il sait devoir arrivé, soit parce qu'il complote pour que ça arrive, soit parce qu'il sait que ça va venir et entend en profiter contre sa population. L'idée qu'on fasse des prévisions et des scénarios pour se préparer au pire, même quand il n'a que peu de chance d'arriver, n'existe visiblement pas pour les conspiros.
De trois, les écroulement de société à la mad max, même si c'est la base de fantasme pour beaucoup de monde, ça n'existe pas. L'humain est beaucoup trop discipliné, social et a une trop grande tendance à obéir à l'autorité pour se laisser aller à la barbarie.
Une longue stagnation entrecoupée de récession me parait plus crédible qu'un effondrement global et s'ensuivra une réorganisation des sociétés à cette nouvelle donne.
Anonymous c'est un peu le successeur de Wikileaks.
Wikileaks fournissait des documents qui ont été montrés comme authentique pour un certain nombre de cas et faisait donc un travail de déterreur de source et de fuite institutionnelle.
Anonymous fait surtout passer des messages et ne les prouve pas toujours (pas dans ce cas si par exemple ou on est dans la rhétorique du "quelqu'un nous à dit que", "si on additionne ça avec ça"). Sans rejeter les diverses analyses du monde qu'ils peuvent faire, ça n'est que ça: des analyses plus ou moins bonnes.
Pour celle qui nous occupe, je la trouve mauvaise, dans la mesure où ils mélangent des rumeurs à des faits avérés et en tirent une conclusions mélangeant légitimes inquiétudes et analyses conspirationnistes.
On est loin des révélations brutes de Wikileaks qui ne donnait pas toujours d'indications quand à la façon d'analyser les données.
D'ailleurs c'est ce que je trouve exaspérant chez certains de ceux qui se réclament du même type de démarche que Wikileaks. Même si on peut trouver contestable la démarche consistant à publier des documents normalement secret et obtenue pas forcement légalement, l'objectif était clair: améliorer et promouvoir la transparence et la liberté sur internet.
Pour ceux qui suivent cette idée de liberté sur internet et de transparence, l'objectif est parfois moins clair. Ceux qui se revendique d'Anonymous par exemple, et surement à cause de la diversité de ceux qui prétendent en faire partie, oscille entre volonté d'un internet libre et combat plus politique, voir extrémiste. Idem pour certain média "alternatif" dont la ligne éditoriale est à l'évidence tout sauf neutre et transparente.
Je ne soutiens pas l'idée d'Assange d'une transparence totale, mais j'ai plus d'estime pour ce que lui essayait de faire que pour ce que certains anonymous essaient de faire en se faisant passer pour des justiciers et des révélateurs de complots qu'ils inventent en grande partie eux même.
Kreapelin a écrit :Ce qui compte c'est son poids relatif par rapport au PIB. Il est assez stable aux États-Unis.
Pas uniquement. la maturité des dettes et la répartition des acheteurs aussi.
Or pour la dette US, la maturité pose un problème (ou du moins en posait un il y a quelque mois) parce que le trésor n'arrive pas à consolider sa dette en la faisant rouler de façon à transformer de la dette courte en dette longue. C'est même plutôt une tendance inverse, à savoir que la dette est plus acheté à 3 ans qu'à 10 ans.
On peut aussi poser la question du jeu dangereux de refinancement entre la Fed et le Trésor qui se renvoie la patate chaude selon les moments.
Et puis il faut également compter le fait qu'il n'y a pas que l'Etat fédéral qui est endetté aux USA. Les collectivités locales sont également en très grandes difficultés, au point qu'ils y a des localités n'ayant plus les moyens de payer les services des pompiers ou de la police.
Ca reste marginal à l'échelle du pays, mais ça augmente et c'est inquiétant.
Sans parler d'effondrement fiscal, la charge accumulée de la dette privée, des problèmes des collectivités et de l'Etat fédéral pourrait à terme poser un problème de rentrée d'argent à un des échelons (pour le moment c'est surtout les comtés et les municipalités qui trinquent en terme de manque à gagner).
Ca me parait difficile de faire une prédiction sur les USA tellement les chiffres sont parfois contradictoires, mais ce qui est sur ce que ça m'étonnerait beaucoup qu'il n'y ait pas, à un moment, une forme de défaut déguisé, soit au niveau fédéral en rallongeant d'autorité les maturités des dettes, soit en mettant la pression sur les municipalités et les Etats fédérés, soit en jouant avec la monnaie, soit une combinaison des trois.
Cela dit, on aura la même chose partout. Il faut s'attendre à ce qu'on déguise au final les défaut dans beaucoup de pays, à coup d'inflation, de défaut locaux, de jeu avec les banques centrales... la question que personnellement je me pose c'est de savoir s'il y aura quelqu'un pour officiellement faire défaut et dans le cas contraire, comment on déguisera tout ça.