Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45
Intéressant, mais très naïf. La science et le scientifique y sont décrit de façon manichéenne comme appartenant au club de la vérité. Est-ce bien vrai?
Où l'article dit-il cela ? Au contraire :
Elle [la science] n’est pas exempte d’erreurs et d’approximations, d’autant plus que les faits sont issus d’expériences complexes
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45On aimerait pouvoir inviter le simple citoyen à faire preuve de courage et remettre en question ses préjugés en les confrontant aux résultats de recherches scientifiques. Malheureusement, dans certains domaines, les préjugés des chercheurs influencent leurs conclusions dans une telle proportion qu'
on est presque tenté d'inviter le simple citoyen à garder ses préjugés. Ils valent bien ceux des chercheurs qui eux aussi sont largement victimes de l'attention sélective et des autres biais de confirmation dénoncés dans l'article.
Si les préjugés des "simples citoyens" valent bien ceux des chercheurs, la méthodologie de ces derniers, et l'organisation de la publication scientifique (peer review et réplication, en particulier) forment quand même des gardes fous sacrément efficace. Tout n'est pas parfait, et il faut dénoncer les dérives et les biais dans la science, mais, en général, un résultat scientifique est plus fiable de plusieurs ordres de grandeur qu'un préjugé de "simple citoyen", et a fiortiori qu'une fake news.
Je suis sûr que vous conviendrez qu'il faut opposer les résultats de la science aux préjugés d'un adepte de l'homéopathie, d'un terreplatiste ou d'un créationniste. Non ?
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45La connaissance est au cœur d'un ensemble d'enjeux contradictoires et les scientifiques sont loin d'être libres de conflit d'intérêt. Ils défendent souvent la vérité, mais ils ne défendent parfois que les intérêts d'un groupe en particulier et, parfois même, leur seul intérêt opportuniste.
Oui, comme dans tout domaine. Reste que c'est la science qui a mis en place les mécanismes les plus efficaces contre cette dérive générale (méthodologie, peer review, réplication, déclaration de conflits d'intérêt, méta-analyse, etc.)
Moi aussi ça me choque, comme le fait qu'en France, les produits homéopathiques soient dispensés d'études cliniques. Mais :
- cette décision n'est pas un résultat scientifique, mais un choix politique.
- s'opposer à cette décision, comme vous le faites, c'est bien opposer les résultats de la science (en l'occurence, l'absence d'effet spécifique de l'homéopathie) aux préjugés de "simples citoyens" (l'homéopathie, ça marche). Il faudrait savoir.
Bien sûr. Il y a des gros enjeux pour améliorer les choses, dans le domaine des conflits d'intérêts dans ce domaine. Une des solutions préconisées est la pré-publication obligatoire des protocoles, pour éviter la non-publication des résultats négatifs. Notez toutefois que ce que vous citez, c'est un résultat scientifique portant sur la fiabilité de la science. Le science se défend elle-même contre ces dérives
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45Lorsque des chercheurs admettent ouvertement dans une publication savante "arranger" les conclusions de leur recherches parce qu'ils cherchent à faire contrepoids à un autre groupe de chercheurs dont ils n'aiment pas les conclusions, moi je m'étrangle toujours .
Vous avez une source, ou doit-on considérer cela comme une affabulation de plus ?
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45Et nous ne parlons ici que de "fack news" ouvertement admissent. Ne devines-tu pas que la dissimulation et le bricolage de données de même que la conclusion abusives sont épidémique en science?
Que cela arrive, personne ne le nie. Que cela soit épidémique, est-ce autre chose qu'un préjugé de votre part ?
Une étude, et 3 articles qui l'interprètent. L'étude porte sur la mauvaise reproductibilité des résultats scientifiques en psychologie. C'est une vrai problème, important, mais le garde fou de de la reproductibilité est bien là. Il est en grande partie liée à l'utilisation de mauvaise méthodologie statistique : trop grande valeur de p, mauvais tests, etc. C'est détectable rien qu'en lisant le protocole. C'est un problème important, et il est nécessaire et important de mieux former les chercheur en psychologie aux statistiques.
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45* John LK, Loewenstein G, & Prelec D.(2012). Measuring the prevalence of questionable research practices with incentives for truth telling. Psychol Sci. 2012 May 1;23(5):524-32. doi: 10.1177/0956797611430953. Epub 2012 Apr 16.
L’étude porte sur des chercheur en psychologie uniquement. Seul le résumé est en accès libre, il parle d'un taux de mauvaise pratiques "étonnamment élevé", sans donner de chiffres. Les avez-vous ?
Kraepelin a écrit : 31 janv. 2018, 20:45
* Stacey J. & Biblarz T.J. (2001). (How) Does sexual orientation of parents matter?, American Sociological Review, 66(2), 159-83.
Sur la question de l'homoparentalité, il a été largement démontré sur ce forum que
vous aviez une interprétation biaisée des résultats des études. Continuez vous de refuser la discussion à ce sujet ?
En conclusion, même si les erreurs méthodologiques, les biais inconscients, les conflits d'intérêts, les fraudes et mauvaises pratiques, et autres sources de mauvais résultats sont un problème réel et sérieux en science, qu'il ne faut pas nier ni minimiser, et même si les résultats obtenus en psychologie sont souvent plus fragiles que ceux d'autres sciences, il n'en reste pas moins que :
- les résultats obtenus en sciences sont largement plus fiables que les opinions du "simple citoyen" (de plusieurs ordre de grandeurs), et encore plus que les fake news
- que la vulgarisation des résultats scientifiques est un enjeu important pour la société en général, et pour la lutte contre les fake news en particulier, comme le dis l'article
- et enfin, que la diffusion et la vulgarisation des méthodes scientifiques et sceptiques est également un enjeu important pour la société.
Bref, ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain.