Mireille a écrit :Dans cette histoire, Jean-François considère que ce que relate l'auteur est absurde et naïf
Non, non. Jean-François a dit que
sur la page les propos de l'auteur oscillaient entre rationnel et absurde avec de la naïveté. Ce qui touche au récit de madame P. me semble surtout naïf, et l'explication donnée plutôt tirée par les cheveux sans être forcément absurde. C'est absurde si l'auteur suggère qu'il y a eu quasiment "matérialisation des hallucinations" lors des "projections" ("Nous proposons plus précisément comme hypothèse qu’il s’agit d’hallucinations de type névrotique mettant à jour des contenus inconscients refoulés qui seront projetés dans l’environnement"), ça l'est moins s'il ne le pense pas.
Il utilise le terme "hallucination", ce qui présuppose une superposition d'éléments
subjectifs à la réalité. Mais, comme il dit que les hallucinations de Madame P. ont une composante physique que d'autres personnes ont entendues ("[c]es « phénomènes » ont également été entendus par les autres membres de la famille, les voisins mais aussi leur femme de ménage qui refuse de revenir dans la maison"), cela suggère que les hallucinations sont plus que de simples hallucinations. S'il dit "[n]ous tentons également de donner du sens aux bruits inexpliqués", il ne donne aucune explication qui rende compte que d'autres personnes aient entendu ces bruits: comment les angoisses, la culpabilité de Madame P. pourraient faire du bruit que d'autres pourraient entendre, voire carrément faire fuir la femme de ménage? Il y a une grosse ambiguïté là.
Une autre ambiguïté est sa position face aux phénomènes psi: on ne peut vraiment savoir s'il pense qu'ils sont avérés/démontrés/réels ou pas. J'ai l'impression que cette ambiguïté est sciemment entretenue, qu'il mêle deux questions distinctes pour ne pas avoir à prendre position:
- est-ce que des gens prétendent avoir vécu des phénomènes extraordinaires? La réponse est oui, ce sont les "expériences exceptionnelles". Elles sont indéniables.
- est-ce que ces phénomènes extraordinaires sont des phénomènes réels? La réponse est non, ce n'est pas démontré.
Cet amalgame est très clair dans la présentation historique biaisée. Il est de plus aggravé par l'utilisation du terme vague "expérience exceptionnelle", ce qui permet de ne suggérer fortement que la réponse la plus évidente, celle à la première question, est aussi valable pour la seconde. Cette utilisation très adroite de la rhétorique fait en sorte que je ne suis pas aussi sûr que toi qu'il "ne cherche pas une réponse surnaturelle". Enfin, il est possible qu'il envisage de telles réponses sans avoir l'impression qu'elles sont surnaturelles. cela parce qu'il considère que les phénomènes extraordinaires ne le sont pas vraiment, qu'ils sont bien démontrés.
Tout d'abord pour ce qui est de Madame P., deux faits importants: Ses hallucinations durent plusieurs minutes et elles reviennent de façon récurrente. La question serait alors de se demander mais comment une mère ne pourrait-elle reconnaître son propre enfant, même masqué après l'avoir vu de long moment et à plusieurs reprises ?
Si elle est fatiguée/mal réveillée/a des problèmes de sommeil, par exemple. En plus, elle s'est mise à prendre des anxiolytiques donc une partie de ses hallucinations était sous médication. D'ailleurs, qui a mesuré de manière objective la durée de ces hallucinations? Si elle a des hallucinations, il est difficile de considérer qu'elle est le mieux placé pour estimer le temps avec précision.
De plus, y a-t-il eu une enquête sérieuse là-dessus? Je ne vois pas d'indication à ce propos, juste qu'il y a eu des discussions. Je me demande même s'il a songé à poser la moindre question au gamin (et a-t-il chercher à voir si le gamin n'était pas somnambule?), ou s'il a approfondi d'autres hypothèses que celle qui lui convenait le plus.
Concernant le prix que ça lui a coûté, tu n'en sais absolument rien, Jean-François
Tu ne fais que répéter en tes mots ce que je disais, Madame Obivous
puisqu'il n'en parle pas et de toute façon les services de psychologues ne sont pas gratuits à ce que je sache
Personnellement, je ne choisirais pas un psychanalyste. Je préfèrerais aussi un psychologue qui soit moins prompt à se laisser hypnotiser par le vocabulaire ("faire des liens entre les expériences exceptionnelles qu’elle a vécues et sa propre dynamique intrapsychique"), qui a un peu moins tendance à encourager les affabulations, et qui est un peu plus intéressé par la réalité.
Ce que les auteurs veulent c'est comprendre pourquoi se forment ou se manifestent ces projections ou hallucinations
Pense-tu que les autres psychologues ne cherchent pas à comprendre leur patients pour essayer d'expliquer les hallucinations, de résorber des angoisses, etc.?
Quand tu vois des drames de la sorte, tu te moques un peu moins de ceux qui souhaitent faire des recherches en ce sens
Personnellement, je ne me moque pas des recherches en ce sens (qui peuvent tenir de ce que certains appellent la
psychologie anomalistique). Je ne suis pas convaincu que celles que font ceux du CIRCEE soient très rationnelles. L'emballage peut le laisser penser mais je questionne ce qu'il y a sous la surface. Et l'histoire de Madame P., particulièrement cette manière de ne pas envisager une explication simple au profit d'une analyse dont on peut sérieusement questionner l'intérêt véritable, ne m'encourage pas à le penser
Pense à ça: si c'est le gamin qui a arrêté ses niaiseries, pour on ne sait quelle raison, le psy n'a strictement rien résolu et il s'illusionne lui-même en croyant avoir fait.
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Par ailleurs, on a connu un
Thomas sur le forum qui avait des idées plutôt pro-psi et aimait beaucoup lancer des thèses "psychologisantes" plutôt que considérer les faits. La chance que ce soit ce Thomas Rabeyron est plutôt faible mais si c'est lui, je connais un peu un des auteurs.
Jean-François