Forum Sceptique

Bonjour,
dans le cadre de mes activités, je pense réaliser une présentation qui se veut générer du débat entre schématiquement les pro-évaluation scientifique des outils en santé mentale et les anti-évaluations.
Je schématise car c'est plutôt entre ceux qui pensent que c'est nécessaire et faisable et ceux qui y voient une impossible mesure de l'état de l'âme.

Cela m'intéresse grandement et je suis très divisé sur le sujet.

J'aimerais faire ce chemin avec vous et vous propose une mise en bouche un peu vieille et pas très scientifique... pour démarrer.

Si des québécois ont des infos sur le comment vous vous évaluez en psychiatrie les effets de vos pratiques ou non... je suis preneur.
Je parle davantage des approches non-médicamenteuses mais les médicamenteuses sont aussi les bienvenus.

Mon sentiment est que la plupart des cliniciens se dérobent devant la question qu'ils soient médecin ou autre. Il en va d'une remise en question personnelle de sa pratique lorsqu'on évalue bien qu'en théorie, on évalue une pratique et non une personne.

LePsychoSophe a écrit : 17 sept. 2019, 14:05 Je schématise car c'est plutôt entre ceux qui pensent que c'est nécessaire et faisable et ceux qui y voient une impossible mesure de l'état de l'âme.

[...]
Mon sentiment est que la plupart des cliniciens se dérobent devant la question qu'ils soient médecin ou autre. Il en va d'une remise en question personnelle de sa pratique lorsqu'on évalue bien qu'en théorie, on évalue une pratique et non une personne.

... surtout si on part d'une prémisse aussi faible que l'existence d'une "âme", "impossible à mesurer" de surcroît

Florence a écrit : 17 sept. 2019, 16:18

... surtout si on part d'une prémisse aussi faible que l'existence d'une "âme", "impossible à mesurer" de surcroît

C'est bien là le problème : définir des critères objectivables de l'état mental.
"âme" reste encore la base, en grec, du psychologue ou psychiatre...

1- Le degré de handicap semble être une mesure fiable pour évaluer la santé mental.
L'autonomie des AVQ (activité de la vie quotidienne) peut être mesurée avec des échelles numériques.

2 - Les cognitions (raisonnement, biais, croyances, analyse, interprétations, pensées...) peuvent être évaluées par le patient.
3 - Les états émotionnels aussi même si les termes sont difficilement accessibles et les intensités ou les tonalités sont difficilement objectivables.
Quand on veut, on peut dans ce cas.
4 - Les comportements aussi sont mesurables (et là l'objectivité est totale).

Plus la souffrance est grande plus elle est facile à mesurer.
Certaines fois, il est difficile de connaitre l'état interne de souffrance (ou non) du patient.

Il est fastidieux de faire remplir ou de remplir des échelles validées scientifiquement. Mais peut-être qu'un jour, la psychiatrie française sera obligée par les organismes payeurs de mesurer les effets de sa pratique (et même pour les médocs).
Ayant été formé à l'évaluation des effets thérapeutiques, je vois très bien comment on pourrait faire.
Je ne procède pas avec des échelles normées mais par les 4 niveaux d'analyse que j'ai précédemment présenté. J'en rajoute un, la satisfaction du patient lui-même.

Une évaluation obligatoire et régulière permettrait de mieux se remettre en question.
Je suis persuadé que cela va arriver. Naïf!

Enfin, pour l'instant, très étrangement, ce qui est demandé, c'est pas un résultat, c'est des moyens (des actes).
On compte des actes, on évalue pas une pratique... cherchez l'erreur.

Les organismes payeurs veulent qu'on bosse, pas qu'on réussisse...

Si un acteur privé arrive sur le marché avec des meilleurs résultats... la concurrence pourrait apparaître...

LePsychoSophe a écrit : 17 sept. 2019, 14:05
Si des québécois ont des infos sur le comment vous vous évaluez en psychiatrie les effets de vos pratiques ou non... je suis preneur.
Je parle davantage des approches non-médicamenteuses mais les médicamenteuses sont aussi les bienvenus.

L'Ordre des psychologues du Québec a publié plusieurs cahiers de "recherche et pratique" sur cette question. Je ne les ai pas sous la main, mais il est probablement possible de les trouver sur le site de l'ordre en cherchant un peu.

Ici, je crois

taper "psychothérapie" dans le premier carré et choisir "cahier recherche et pratique" dans le carré "type de document"