Post vérité, la raison du plus fou
Publié : 04 janv. 2017, 15:32
Un article peu optimiste sur la place du rationalisme face aux fausses nouvelles. Le plus triste c'est que je n'arrive pas à être en désaccord avec l'auteur.
Débattons sans nous battre !
https://forum-sceptique.com/
Sur le plan du traitement de l'information, oui, mais une époque politique et sociale "curieuse" ? Heu...à ce train la elle sont toutes curieuses les époques alors.Sur les plans politique et social, nous vivons une époque curieuse.
Le mensonge à toujour existé en politique. Toujours. Et avant il faisait long feux aussi. Je voit pas pourquoi l'article prend un ton de nouveauté.Le mensonge est devenu une manière (jugée habile, et de fait efficace) de communiquer. Les hâbleurs, baratineurs, bonimenteurs, en s’y prenant bien, parviennent à faire tenir pour vrai n’importe quel mensonge ou calomnie.
C'est déja plus clair, on parle enfin du contexte et du support qui pose probleme en réalité, internet.Le problème est qu’on ne tient pas vraiment rigueur aux auteurs d’approximations ou de propos outranciers. Très nombreux sont les individus prêts à croire les calomnies et mensonges qu’on leur sert. Cela peut ne pas étonner s’agissant des adolescents et des jeunes, qui, selon une récente publication de l’Université de Stanford, sont facilement dupés par les fausses informations en ligne, du fait des faiblesses de leur capacité de raisonnement face à Internet.
Toutefois, d’une façon plus préoccupante, le fonctionnement des réseaux sociaux pousse leurs utilisateurs à s’enfermer dans la bulle de leurs opinions personnelles, en ne recherchant, et ne retenant, que ce qui vient conforter ces opinions.
J'en suis pas sur. C'est possible, mais j'en doute. D'ou vient l'info ? Quelle études sur sujet ?La raison ne triomphe qu’en étendant son empire.
Seulement, voilà : manifestement, c’est le contraire qui se passe aujourd’hui
Plus contextuel, nuancé, et expliquer, ok.Et même s’ils ne sont pas prisonniers d’Internet, des millions de gens sont prêts à croire n’importe quoi, comme en témoigne la force des rumeurs.
Je ne peut pas juger de la pertinence, mais je trouve ça très intéressant.Le discours raisonnable n’a guère de puissance propre pour mobiliser les citoyens. Pour faire vivre la démocratie, il faut mobiliser les passions. Car une part de rêve est nécessaire au « peuple » pour qu’il s’approprie un projet, et le rende vivant. Certes, le rêve nous installe dans la fiction. Mais Raffaele Simone a montré, dans son ouvrage Si la démocratie fait faillite, que les citoyens vivant en démocratie ont besoin de tenir pour vraies certaines fictions, s’inscrivant dans une mythologie, laquelle constitue l’un des piliers fondamentaux de la démocratie.
Bref. Mitigé.Seulement, voilà : aujourd’hui, beaucoup ne voient plus rien (ou ne veulent plus rien voir) ! Avec la post-vérité, nous sommes entrés dans le monde de ces « proverbes d’aujourd’hui » que chante Guy Béart. Proverbes qui « à notre époque ressemblent », et sont « les clameurs de la nuit ».
C'est pas un peu post-truth comme affirmation ?yquemener a écrit :Juste un petit article, un peu verbeux mais que je trouve très bien vu, d'Emmanuel Todd
Comme quoi le fact checking a encore son utilité.par Frédéric Lordon, 22 novembre 2016
Il y a certainement plusieurs causes à ce problème mais, àma, l'une d'entre elle est la vitesse. La technologie le permettant, on s'attend à des informations en flot continu et que tout événement soit rapporté en temps réel. Comme il n'y a généralement pas grand-chose à dire après avoir décrit la situation, les journalistes meublent avec des spéculations, des rumeurs, du "ressentis de témoin", etc., qui peuvent s'étaler sur plusieurs jours voire semaines. Ça engendre une énorme masse de pseudo-informations qui entretient les rumeurs et une fausse perception des choses. De plus, comme les faits doivent régulièrement être corrigés, cela rend chaque information douteuse, chaque propos relativement équivalent en termes de véracité.LoutredeMer a écrit :Il est quand meme clair qu'il y a actuellement un problème au niveau du journalisme et de la facon dont est convoyée l'information
Une preuve ! le salair, le lieux de residence, les hobbies et les frequentation des grand redacteur de nos cher torchon adore.nikola a écrit :C’est franchement méprisant que de croire que les prolos sont tous idiots au point de gober toutes crus les âneries complotistes.
Le qui dit quoi a un intérêt mais ce n’est pas toujours, loin de là, une preuve ou une infirmation de la justesse du propos.
Mouais, bof, Lordon fait du Lordon et comme habituellement quand je le lis, je finis avec la sensation que pour lui, l'échec des "alternatives" relève d'une sorte de complot néolibéral. C'est d'ailleurs amusant de le voir accuser les média de ne pas se remettre en question alors qu'il est lui même un beau spécimen de ceux qui viennent expliquer que "l'alternative" va marcher cette fois, pas comme les 35 autres dernières tentativesJuste un petit article, un peu verbeux mais que je trouve très bien vu, d'Emmanuel Todd sur le concept de «post-vérité»:
http://blog.mondediplo.net/2016-11-22-P ... lisme-post
Nous nous sommes trop souvent brisé le nez sur la zozoterie pour bouder ce pessimisme ...unptitgab a écrit :Un article peu optimiste sur la place du rationalisme face aux fausses nouvelles. Le plus triste c'est que je n'arrive pas à être en désaccord avec l'auteur.
Spinoza était un rêveur!La difficulté est que les « imaginations » ne s’évanouissent pas en présence du vrai, et que seuls des sentiments peuvent réprimer des sentiments (Ethique, quatrième partie). La connaissance est impuissante dans le champ des sentiments : « La connaissance vraie du bon et du mauvais ne peut, en tant que vraie, réprimer nul sentiment ». Est-on alors toujours prisonnier de passions contre lesquelles la raison ne pourra rien ? Non, selon Spinoza, car « la seule puissance de l’esprit, ou raison », a un « empire » sur les sentiments, « pour les réprimer et les gouverner » (Ethique, cinquième partie).
Grand festival de statistiques
Précisons d'abord que selon le recensement de 1986, il y a au Québec 2,540,000 femmes de plus de 18 ans, et 10,225,000 au Canada.
## Par an, cinquante femmes sont tuées par leur mari. (La Presse, 18/12/89)
## Au Québec, entre 1981 et 1985, 84 femmes ont été assassinées par leur mari ou compagnon. (Le Devoir, 21/04/87, citant le Conseil canadien de la statistique juridique.)
## Entre 1981 et 1985, 261 femmes ont été assassinées par leur mari. (La Presse, 23/01/88)
## Il y a au Québec 300,000 femmes battues. (La Presse, 8/12/89)
## Les femmes violentées sont 256,000 au Québec. (La Presse 19/04/87)
## On estime à 200,000 le nombre de femmes battues par leur mari au Québec. (Montréal Daily News, 8/07/88)
## Une femme sur huit (soit 325,000 femmes adultes) est victime de violence conjugale au Québec. (Presse Canadienne, 30/12/89).
## Une femme sur dix subit des sévices corporels de la part de son conjoint au Québec. (Le Journal de Montréal, 24/03/87)
## Selon une estimation conservatrice, environ 800,000 Québécoises sont agressées physiquement par leurs compagnons. (Janet Bagnoll, The Gazette, 15/07/89)
## On estime que 10 p. cent des hommes agressent la femme avec laquelle ils vivent. (Ottawa Citizen, 29/07/88)
## En 1987, au Québec, 6,500 cas de violence conjugale ont été rapportés à la police. On estime que seulement 10 p. cent des cas sont rapportés. (La Presse, 14/02/89)
## Une femme sur dix est violée au Canada. (Francine Pelletier, La Presse, 13/11/88)
## Une Canadienne sur 17 est violée au cours de son existence (Armande Saint-Jean, « Pour en finir avec le patriarcat », p. 181)
## Il y a 14,000 femmes agressées sexuellement au Québec annuellement. (Francine Pelletier, La Presse 17/12/88)
## Une fillette sur trois est abusée sexuellement. (Francine Pelletier, La Presse 17/12/88)
## Une Canadienne est violée à toutes les 17 minutes (ce qui équivaut à 31,000 par année) (Paula Sypnowich, Montréal Mirror, 14/12/89)
## Une femme sur deux et un homme sur trois ont subi une agression sexuelle avant l'âge de 18 ans. (La Presse 9/04/87)
## Une femme sur quatre sera soumise à une forme quelconque d'assaut sexuel au cours de sa vie. (Madame au Foyer, mai 1990)
## Les agressions sexuelles touchent près d'un millier d'enfants par année chez nous. (La Presse 17/07/87)
## En 1986, 24,000 enfants ont été victimes d'abus sexuels au Québec. (Le Devoir, 13/11/87)
## Une femme sur dix est battue par son conjoint. (Vie Ouvrière, janvier 85)
## 500,000 Québécoises auront été victimes d'une agression sexuelle au cours de leur vie. (La Presse 11/01/89)
## Il y a 500,000 femmes battues au Canada. (La Vie en Rosé, Juin 1982)
## Un million de Canadiennes, soit une sur huit, subissent chaque année des violences physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques. (Rapport du Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme, juin 1987)
## 40 p. cent des meurtres impliquent des femmes tuées par leur conjoint. (F. Pelletier, La Presse, 17/12/88)
## Statistiquement, ce sont les femmes qui sont les victimes privilégiées d'actes violents. (Mary Clancy, député libéral, Le Devoir 9/12/ 89)
## « ... de plus en plus, la violence est dirigée contre les femmes ». (Brian Mulroney, Le Devoir, 9/12/89)
Trois statistiques sur deux sont louches. [Roch Côté]
Comme avec beaucoup de philosophes et d'intellectuels politisés, j'ai tendance à être bien d'accord avec son diagnostic mais moins avec son remède. Oui, Lordon a la mono-manie anti-capitaliste, il accuse le capitalisme de tous les maux.BeetleJuice a écrit :Mouais, bof, Lordon fait du Lordon et comme habituellement quand je le lis, je finis avec la sensation que pour lui, l'échec des "alternatives" relève d'une sorte de complot néolibéral. C'est d'ailleurs amusant de le voir accuser les média de ne pas se remettre en question alors qu'il est lui même un beau spécimen de ceux qui viennent expliquer que "l'alternative" va marcher cette fois, pas comme les 35 autres dernières tentatives.
Je ne vois pas l’ombre d’une preuve dans ta phrase.Ternamus a écrit : Une preuve ! le salair, le lieux de residence, les hobbies et les frequentation des grand redacteur de nos cher torchon adore.
J’ai du mal à comprendre tes phrases à la syntaxe approximative.Mais pourquoi donc diable le mass media a si peur de tous ces prolos exproprier de leur plus value ? Mmmmmm !
D'accord avec toi. D'ailleurs je me suis fait avoir plus d'une fois..Jean-Francois a écrit : Il y a certainement plusieurs causes à ce problème mais, àma, l'une d'entre elle est la vitesse. La technologie le permettant, on s'attend à des informations en flot continu et que tout événement soit rapporté en temps réel. Comme il n'y a généralement pas grand-chose à dire après avoir décrit la situation, les journalistes meublent avec des spéculations, des rumeurs, du "ressentis de témoin", etc., qui peuvent s'étaler sur plusieurs jours voire semaines. Ça engendre une énorme masse de pseudo-informations qui entretient les rumeurs et une fausse perception des choses. De plus, comme les faits doivent régulièrement être corrigés, cela rend chaque information douteuse, chaque propos relativement équivalent en termes de véracité.
On finit par butiner les infos, sans structurer une véritable compréhension approfondie des faits. Ce qui n'empêche pas d'avoir des opinions.
Les analyses plus étoffées prennent du temps et demandent un investissement intellectuel conséquent. Investissement que l'on n'est pas forcément toujours prêt à mettre (qu'on soit jeune ou pas).
Et c'est flagrant avec les nouvelles chaines d'infos en continu depuis l'avènement de la TNT en France !Jean-Francois a écrit :La technologie le permettant, on s'attend à des informations en flot continu et que tout événement soit rapporté en temps réel. Comme il n'y a généralement pas grand-chose à dire après avoir décrit la situation, les journalistes meublent avec des spéculations, des rumeurs, du "ressentis de témoin", etc., qui peuvent s'étaler sur plusieurs jours voire semaines. Ça engendre une énorme masse de pseudo-informations qui entretient les rumeurs et une fausse perception des choses.
L'étendue du mensonge ne se révèle donc que dans les effets d'annonce, tandis que la prise en considération des faits est rétablie une fois remportée la victoire électoraleyquemener a écrit :(pourquoi on appelle pas juste ça des mensonges?)
Youpiextrait a écrit :"Je ne peux pas vraiment dire que je suis surpris de la prévalence des fausses informations dans les médias aujourd'hui", explique Menczer. "Par contre, je suis surpris par le fait que les articles de bonne qualité ne détonnent pas par rapport aux autres. Nos données récentes montrent qu'ils passent complètement inaperçus ; pour les obtenir, nous avons développé un modèle permettant d'examiner la compétition entre les mèmes sur les réseaux sociaux. Ce modèle prédit que, dans des conditions réalistes (surcharge d'information et capacité d'attention/concentration limitée), l'information de bonne qualité n'a aucun avantage compétitif par rapport à l'information médiocre."
Même en sciences humaines, lorsque le tsunami émotionnel des discours idéologiques vient démolir le rivage, les héritages de la raison et de l'esprit critique ont l'air de pauvres épaves.lau'jik a écrit : un article qui peut avoir sa place dans cette discussion sur la diffusion des fausses informations sur le net que j'ai lu il y a peu :extrait a écrit :"Je ne peux pas vraiment dire que je suis surpris de la prévalence des fausses informations dans les médias aujourd'hui", explique Menczer. "Par contre, je suis surpris par le fait que les articles de bonne qualité ne détonnent pas par rapport aux autres. Nos données récentes montrent qu'ils passent complètement inaperçus ; pour les obtenir, nous avons développé un modèle permettant d'examiner la compétition entre les mèmes sur les réseaux sociaux. Ce modèle prédit que, dans des conditions réalistes (surcharge d'information et capacité d'attention/concentration limitée), l'information de bonne qualité n'a aucun avantage compétitif par rapport à l'information médiocre."
Parce qu'il y a entre 11 et 13% de smicards en France contre 1 à 2% aux USA par exemple...Ternamus a écrit : Mais pourquoi donc diable le mass media a si peur de tous ces prolos exproprier de leur plus value ? Mmmmmm !