Forum Sceptique

Bonjour,

je me permets de partager avec vous une réflexion sur ces modes de vie parallèles.
Comme je trouve vos avis toujours intéressants, je me suis dit : partageons.

Voici un reportage d'Arte sur le sujet de la consommation alternative.

Bon visionnage si ça vous dit. ;-)

article avec la vidéo

ou uniquement la vidéo

Je me demandais jusqu'où ce mode de vie est possible?

Je trouve toujours une certaine dissonance entre le désir de vivre en autosuffisance et l'affirmation franche "je veux continuer à bénéficier de la sécu". En gros, vivre d'amour et d'eau fraîche (enfin, je veux pas dénigrer leur travail manuel pour autant) à la campagne c'est bon pour moi mais il en faut quand meme qui se cassent le cul dans les bureaux et les hôpitaux afin que je garde l’accès a un service de santé digne d'un pays civilisé (après je préfère ceci a une communauté zozo qui laissera crever ses gosses en les soignant à la tisane plutôt que de voire un médecin).

Pis tant qu'on y est, gardons un œil sur tous les biens de consommations (appareils de bricolage, ustensiles ...) qu'une micro société champêtre serait bien incapable de produire mais qu'ils utilisent pourtant car cela leur facilite la vie.

Je trouve aussi naif de se glorifier d'utiliser un internet ou un service de téléphonie propre et chargé à l'énergie solaire sans oublier que, meme si le téléphone de mademoiselle utilise une énergie propre, qu'en est-il de l'usine qui l'a produit et du réseau qu'il utilise pour communiquer.

Bonjour,

Je plussoie les remarques de Vathar. C'est bien résumé dans le quatrième paragraphe de l'article :

"Se couper totalement de l’État (qui ne représente donc plus le peuple à leurs yeux) et ne pas avoir recours à la monnaie n’est néanmoins pas facile. Pour cotiser auprès de l’assurance maladie qui assure leur enfant, la famille utilise les allocations qui leurs sont automatiquement attribuées."
ma traduction : je rejette l'état (je suis un rebelle), mais je profite de ses aspects qui m'arrangent ...

"Par ailleurs, Yasmine est auto-entrepreneuse et gagne donc sa vie « normalement » en faisant des transcriptions de musique. Si cela peut sembler contradictoire en apparence"
Pas qu'en apparence, elle participe donc et profite des institutions de l'état.

"Benjamin est convaincu que son projet est positif pour la société, et qu’il est préférable pour lui de se consacrer à son développement qu’à un travail inutile pour une quelconque multinationale."
Multinationales qui lui permettent de communiquer sur son facebook, son téléphone, de soigner ses enfants, de récupérer de la nourriture parmi les invendus etc...
Sa vision est assez binaire (être "autonome" ou travailler pour les méchantes multinationales) Il oublie assez facilement toutes les personnes travaillant pour les services médicaux, sociaux, administratifs, infrastructures... dont il profite amplement.

Vivre sans argent consiste le plus souvent (et c'est confirmé dans l'article) à profiter plus ou moins directement des autres (invendus, récupérations, dons...)

Ceci dit, c'est une démarche intéressante d'essayer d'être plus autonome, mais à part la nourriture*, ça ne va en général pas bien loin.

* à condition d'avoir de la terre (de la bonne et bien 1 Ha par personne) et les outils/machines/frigos produits par la "société de consommation".

EDIT : il est bien fait leur facebook, mais à part bouffer, faire la fête et regarder les plantes pousser, ils font quoi ?


Inso

LePsychoSophe a écrit : Je me demandais jusqu'où ce mode de vie est possible?

Les principes ne sont pas seulement bons, ils sont la seule voix possible pour un avenir de l'humanité. Par contre, dans la recherche de l'équilibre, il y a des dérives et des illusions.

Kraepelin a écrit :Les principes ne sont pas seulement bons, ils sont la seule voix possible pour un avenir de l'humanité.

Je vois dans le cas de figure discuté ici plus une tentative de communauté vivant en "marge" de la société actuelle, mais ne pouvant exister que grâce à elle. Ces "communautés" ne sont pas nouvelles (voir cet exemple), mais, amha, ne font guère progresser l'humanité vers une éventuelle décroissance et en tout cas pas vers une vie en société décroissante.

Note : la décroissance (forcée ?) avait été abordée sur certains aspects dans cette enfilade.

Inso

Effectivement ça me rappelle fuirieusement le mouvement hippie.

L'auto sufissance comme solution «écologique » est un mythe pernicieux.

Tout d'abord, au coeurs de se mythe il y a un sophisme qui est de confondre la production et la consommation. Oui, la surconsommation est une plaie. Mais changer les modes de production ne va qu’empirer l’impact de cette surconsommation. La production industrielle reste le moyen le plus écologique de produire des biens, car il réduit au maximum la consommation d’énergie par bien produit et le gaspillage de matières premières. Le problème est que la production industrielle n'est pas utilisée à sa capacité optimale dans une société capitaliste qui gaspille énormément.

Vathar a écrit : Pis tant qu'on y est, gardons un œil sur tous les biens de consommations (appareils de bricolage, ustensiles ...) qu'une micro société champêtre serait bien incapable de produire mais qu'ils utilisent pourtant car cela leur facilite la vie.

Je trouve aussi naif de se glorifier d'utiliser un internet ou un service de téléphonie propre et chargé à l'énergie solaire sans oublier que, meme si le téléphone de mademoiselle utilise une énergie propre, qu'en est-il de l'usine qui l'a produit et du réseau qu'il utilise pour communiquer.

Naïf, je ne te le fait pas dire, pour la production des outils, il veulent se tourner vers un nouveau dieux, l’impression 3d. Il rêve que un jours il vont être en possession d'une imprimante qui va être capable de tout produire.
Pour l’instant, la production par impression est loins d'être écologique, c'est même le contraire à cause de l’énergie consommée lors de l'impression et de production de «l'encre » est le même procédé que la production classique.

lefauve a écrit :Naïf, je ne te le fait pas dire, pour la production des outils, il veulent se tourner vers un nouveau dieux, l’impression 3d. Il rêve que un jours il vont être en possession d'une imprimante qui va être capable de tout produire.

Je ne me suis jamais trop intéressé à l'impression 3d, mais les objets produits ne sont-ils pas pour le moment inadaptés à soutenir une contrainte mécanique ou une usure quelconque?

Je les vois mal imprimer des têtes de pioche ou une scie à bois, mais je me trompe peut-être.

Vathar a écrit :
Je ne me suis jamais trop intéressé à l'impression 3d, mais les objets produits ne sont-ils pas pour le moment inadaptés à soutenir une contrainte mécanique ou une usure quelconque?

Je les vois mal imprimer des têtes de pioche ou une scie à bois, mais je me trompe peut-être.

Plus maintenant. Les pièces sont aussi résistant que celle produite conventionnellement avec le même matériel.

Nous pouvons imprimer des pièces en métals, mais l’équipement est très dispendieux et pas accessible au grand publique. De plus, comme les pièces machinées, les pièces imprimées doivent subir se que les métallurgistes appelle une trempe pour changer les propriétés du métals étant données qu'il ne sont pas coulés avec le métal avec les bonnes propriétés.

Le but visé par cette technologie c'est la production de prototype ou de pièce à très faible tirage.

Voici deux vidéo qui montre des procédé différent :
https://m.youtube.com/watch?v=Jt1DqOE8MdQ
https://m.youtube.com/watch?v=lAaiyqtcNMI