Si vous ne croyez à rien puisque vous n'avez aucune preuve de la vie après la mort, comment supporter vous dans votre psychologie l'idée de la mort ?
Je la supporte justement parce que je ne crois à rien.
On a déjà eu cette discussion 50 fois sur le forum, mais je vais redonner mon avis sur la question, il se résume en 3 idées:
-si on ne croit à rien en ce qui concerne le sens de la vie et la vie après la mort, on n'a pas peur d'échouer sa vie en général, donc on n'a pas peur d'une quelconque fin définitive, puisque l'on a pas de but particulier.
A partir de là, on fait au cas par cas, chaque ambition à la fois et si on ne réussit pas toute ses ambitions, ça n'est pas grave, puisque l'on n'avait pas de but à atteindre autre que celui qu'on voulait bien se fixer et personne pour nous juger si ce n'est nous même.
L'absence de sens est donc plus rassurante et libératrice que l'idée d'un sens à la vie, au delà ou pas. A l'inverse, l'idée d'un jugement ou d'une obligation d'évolution de sa vie dans un sens particulier (donc l'idée d'un but à atteindre), enferme et fait que l'on est pas maître de sa réussite ou de son échec.
Une telle perspective ne m'apparait pas réjouissante. Je préfère être responsable de ma vie et décider si j'en suis satisfait ou pas, selon mes propres critères.
-d'un point de vue personnel, l'essentiel des croyances de vie après la mort me paraissent terrifiante. L'idée d'éternité n'est pas selon moi compatible avec la notion de conscience, car face à l'éternité, tout est insignifiant, y compris les émotions, les découvertes, les ressentis...
Imaginez que vous passiez une éternité de béatitude comme le promet le christianisme: comment savez vous que c'est de la béatitude et surtout, comment ne pas s'en lasser si l'on a conscience du temps qui passe et qu'on ne connait jamais rien d'autre ?
Florence l'a très justement rappeler sur un autre topic: le bonheur est un festin de miette. C'est le contraste et le temps limité de l'émotion qui fait qu'on peut connaître le bonheur.
Du coup, je ne souhaite la perpétuation de sa conscience tel que décrit dans la plupart des religion, à personne.
La réincarnation m'effraie moins, mais je trouve ça aussi stupide que l'au delà dans le concept et puis comme on est censé oublier ses vies antérieurs, je ne vois pas franchement la différence en terme de peur de la mort avec l'arrêt de sa conscience. Au final, l'individu que l'on est cesse d'exister.
-je n'ai pas une peur panique de m'endormir, pourtant ma conscience cesse de fonctionner à ce moment là et je ne suis pas traumatisé au réveil par l'arrêt de ma conscience pendant la nuit. Il n'y a donc aucune raison que l'arrêt définitif de ma conscience au moment de ma mort soit plus difficile à supporter que l'arrêt de ma conscience lors d'un sommeil ou l'absence de ma conscience avant ma naissance.
A partir du moment où je n'ai pas conscience de l'arrêt de ma conscience lors de mon sommeil, je n'aurais pas conscience non plus de ma mort et donc je n'en ai pas spécialement peur (en tout cas, ça ne me préoccupe pas tellement).
Ce qui se passera avant, par contre, m'effraie plus et si j'avais à choisir, je préfèrerai mourir dans mon sommeil, sans trop de souffrance, que mourir violemment et avec de la souffrance. On verra bien.