Salut Dave,
Malgré
les protestations de MaisBienSur, je poursuis notre gros
hors sujet.
Pour le consoler~rassurer, je lui fais remarquer que je n'ai pas l'habitude d'échanger longtemps des pavés en style libre, même quand ils sont de qualité. Les gros sujets, surtout ceux où ça joue dans l'axe
vrai/faux, je préfère de beaucoup les aborder en mode
Redico. Le rapport
résultat/investissement y est environ 20~25 fois supérieur à celui du style libre.
Dans ce que tu viens d'écrire, je ne commenterai évidemment pas tout. Au bas mot, ça me ferait commenter une bonne cinquantaine d'idées. Mieux vaut les prendre une à la fois, ou par petites grappes de 5 ou 6.
Tu dis :
Je ne sais pas si je fais erreur, mais il m'apparait nécessaire de faire « comme si » nous étions éternels, et ce, même si c'est indémontrable.
"Nécessaire" est un peu fort. J'admets que ça puisse être
utile, un peu comme faire comme si la Terre était plate, quand on tond le gazon.
Je remarque que tu as utilisé le mot
"éternel" plutôt qu'
immortel.
Éternel est infini au deux bouts alors qu'
immortel n'est infini que vers le futur.
Penses-tu que, il y a 1000 ans, tu existais? Et il y a 10 milliards d'années, avant la formation du système solaire? Et ma chatte, à ces mêmes moments passés, penses-tu qu'elle existait autrement que toi? Vois-tu une grosse différence entre son cas et le tien?
Dave a écrit :En fait, peut-être qu'il n'y a rien d'absolu, mais je me suis posé la question à savoir ce qui pourrait être considéré comme absolu. J'ai pensé à l'existence en elle-même.
Moi, les meilleurs exemples d'absolu qui me viennent à l'esprit portent surtout sur le raffinement infini de la nécessité mathématique. Par exemples, ces deux égalités :
(en mots, le
produit, sur tout les nombres premiers
p, de
p²/(
p²-1) vaut
exactement π²/6 )
(remarquer la suite des carrés et la suite des impairs qui s'emboîtent l'une dans l'autre comme dans un
zipper infini)
Moi, je vois de l'absolu intemporel dans ces deux équations.
Quand tu as utilisé le terme
éternel, voulais-tu dire
intemporel ?
La mort du corps est simplement le changement le plus drastique (discontinuité) ou le plus rafraichissant. Pour moi, l'existence en soi est plus absolue que l'espace et le temps. Je pourrais justifier davantage mes propos si ça t'intéresse, mais l'idée que j'essaie de partager est surtout de ne pas entretenir la croyance qu'il n'y a plus rien à notre mort physique. C'est, je crois, une erreur.
Est-ce pareil pour tout ce qui existe? La chaise sur laquelle je suis assis existait-elle il y a 1000 ans? Existera-t-elle encore dans 10 milliards d'années? Selon toi?
Pourquoi ma danse des idées serait-elle plus immortelle que ma digestion?
Évidemment, lorsque nous mourrons, « notre » mémoire (en très grande partie, du moins) est complètement perdue, détruite. Je ne dis pas le contraire, ça me semble une grande évidence.
Pourrais-tu essayer de préciser ce que tu entends par
"en très grande partie"? En particulier, penses-tu que
"tes souvenirs qui ne seront pas perdus" sont significativement différents de ceux que ma chatte ne perdra pas? Penses-tu que vous serez devenus
"le même"?
Il est possible et logique de penser, par exemple, qu'une autre forme de conscience corresponde un jour à « notre » conscience, et ce, de façon aléatoire (ou sans qu'on puisse voir ou comprendre un tel changement).
Je ne comprends pas ton
"aléatoire". Pour moi, ça signifie
"au hasard". Où vois-tu du hasard dans notre affaire? Dans la détermination d'un éventuel prochain corps? C'est le seul endroit où le hasard aurait un semblant de pertinence.
Enfin... N'hésite pas à m'avertir si tu vois dans mes propos des douteuses torsions de l'esprit.
Cordialement.
Pareil pour toi.
Je remarque que, déjà rendu à 4.26 Ko, mon message est encore plus long que le tien (3.83 Ko). Pourtant, je n'ai commenté qu'une petite fraction de ce que tu avais écrit. Je me console en me disant que c'est la faute au style libre et que ton
"taux de commentaire" ne sera probablement pas beaucoup plus gros que le mien.
Cordialement,

Denis