Impression d'un double discours en science
Publié : 14 sept. 2014, 23:26
Impression suite à la conférence donnée par Cyrille Barrette.
Hier soir, Cyrille Barrette, ardent défendeur de la science empirique, nous expliquait que la science ne se fiait qu’aux faits, à ce qui est soit disant «objectif».
A ce propos, pendant la période de questions, un jeune homme a soulevé le fait que rien n’était objectif, scientifique ou pas, disait-il; tout passe par notre cerveau donc tout est subjectif, ce à quoi Cyrille Barrette a répondu que c’était l’ensemble des subjectivités réunies qui faisait consensus. J’ai alors pensé que si la science s’était appuyée sur d’autres barèmes ou calculs, je n’ai peut-être pas les termes exacts, ce savoir objectif qui découle de cet ensemble de perceptions subjectives serait alors sans doute différent.
Pour revenir à ce qu’il disait, il expliquait que la science ne faisait pas appel au surnaturel lorsqu’elle est à court d’explications dénonçant du même coup les idées farfelues de certains groupes. Il a aussi fortement appuyé sur le fait que la nature n’avait pas de projet, pas de plan et que tout dépendait du hasard et de la nécessité. Sur ce chapitre, il a nous a lu une très belle citation que Jacques Monod a écrit dans l’un de ses livres : «L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard».
Je reviens donc sur le fait qu’il disait, avec l'assurance qui lui revient, que la science ne s’appuie que sur des faits, que la nature n’a pas de plan, pas de projet, et nous a mentionné dans cette partie de son discours considérer comme une forme de dérive la pensée de Hubert Reeves qui pensait exactement l’inverse sur ce sujet. Il faisait certainement référence à cet article : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/ ... 5_1914.php. Je cite Hubert Reeves, extrait que C. B. a certes dû relever : «Avec la théorie du Big Bang, j'ai pu ajouter à ma réflexion un élément qui m'a vite paru fondamental : nous vivons dans un univers qui a une histoire. Cette histoire nous parle, tout au long de plus de treize milliards d'années, de la croissance de la complexité par la formation de structures de plus en plus organisées. Les chapitres de cette histoire font successivement apparaître les nucléons, les noyaux, les atomes, les molécules, les cellules vivantes, les plantes et les animaux jusqu'à l'éclosion de la conscience. Cette séquence, s'enchaînant de façon si bien ordonnée, semblait échapper à la portée explicative de l'évolution darwinienne et, par conséquent, justifier une réévaluation de la situation dans son ensemble».
Donc, pour dire avec «conviction» que la nature n’a pas de plan, de projet, il faudrait avoir une connaissance parfaitement objective de la réalité, ce qu’on n’a pas, ce qu’il a reconnu lui-même en parlant d’humilité en regard avec les capacités limitées de notre cerveau. Si, comme il le disait si bien, la religion, la métaphysique ou n’importe quoi d’autre ne doivent pas se mêler à la science, cette dernière en retour ne peut pas nécessairement se mêler de tout point de vue métaphysique. Je reconnais, par ailleurs, qu’une base scientifique est absolument essentielle pour comprendre la vie sans superstitions et éviter ainsi que n’importe quelle affirmation bien construite soit considérée comme scientifique.
Tout en appréciant son grand respect et sa patience en dépit des différents points de vue et concepts défendus par une panoplie de disciplines, moi et mes amis(es) nous nous questionnons quant à l’aspect limitatif de la validation scientifique empirique, la trouvant trop circonscrite dans son étude et son observation des lois de la nature et de la vie. En ce sens, nous avions l'impression d'un double discours entre la raison empirique et l’humilité que doit posséder tout scientifique en regard à la limite actuelle de la soit disant réalité.
Ce petit texte est un résumé de ma pensée et du groupe d'amis(es) qui m'accompagnait à cette conférence.
Hier soir, Cyrille Barrette, ardent défendeur de la science empirique, nous expliquait que la science ne se fiait qu’aux faits, à ce qui est soit disant «objectif».
A ce propos, pendant la période de questions, un jeune homme a soulevé le fait que rien n’était objectif, scientifique ou pas, disait-il; tout passe par notre cerveau donc tout est subjectif, ce à quoi Cyrille Barrette a répondu que c’était l’ensemble des subjectivités réunies qui faisait consensus. J’ai alors pensé que si la science s’était appuyée sur d’autres barèmes ou calculs, je n’ai peut-être pas les termes exacts, ce savoir objectif qui découle de cet ensemble de perceptions subjectives serait alors sans doute différent.
Pour revenir à ce qu’il disait, il expliquait que la science ne faisait pas appel au surnaturel lorsqu’elle est à court d’explications dénonçant du même coup les idées farfelues de certains groupes. Il a aussi fortement appuyé sur le fait que la nature n’avait pas de projet, pas de plan et que tout dépendait du hasard et de la nécessité. Sur ce chapitre, il a nous a lu une très belle citation que Jacques Monod a écrit dans l’un de ses livres : «L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard».
Je reviens donc sur le fait qu’il disait, avec l'assurance qui lui revient, que la science ne s’appuie que sur des faits, que la nature n’a pas de plan, pas de projet, et nous a mentionné dans cette partie de son discours considérer comme une forme de dérive la pensée de Hubert Reeves qui pensait exactement l’inverse sur ce sujet. Il faisait certainement référence à cet article : http://www.lepoint.fr/invites-du-point/ ... 5_1914.php. Je cite Hubert Reeves, extrait que C. B. a certes dû relever : «Avec la théorie du Big Bang, j'ai pu ajouter à ma réflexion un élément qui m'a vite paru fondamental : nous vivons dans un univers qui a une histoire. Cette histoire nous parle, tout au long de plus de treize milliards d'années, de la croissance de la complexité par la formation de structures de plus en plus organisées. Les chapitres de cette histoire font successivement apparaître les nucléons, les noyaux, les atomes, les molécules, les cellules vivantes, les plantes et les animaux jusqu'à l'éclosion de la conscience. Cette séquence, s'enchaînant de façon si bien ordonnée, semblait échapper à la portée explicative de l'évolution darwinienne et, par conséquent, justifier une réévaluation de la situation dans son ensemble».
Donc, pour dire avec «conviction» que la nature n’a pas de plan, de projet, il faudrait avoir une connaissance parfaitement objective de la réalité, ce qu’on n’a pas, ce qu’il a reconnu lui-même en parlant d’humilité en regard avec les capacités limitées de notre cerveau. Si, comme il le disait si bien, la religion, la métaphysique ou n’importe quoi d’autre ne doivent pas se mêler à la science, cette dernière en retour ne peut pas nécessairement se mêler de tout point de vue métaphysique. Je reconnais, par ailleurs, qu’une base scientifique est absolument essentielle pour comprendre la vie sans superstitions et éviter ainsi que n’importe quelle affirmation bien construite soit considérée comme scientifique.
Tout en appréciant son grand respect et sa patience en dépit des différents points de vue et concepts défendus par une panoplie de disciplines, moi et mes amis(es) nous nous questionnons quant à l’aspect limitatif de la validation scientifique empirique, la trouvant trop circonscrite dans son étude et son observation des lois de la nature et de la vie. En ce sens, nous avions l'impression d'un double discours entre la raison empirique et l’humilité que doit posséder tout scientifique en regard à la limite actuelle de la soit disant réalité.
Ce petit texte est un résumé de ma pensée et du groupe d'amis(es) qui m'accompagnait à cette conférence.