L'Argument de l'Apocalypse
Publié : 20 déc. 2016, 19:20
The Doomsday Argument dans la langue de 50Cents, est une prédiction de la durée de vie de l'humanité, basée exclusivement sur les probas et donc n'a rien à voir avec Donald Trump ou le RCA.
En résumé, si on tire au hasard un numéro n parmi une collection strictement croissante, on peut prédire avec 95% de chance la taille maximum de cette collection : 20n. Si on applique cette formule à un numéro au hasard de l'humanité (moi, ou vous, nous ne sommes personne de particulier après tout), ce numéro est à peu près 100 milliards et donc la taille max de l'humanité est à 95% 2000 milliards, ce qui si on utilise un modèle prévisionnel moyen de la démographie mondiale nous amène en 12016, voire beaucoup plus tôt si on est très pessimiste sur la croissance démographique. Ce raisonnement est bien mieux vulgarisé sur ce site que par moi.
Ayant été biberonné à la science-fiction depuis des décennies, la rencontre avec cet argument m'a sérieusement choqué, moi qui était habitué à imaginer un futur glorieux (ou infamant selon les auteurs) de conquête de l'espace et de mutations à l'infini pour créer des phénotypes adaptés aux environnements. Puis je me suis mis à réfléchir, tout en gardant en tête que les probas n'ont jamais été mon fort (j'ai mis longtemps à intégrer le fait que la probabilité d'avoir un garçon était différente sachant que le premier enfant était une fille ou que l'un des deux enfants était une fille, et je bloque toujours sur le pourquoi je devrai changer de rideau après qu'on m'ait dit qu'il n'y avait rien derrière le rideau C). Je vais donc éviter de me mettre dans la peau du gars qui n'y connait rien en physique et qui essaie de construire une machine à énergie libre dans son garage parce que "le magnétisme quoi !".
J'ai donc quelques questions/remarques que j'espère pertinentes :
1) Prendre un contemporain, par définition le dernier d'une liste, et le considérer comme tiré au hasard est-il justifié ? Si je compte le nombre de mots dans un extrait littéraire du magazine Lire, puis-je faire une prévision fiable de la longueur totale de l’œuvre ?
2) Toute cette histoire manque de définition, comment le raisonnement pourrait-il être le même pour deux ensembles différents, l'un incluant l'autre. Je veux dire si on définit humanité par "ensemble des homo sapiens" ou par "ensemble des homo sapiens et de tous leurs descendants" le nombre est potentiellement très différent et pourtant cet argument nous donne le même résultat
3) Le raisonnement est semblable pour le nombre d'individus et la durée de vie et donne deux chiffres très différents. Si on raisonne sur l'âge de l'humanité, estimée de 100 000 ans alors son espérance de vie est à 95% de chance de moins de 2 millions d'années, mais si on raisonne sur le nombre d'individus, à moins de scénario démographique très alambiqué on est à 95% de chance à moins de 10 000 ans. Il y a là une réelle contradiction qui m'échappe.
Si vous avez des réponses à mes questions (ou des besoins de clarification) merci beaucoup, si vous avez d'autres questions à soulever soyez les bienvenus.
En résumé, si on tire au hasard un numéro n parmi une collection strictement croissante, on peut prédire avec 95% de chance la taille maximum de cette collection : 20n. Si on applique cette formule à un numéro au hasard de l'humanité (moi, ou vous, nous ne sommes personne de particulier après tout), ce numéro est à peu près 100 milliards et donc la taille max de l'humanité est à 95% 2000 milliards, ce qui si on utilise un modèle prévisionnel moyen de la démographie mondiale nous amène en 12016, voire beaucoup plus tôt si on est très pessimiste sur la croissance démographique. Ce raisonnement est bien mieux vulgarisé sur ce site que par moi.
Ayant été biberonné à la science-fiction depuis des décennies, la rencontre avec cet argument m'a sérieusement choqué, moi qui était habitué à imaginer un futur glorieux (ou infamant selon les auteurs) de conquête de l'espace et de mutations à l'infini pour créer des phénotypes adaptés aux environnements. Puis je me suis mis à réfléchir, tout en gardant en tête que les probas n'ont jamais été mon fort (j'ai mis longtemps à intégrer le fait que la probabilité d'avoir un garçon était différente sachant que le premier enfant était une fille ou que l'un des deux enfants était une fille, et je bloque toujours sur le pourquoi je devrai changer de rideau après qu'on m'ait dit qu'il n'y avait rien derrière le rideau C). Je vais donc éviter de me mettre dans la peau du gars qui n'y connait rien en physique et qui essaie de construire une machine à énergie libre dans son garage parce que "le magnétisme quoi !".
J'ai donc quelques questions/remarques que j'espère pertinentes :
1) Prendre un contemporain, par définition le dernier d'une liste, et le considérer comme tiré au hasard est-il justifié ? Si je compte le nombre de mots dans un extrait littéraire du magazine Lire, puis-je faire une prévision fiable de la longueur totale de l’œuvre ?
2) Toute cette histoire manque de définition, comment le raisonnement pourrait-il être le même pour deux ensembles différents, l'un incluant l'autre. Je veux dire si on définit humanité par "ensemble des homo sapiens" ou par "ensemble des homo sapiens et de tous leurs descendants" le nombre est potentiellement très différent et pourtant cet argument nous donne le même résultat
3) Le raisonnement est semblable pour le nombre d'individus et la durée de vie et donne deux chiffres très différents. Si on raisonne sur l'âge de l'humanité, estimée de 100 000 ans alors son espérance de vie est à 95% de chance de moins de 2 millions d'années, mais si on raisonne sur le nombre d'individus, à moins de scénario démographique très alambiqué on est à 95% de chance à moins de 10 000 ans. Il y a là une réelle contradiction qui m'échappe.
Si vous avez des réponses à mes questions (ou des besoins de clarification) merci beaucoup, si vous avez d'autres questions à soulever soyez les bienvenus.