Bonjour à tous,
Il est vrai que lorsqu'on prend connaissance de ce genre de pratique, si on réagit à chaud, nos idées vont s'emballer car le raisonnement va suivre l'émotion de dégoût: le rejet.
Le problème de cet article c'est le titre qui de façon fallacieuse englobe les rites culturels de façon généralisée.
jusqu'où faut-il respecter les cultures autochtones?
Cette façon de s'exprimer dans un journal montre de toute façon un parti pris pour faire confondre la culture autochtone avec une toute petite partie, même si celle-ci est l'horreur d'un certain point de vue.
Il aurait été correct de la part du journaleux

d'avoir un titre un peu plus précis. Étant donné que nous lisons le titre en premier, les biais de généralisation s'activent malgré notre effort ne pas généraliser. Le risque est encore une fois de stéréotyper ces personnes jusqu'à l'absurde.
Que l'on débatte de ce genre de pratique avec eux est essentiel mais pourquoi leur imposer des lois?
Il est vrai que c'est compliqué d'avoir une position car les enfants n'ont pas choisi ce monde-là. Néanmoins, si un jour les humains découvrent une planète abritant une civilisation à l'autre bout de la galaxie, va-t-on également leur imposer nos lois? Après tout pourquoi nous refuserions de le faire étant donnés que nous faisons pour des civilisations au sein de notre planète.
Il y a toujours quelque chose qui me dérange dans ce genre de positionnement où je me dis: "mais pour qui on se prend? Nous avons une telle évidence de ce qui est bon, de notre code moral au point d'imposer avec des lois des comportements dans des pays ou dans des lieux qui n'ont pas de connexion directe voire pas du tout avec notre monde?"
Il n'y a pas à avoir un débat éthique sur la façon dont ce journaleux nous présente ce phénomène? Sur la façon que nous avons, nous les occidentaux de 2018, d'imposer une façon de vivre aux autres avec une telle assurance à la limite du mépris.
Pour ce qui concerne la France, au regard de ces personnes nous sommes plutôt des pro-vies... nous refusons de façon nationale l'euthanasie active sous toutes ses formes. Je trouve que nous avons un gros défaut ici même si cela n'empêche en rien de critiquer l'autre, mais avoir toujours cette conviction absolue que le monde dans lequel on vit est meilleur que celui d'avant ou meilleur que celui des autres me dérange toujours un peu.
Au sujet de la trisomie 21 dans notre pays, si mes souvenirs sont bons, 98% des parents décident d'un IMG... nous sommes pas si différents de ces personnes contrairement à ce que l'on croit
Tuer les enfants les plus fragiles pour garantir la survie collective: c'est contre cette tradition qui perdure dans certaines tribus amazonienne qu'une loi devrait bientôt être votée au Brésil. Des anthropologues s'élèvent contre ce qu'ils jugent être une normalisation forcée.
Je reprends le sous-titre de l'article. Changeons quelques mots et cela conviendrait à la France par exemple. Dans le cas de la trisomie 21, j'aimerais savoir pourquoi il y a un fœticide. Cela me rappelle un article que j'ai lu et trouver fort intéressant sur la question de l'avortement ou qu'on peut appeler de façon plus piquante un foeticide (féticide)ou embryocide (ou embryonicide) :
ici.
En effet, la pratique en France sur la trisomie 21 est-elle pour garantir la survie collective... je ne crois pas. Est-elle pour le confort des parents? Et de la société si on extrapole? Est-elle pour le confort de l'enfant à naître? Je n'ai pas de données dans ce domaine. Si vous avez des études qui évaluent la qualité de vie des personnes atteintes de trisomie 21... je suis preneur. Il serait intéressant également d'avoir des études sur la qualité de vie des parents?
Je n'ai pas de savoir dans ce domaine mais comme j'ai lu plusieurs études qui montraient
une bonne qualité de vie dans le cas des locked-in syndrome... on avait donc affaire à des résultats contre-intuitifs.
L'idée de laisser la parole aux enfants me semble une bonne piste plutôt que des adultes dans notre monde imposent leurs lois. Mon idéal démocratique n'en serait que plus satisfait.
Est-ce que laisser des personnes (toutes les personnes ayant des états fortement altérés de la conscience) en vie dans notre pays, alors qu'on ne sait même pas ce qu'ils pensent et parfois on ne sait même pas s'ils pensent et si leur conscience leur permet de capter quelque chose de leur intérieur ou de leur extérieur, est mieux?
Jusqu'où dans la galaxie nous allons imposer notre mode de vie? La normalisation à tout prix... si c'est pour que tout le monde soit bien dans sa tronche et dans son corps pourquoi pas mais en a-t-on les preuves? A-t-on des preuves hyper solides qui nous montrent que les individus que nous sommes au sein de nos sociétés sont en moyenne bien plus heureux que ceux des autres sociétés? D'un autre temps ou d'un autre lieu?
Moi aussi, comme vous, j'ai la conviction que notre monde est de meilleure qualité et que notre vie intérieure est plus agréable mais surtout j'aime croire à ça. Il doit être bien difficile d'aborder ces questions de façon scientifique et avec des preuves mais ça serait intéressant de tenter la chose.
Car si en moyenne les individus d'une société ne sont pas plus heureux, à quoi bon ce genre de loi...? Vous allez me dire pour les enfants? Mais est-ce qu'un individu mort est un individu malheureux car de mon point de vue s'il y a malheur dans la mort c'est surtout pour les autres. Donc il faudrait savoir comment réagissent psychologiquement les parents des enfants tués. L'exemple dans l'article est dramatique, je pense volontairement, car il donne l'exemple de parents qui se suicident donc on peut en déduire, mais ce n'est pas sûr (car leurs coutumes et leurs croyances sont très différents des nôtres) qu'ils souffraient à ce point. Je crois qu'il faut lire entre les lignes de cet article qui nous présente un angle de vue orientée puisque de toute façon le journalisme objectif... s'il existe est extrêmement rare. De mon point de vue en tout cas il n'existe pas. Certes c'est un point de vue de psychologue mais Madame Natacha Polony journaliste a dit exactement la même chose lors de son interview par The ThinkerView.
Je crois que ce genre de débat est aussi tordu et impossible à résoudre que la question sur le libre-arbitre... encore que la question sur le libre arbitre je l'ai résolu de mon point de vue je n'y crois plus vraiment. Mais là j'ai extrêmement de mal à prendre une position... car mon cœur de parents et mes émotions me feraient aller dans le sens de l'article et donc de lois que certains veulent imposer... mais mon esprit critique m'arrête en cours de route.
Voilà pourquoi j'aime la démocratie: donner la parole à tout le monde,
tout le monde, permet de trancher avec une moyenne dans un temps et un contexte donné. J'espère que les membres de la tribu autochtone seront invités sous forme de démocratie participative et non pas avec un député soi-disant représentant de cette tribu. Vive la démocratie participative et les ateliers constituants d'Etienne Chouard.
Édito de dernière minute: j'ai trouvé des
études sur la qualité de vie de la trisomie 21.
Ici aussi. Cela devrait faire réfléchir sur le pourquoi nous exterminons les
futurs personnes portant cette maladie. Ces personnes ont l'air d'avoir une vie tout à fait sympathique de leur point de vue et leur seule souffrance est l'absence de liens sociaux qui de mon point de vue n'est pas dû à leur maladie mais simplement à l'attitude des personnes autour. Parler de maladies pour le syndrome de Down reflète le dysfonctionnement de l'individu atteint ou le manque d'amour et d'attachement social des individus qui se trouvent autour?
Concernant les parents de ces personnes,
les études et
ici semblent mettre en avant une plus grande difficulté pour les parents mais cela est relatif à plusieurs facteurs. En d'autres termes, un pourcentage très fort de parents ayant des enfants atteints de cette maladie peuvent être très heureux s'il y a certaines conditions réunies. Mais dans notre pays, pour des raisons qui me font vomir nous préférons évacuer des personnes dites gênantes (alors que la science amène des preuves qui pourrait vraiment changer l'angle de vue sur cette question)... alors oui un abus de normalisation doit être remis en question!