Mireille a écrit :A votre avis, les croyances dans leur forme spirituelle, sont-elles un mécanisme de défense inconscient utilisées comme stratagème pour la survie du cerveau pour contrer les idées suicidaires chez certains individus. Comme dans le cas hypothétique d’adolescents insuffisamments armées intellectuellement et émotivement qui se tourneraient vers une forme de spiritualité plutôt que de continuer sur une voie pouvant les mener au suicide.
Généralement, dans les doctrines spirituelles traditionnelles, le suicide est considéré comme une transgression - une interdiction.
Dans les religions, l'âme d'un suicidé ne monte pas au ciel. Ou du moins est-ce une question de savoir ce que devient cette âme.
Donc si ces commandements s'appliquent dans des régions où la croyance et très vivace, cela peut influer, ralentir, la tendance.
Mais pourtant il y a des preuves du contraire. On voit par exemple en Pologne qui est un pays très catholique et où le blasphème est sévèrement condamné, que le taux de suicide est très important.
Reste à savoir maintenant s'il existe réellement une tendance, si chaque cas de suicide ne possède pas des causes particulières, parfois sans rapport entre elles.
Je pense que les raisons d'un suicide peuvent être très nombreuses. Ainsi que les formes de suicide.
C'est difficile de discuter de ça parce que c'est un sujet sensible où l'on n'a pas le droit de raconter n'importe quoi.
Pour l'exemple de l'adolescent qui se tourne vers la spiritualité, j'ai bien peur que cela ne soit pas une réalité.
Le milieu spirituel n'est pas plus potentiellement suicidaire que les autres mais il ne l'est pas moins.
Pour en arriver à un tel acte, il faut une rupture, un vide affectif, un mal-être, une peur certaine de continuer à vivre quelque chose d'insupportable.
Assez insupportable pour que l'on préfère se donner la mort.
Peut être avant de s'avancer dans les théories faudrait-il prendre des exemples, des faits précis, pour comprendre les circonstances. Ce sera tout de même difficile, car chaque humain possède une sensibilité et une psychologie propre qui fait que dans les mêmes circonstances, personne ne réagit à l'identique.
Prenons simplement l'exemple d'un père de famille qui perd son boulot, alors qu'il a des enfants, des crédits, et qu'il n'y a pas de boulot lui permettant de rebondir. Prenons maintenant la même situation avec un célibataire opportuniste qui, s'il perd son boulot, profite de son chômage pour aller faire un tour à Bali.
Alors on peut se tourner vers des théories du comportement plus générales, chercher à définir en quoi le suicide participe à une stratégie quelconque.
La stratégie, s'il y en a une, semble être de cesser une souffrance dont on ne voit pas la fin. Pour celui qui se suicide, il s'agit d'une sorte de délivrance.
Chez les animaux sauvages, le suicide semble être inexistant, ou sinon d'une grande rareté. Il y a bien assez de dangers dans la nature pour ne pas en rajouter.
Mais ça ne m'étonnerait nullement qu'un animal pris au piège d'une terrible souffrance puisse se laisser mourir.
J'ai lu que chez les animaux en captivité, il y avait une tendance pour certains, à la dépression : Il peuvent cesser de s'alimenter, ne se reproduisent pas, ils se laissent mourir amorphes, se désintéressant du monde qui les entoure. Alors les vétérinaires sont obligés de s'en occuper constamment.
Peut être simplement, le suicide est-il une expression de la fibre sauvage en nous, qui ne supporte plus la captivité, toutes les pressions artificielles et dénaturées.
Il suffit alors qu'il y ai un déclencheur, trop de tensions, et cette fibre se rompt.