C'est intitulé "De la mémoire de l’eau à celle de l’univers". Après une mise en contexte mystico-neuneue sans réelle structure (il y est question de communiquer avec l'
eau-delà, de shamans, d'énergie, de quantique, alouette), l'auteur "explique" que l'eau d'un lac aurait une mémoire parce qu'elle est agitée par toute sorte de choses, dont des êtres vivants. Cette "mémoire" serait composée par les vagues produites par l'agitation mais pas seulement:
"Bien sur, la mémoire de l’eau a ses limites dans le temps. Au bout d’un certain temps, les informations sont de moins en moins claires et finissent par être imperceptibles.
Imperceptible à l’oeil, mais pas forcément au niveau structurel et sub-atomique de l’eau."
Bon, faut croire qu'agiter l'eau change l'H
2O en on ne sait trop quoi que l'auteur appréhende très bien car il est apte à voir le niveau subatomique des choses.
Ensuite, il y a l'inévitable "prenons une métaphore pour la réalité" et poussons le (dé)raisonnement vers l'absurde qui est si caractéristique de la pensée zozoe. Les poissons du lac baignent dans l'eau et l'eau fait des vagues ce qui est sa "mémoire", nous baignons dans les ondes électromagnétiques (pas les poissons, faut croire) donc les ondes... heu, ont de la mémoire? Le passage n'est pas franchement limpide car on compense l'absence de structure logique par de la poésie pétée:
"Plus les ondes sont rapides, plus elles peuvent se propager à l’infini dans l’univers, se croiser entre elles, et composer un maillage cosmique infini [...] réseau de mémoire universelle"
Là, évidemment, on passe d'ondes électromagnétiques à "ondes cérébrales" et autres "ondes corporelles". Et comme on ne sait pas trop de quoi on parle, ben, on dit des sottises:
"N’oublions pas que notre cerveau et notre corps émet également des ondes dans cette même bande de fréquence, mais au-dessus de la lumière visible, nous connectant ainsi potentiellement à ce maillage."
Il y a une figure juste au-dessus* qui montre que l'infra-rouge - seule onde corporelle potentielle (connue) - est en-dessous du spectre du visible. Les oscillations cérébrales (les "ondes cérébrales" ne sont pas vraiment des ondes) ont aussi des fréquences plus lentes que celles des ondes EM du spectre visible.
Et on ajoute quelques truismes:
"Comment ne pas envisager que notre corps puisse capter et ressentir certaines choses, et, d’une certaine manière, puisse communiquer et interagir avec ce réseau de mémoire universelle."
L'humain pourrait peut-être "ressentir certaines choses" et "communiquer et interagir [avec son environnement]"? Soyons fous: peut-être même que l'humain serait capable de percevoir les ondes électromagnétiques. Voilà qui est révolutionnaire, comment cela se fait-il que personne ne l'ai jamais envisagé? Que font l'Académie des Sciences et le ministère de la recherche?
Le truc étant de favoriser l'aller-retour entre trivial et absurde, il est évident que le but est de suggérer que c'est avec "autre chose" que l'humain communiquerait. Cette "autre chose" n'étant jamais précisée, juste sous-entendue dans la mise en contexte désorganisée, chacun est libre d'interpréter selon son désir (Dieu, le Grand Disque Dur Universel Paramagnétique, les licornes roses invisibles à lunettes, etc.).
La seule consistance dans ce texte, est qu'on est parti de rien de bien précis pour arriver nulle part en particulier.
Jean-François
* Le graphe situe les fréquences d'ondes électromagnétiques. Mais, peut-être parce qu'il remarque les ondes radios ("AM/FM") vers la gauche, l'auteur écrit:
"Pour prendre conscience de l’ampleur de notre cohabitation avec les ondes, voici un petit récapitulatif des types d’ondes, qui nous frôlent et nous traversent en permanence, en partant des moins rapides jusqu’aux plus hautes fréquences, les
ondes sonores étant complètement à gauche" (je souligne.)
Comme ça, si on augmente la fréquence d'une onde mécanique, celle-ci devient électromagnétique. Peut-être qu'on peut alimenter un ordinateur en criant très fort alors?
