La science est d'abord « théorie » avant d'être « expérience
Publié : 28 nov. 2014, 02:11
Bonjour à tous,
Je réagis à ce commentaire de Psyricien dans le sujet : Elements de logique
Je comprends que de valoriser la théorie au détriment de l'observation puisse être un argument qui sera récupéré par nombre de zozos, mais cela ne dois pas être considéré dans l'évaluation.
A priori, à première vue, de façon « naturelle » et « naïve », j'ai moi aussi l'impression ou le sentiment que la science résulte principalement de la « théorie » même si je suis très conscient que l'observation est absolument nécessaire. L’observation est nécessaire, parce que sans observation il n'est pas possible de collecter des infos qui pourront être traitées par la pensée et la réflexion. Donc sans observation, il n'y a pas de théorie, mais il n'y aurait pas non plus d'intuition, de sentiments, d'impressions, d'interprétations, de croyances, d'hypothèses (logique ou non), etc. Bref, observer le monde qui nous entoure impacte et « nourrit » absolument toute forme de pensées de réflexion et de sentiment.
Ensuite, l'observation est également nécessaire pour valider, pour confirmer ou infirmer ce qu'on pense, et ce, que ce soit à l'aide d'une méthodologie rigoureuse ou non. Ce que je veux dire, c'est que dans la vie de tous les jours aussi nous cherchons à confirmer ou infirmer ce que nous pensons (même si la méthode n'est pas aussi rigoureuse). Donc, l'observation, dans son sens général, précède — et — succède, nécessairement, toute forme de connaissances, mais aussi de sentiments, de croyances, ou d'hypothèses (au sens commun), etc. Ce n'est donc pas « l'observation » dans son sens général qu'il faut opposer à la « théorie », mais surtout l'ensemble d'une méthodologie (scientifique). Sauf que cette dernière méthodologie ne peut rien vérifier, rien réfuter, rien confirmer, ni infirmer, si elle ne pose pas tout d'abord des hypothèses ou si elle ne fait pas de théories. En ce sens, il m'apparait que l'observation et la théorie forment un « couple » nécessaire et indissociable l'un de l'autre et qu'appliquée toute deux sous un cadre méthodologique rigoureux, permettent de générer de la connaissance qui soit plus précise, exacte et exploitable que n'importe quelle autre façon de procéder. Donc, en pratique, il ne sert à rien de tenter des les opposer puisque les deux se nécessitent l'un et l'autre pour produire de la connaissance exploitable (prédictibilité).
Cette distinction étant faite, on comprend que « l'observation » qui ne réfère pas à une méthodologie rigoureusement encadrée, mais qui ne concerne que le fait d'observer et de tirer des conclusions de façon naturelle et « naïve », comme on le fait tous à tous les jours, n'a jamais été beaucoup plus « productive » qu'avant que l'Homme ne se mette sérieusement à réfléchir. Pendant plus de deux milles ans, l'homme n'a fait que ça : observer! Et il en tirait des conclusions hâtives et naïves qui ne produisaient rien (ou peu de chose) de vraiment exploitable, concrètement (à cause des paralogismes et autres biais, entre autres). Ce n'est qu'à partir du moment où l' Homme s'est mis à faire de la philosophie, à élaborer et à affiner les raisonnements logiques (et les mathématiques), à cerner les paralogismes, etc., qu'il a réellement pu commencer à faire des théories basées sur des structures de raisonnement essentiellement logique et mathématique (et non plus « intuitif »). L’Histoire du développement de la science et de sa méthodologie n'a-t-elle pas pour origine la philosophie et la logique?
Plusieurs des principes qui contribueront à former la méthodologie scientifique n'ont-ils pas pour origine des raisonnements logiques?
Un seul exemple parmi plusieurs autres :
« On considère que « l'absence de la preuve n'est pas la preuve de l'absence ». La conséquence logique de ce principe est qu'il est impossible de démontrer l'inexistence de quelque chose, et que l'on doit donc démontrer positivement ce qu'on affirme exister.»
C'est en cumulant ces types de raisonnements logiques qu'est véritablement née la science, non? Ce sont eux qui ont créé une réelle différence à partir d'une certaine époque, non? Ce n'est donc pas le fait « d'observer » qui a réellement fait une différence dans le cours de l'Histoire, mais bien tout le reste qui a permis d'encadrer les observations, non? Sans parler du fait que les véritables théories « productives » ont débuté qu'avec l'avènement de l'essor des mathématiques, de la philosophie, etc.
Bref, j'ai de la difficulté à concevoir que toute l'efficacité de la science ne proviendrait que de l'observation. L'observation et l'interprétation doivent être encadré de raisonnement logique pour ne pas être biaisé par des paralogismes et autre type d'inférences, non?
Dans le meilleur des cas, si je saisis que la science n'est pas que « théorie », il m'apparait tout aussi absurde de dire qu'elle n'est « qu'observation » ou que l'observation est plus importante que tout le reste. C'est l'union des deux qui produit de la connaissance plus fiable que celles (biaisées) qui sont produites uniquement par l'une ou l'autre!
Note : Ce qu'a voulu dire Koyré ne m'intéresse pas. J'exprime ma conception perso à propos du sujet (des phrases en citation, pour elles-mêmes). Par conséquent, je ne prétends pas que ma conception s'apparente à celle de Koyré et n'endosse pas nécessairement ce que Koyré pense ou a pu dire d'autres (que j'ignore).
Je réagis à ce commentaire de Psyricien dans le sujet : Elements de logique
Perso, j'ai l'impression que de tenter d'opposer de façon simpliste « théorie » et « observation » pour conclure que la science résulterait uniquement ou principalement de l'un ou de l'autre est un espèce de faux dilemme ou, à tout le moins, est réducteur.Psyricien a écrit :Koyré était un ardent défenseur de l'idée saugrenue que la science était d'abord "théorie" avant d'être "expérience" ...
C'est l'exacte anti-thèse de ce qui c'est passé, il a fallu observer avant de théoriser ... dans que l'on théorisait sans observer (ou avant) on ne produisait pas grand chose d'utile.
Je comprends que de valoriser la théorie au détriment de l'observation puisse être un argument qui sera récupéré par nombre de zozos, mais cela ne dois pas être considéré dans l'évaluation.
A priori, à première vue, de façon « naturelle » et « naïve », j'ai moi aussi l'impression ou le sentiment que la science résulte principalement de la « théorie » même si je suis très conscient que l'observation est absolument nécessaire. L’observation est nécessaire, parce que sans observation il n'est pas possible de collecter des infos qui pourront être traitées par la pensée et la réflexion. Donc sans observation, il n'y a pas de théorie, mais il n'y aurait pas non plus d'intuition, de sentiments, d'impressions, d'interprétations, de croyances, d'hypothèses (logique ou non), etc. Bref, observer le monde qui nous entoure impacte et « nourrit » absolument toute forme de pensées de réflexion et de sentiment.
Ensuite, l'observation est également nécessaire pour valider, pour confirmer ou infirmer ce qu'on pense, et ce, que ce soit à l'aide d'une méthodologie rigoureuse ou non. Ce que je veux dire, c'est que dans la vie de tous les jours aussi nous cherchons à confirmer ou infirmer ce que nous pensons (même si la méthode n'est pas aussi rigoureuse). Donc, l'observation, dans son sens général, précède — et — succède, nécessairement, toute forme de connaissances, mais aussi de sentiments, de croyances, ou d'hypothèses (au sens commun), etc. Ce n'est donc pas « l'observation » dans son sens général qu'il faut opposer à la « théorie », mais surtout l'ensemble d'une méthodologie (scientifique). Sauf que cette dernière méthodologie ne peut rien vérifier, rien réfuter, rien confirmer, ni infirmer, si elle ne pose pas tout d'abord des hypothèses ou si elle ne fait pas de théories. En ce sens, il m'apparait que l'observation et la théorie forment un « couple » nécessaire et indissociable l'un de l'autre et qu'appliquée toute deux sous un cadre méthodologique rigoureux, permettent de générer de la connaissance qui soit plus précise, exacte et exploitable que n'importe quelle autre façon de procéder. Donc, en pratique, il ne sert à rien de tenter des les opposer puisque les deux se nécessitent l'un et l'autre pour produire de la connaissance exploitable (prédictibilité).
Cette distinction étant faite, on comprend que « l'observation » qui ne réfère pas à une méthodologie rigoureusement encadrée, mais qui ne concerne que le fait d'observer et de tirer des conclusions de façon naturelle et « naïve », comme on le fait tous à tous les jours, n'a jamais été beaucoup plus « productive » qu'avant que l'Homme ne se mette sérieusement à réfléchir. Pendant plus de deux milles ans, l'homme n'a fait que ça : observer! Et il en tirait des conclusions hâtives et naïves qui ne produisaient rien (ou peu de chose) de vraiment exploitable, concrètement (à cause des paralogismes et autres biais, entre autres). Ce n'est qu'à partir du moment où l' Homme s'est mis à faire de la philosophie, à élaborer et à affiner les raisonnements logiques (et les mathématiques), à cerner les paralogismes, etc., qu'il a réellement pu commencer à faire des théories basées sur des structures de raisonnement essentiellement logique et mathématique (et non plus « intuitif »). L’Histoire du développement de la science et de sa méthodologie n'a-t-elle pas pour origine la philosophie et la logique?
Plusieurs des principes qui contribueront à former la méthodologie scientifique n'ont-ils pas pour origine des raisonnements logiques?
Un seul exemple parmi plusieurs autres :
« On considère que « l'absence de la preuve n'est pas la preuve de l'absence ». La conséquence logique de ce principe est qu'il est impossible de démontrer l'inexistence de quelque chose, et que l'on doit donc démontrer positivement ce qu'on affirme exister.»
C'est en cumulant ces types de raisonnements logiques qu'est véritablement née la science, non? Ce sont eux qui ont créé une réelle différence à partir d'une certaine époque, non? Ce n'est donc pas le fait « d'observer » qui a réellement fait une différence dans le cours de l'Histoire, mais bien tout le reste qui a permis d'encadrer les observations, non? Sans parler du fait que les véritables théories « productives » ont débuté qu'avec l'avènement de l'essor des mathématiques, de la philosophie, etc.
Bref, j'ai de la difficulté à concevoir que toute l'efficacité de la science ne proviendrait que de l'observation. L'observation et l'interprétation doivent être encadré de raisonnement logique pour ne pas être biaisé par des paralogismes et autre type d'inférences, non?
Dans le meilleur des cas, si je saisis que la science n'est pas que « théorie », il m'apparait tout aussi absurde de dire qu'elle n'est « qu'observation » ou que l'observation est plus importante que tout le reste. C'est l'union des deux qui produit de la connaissance plus fiable que celles (biaisées) qui sont produites uniquement par l'une ou l'autre!
Note : Ce qu'a voulu dire Koyré ne m'intéresse pas. J'exprime ma conception perso à propos du sujet (des phrases en citation, pour elles-mêmes). Par conséquent, je ne prétends pas que ma conception s'apparente à celle de Koyré et n'endosse pas nécessairement ce que Koyré pense ou a pu dire d'autres (que j'ignore).