Nicolas a écrit :Vous savez, le matérialisme n'a pas de revendication
C'est pas tout à fait vrai. Le matérialisme philosophique revendique une vision de la réalité uniquement matérielle et en tire certaine conséquence philosophique. Le matérialisme de la science, qui s'en inspire, n'est pas, lui, revendicatif, il est une conséquence du scepticisme et de l'empirisme de la méthode scientifique qui se rapproche du principe du rasoir d'Occam.
La méthode scientifique dit en effet que la meilleure solution est celle qui ne pose pas beaucoup plus de problème qu'elle n'en résous tout en s'accordant avec le plus d'observations possibles.
De fait, ça implique un matérialisme initial, parce que toutes explications matérialistes est naturellement plus crédibles que n'importe quelles explications non-matérialistes, simplement parce que toutes les premières seront contrainte de respecter ce qu'on sait déjà de l'univers alors que dans l'autre cas, on sera contraint d'introduire des entités qui ne respecte pas les connaissances déjà admise et dont on ne saura rien au moment de les postuler.
Ca ne veut pas dire que le matérialisme aurait forcément toujours raison, mais une solution non matérialiste demandera de revoir les observations précédentes pour s'intégrer dans un nouveau modèle, donc soit de faire un tas de postulat non vérifier, soit de fournir les preuves que ces observations étaient fausses.
Un bon exemple de ce principe, c'est le rejet de l'éther par la communauté scientifique avec la découverte de la relativité restreinte. L'éther était censé résoudre le problème du caractère ondulatoire de la lumière à un moment où l'on pensait qu'une onde ne pouvait que se propager dans la matière. Sauf que ça demandait de postuler la présence d'une matière inconnue qui serait répandu dans tous l'espace et dont on n'observerait aucun effet sauf vis à vis des ondes électromagnétiques.
Du coup, on se trouvait dans le cas cité plus haut où l'on devait soit multiplier les postulats non prouvés sur les caractéristiques de cette matière, de façon à expliquer pourquoi les observations de l'espace ne sont pas toutes fausses (puisque ces observations ne montrait aucune interaction entre la matière visible et l'éther, ce qui contredisait ce qu'on connaissait de la matière et notamment de la gravité à l'époque), soit prouver qu'elles étaient effectivement toutes fausses pour justifier l'existence de cette matière.
Finalement, Einstein résoudra le problème avec une explication qui se passe d'éther.
Et pourtant, là, on parle d'explications matérialistes dans tout les cas. Je vous laisse imaginer le nombre de postulat invérifiable qu'il aurait fallu compiler dans le cas d'une explication non matérialiste du genre "c'est Dieu qui fait voyager les ondes électromagnétiques" ou "c'est l'esprit de la lumière qui peut voyager dans l'espace"...
Le matérialisme est plus une position par défaut qu'une revendication, mais comme les évaporés du type sil20 confondent généralement science et philosophie parce qu'ils ont très envie que toutes les idées se valent sur le plan de la production de connaissance, ça n'est pas commode pour eux de reconnaître que la science n'est pas matérialiste pas dogme.