Le libre arbitre v2019 (Mind Field - Freedom of Choice S01E5)
Publié : 02 nov. 2019, 15:41
Salut à tous!
Dans le thread Suggestions de chaînes YouTube scientifiques, Sebass (merci à toi
) a partagé le lien de la chaine YT Vsauce qui vient de débloquer (habituellement réservé aux membres « premium ») la série Mind Field qui traite du comportement humain, du cerveau et des influences de la conscience. Chaque épisode contient une (ou deux, trois) expérience à laquelle participent soit des volontaires soit le présentateur. Pour ceux qui ont du mal avec l’anglais, les sous-titres français (les « vrais », pas la mauvaise traduction auto) sont disponibles.
Je viens de visionner l’épisode 5 de la saison 1 intitulé Freedom of Choice et qui servira d’introduction pour initier, à la demande de Kant Locke (ici), un sujet dédié au libre arbitre.
En visionnant la dernière expérience (à partir de 13:30) de l’épisode, j’ai eu l’impression d’assister à un mauvais tour de mentaliste où l’on tente de nous faire croire que ça remet en cause notre capacité de choisir consciemment. Mais avant d’exposer mes griefs, je vais détailler l’expérience à laquelle se livre 3 sujets (avant de participer, il serait préférable que vous visionniez l’épisode, naturellement).
Il s’agit d’une variante de l’expérience que Benjamin Libet a réalisée en 1983. Dans l’épisode de Mind Field, l’on pose un casque d’électrodes (connecté à un laptop) sur le sujet qui est assis devant une table sur laquelle il y a une boite (connectée au laptop) sur laquelle il y a deux boutons pouvant être pressés (et pouvant aussi produire de la lumière, autrement dit, les boutons peuvent s’allumer, « flasher »).
Le sujet doit alors presser (plusieurs fois) n’importe lequel des deux boutons pendant une quinzaine de minutes afin qu’un logiciel puisse analyser l’activité du cerveau et ainsi se calibrer. Après 15 minutes, le sujet se rend compte peu à peu par lui-même qu'il n'arrive plus à presser un bouton avant que ce dernier ne s'allume.
Résultat :
Chaque fois que le sujet fait un choix en tente d’appuyer sur un bouton, ce dernier s’allume (et le son d’un buzzer se fait entendre) avant que le sujet ne puisse appuyer sur le bouton.
Mon analyse :
Ils prennent soin d’effectuer la nuance suivante : « la machine ne prédit pas le choix du sujet, mais ne fait que déterminer quand le sujet va appuyer sur le bouton ». Cool! Mais ils disent qu’elle le détermine avant que le sujet n’y pense (avant qu’il en ait conscience, comme dit plus loin). Vraiment? Et ils glissent immédiatement ensuite à « sommes nous vraiment libre bla-bla-bla ».
Sauf que ce qu’on nous montre ne permet aucunement de tirer la conclusion que la machine connaît le choix avant la conscience du sujet. J’ai l’impression d’avoir affaire à une bande d’amateurs.
(ou alors le fait de fréquenter ce forum a porté ses fruits me concernant).
J'explique...
Si l’on (dans les paramètres du lecteur YT) met la vitesse de lecture de la vidéo à 25%, l’on peut très bien observer et entendre (à partir de 14:30) que le buzzer et la lumière se déclenchent quelques instants après que le doigt du sujet ne commence à se déplacer vers le bouton (et sauf à deux exceptions près [voir ma conclusion plus bas], c'est pratiquement toujours comme ça).
Déjà, ça rend complètement inutile le logiciel d’analyse et sa calibration, car il serait possible d’effectuer exactement la même expérience avec un simple capteur sur la main qui détecterait le mouvement du doigt et/ou un laser qui détecterait lorsque le doigt franchi une limite tout près du bouton.
Dans tous les cas, que ce soit avec le casque et le logiciel ou avec un capteur ou un laser, la seule chose que ça démontre, c’est qu’il est possible de faire allumer un bouton et sonner un buzzer quelques instants après qu’un membre du corps se met en mouvement, mais avant qu’il n’atteigne sa cible!
Et sinon, se posent un autre aspect à considérer et que j’ai déjà souligné dans d'anciens sujets concernant ce type d'expérience :
Même en excluant la conscience pour un instant, c’est à dire en ne l’impliquant pas dans la réflexion, n’importe quel système, machine, couple ordinateur/logiciel, AI ou être vivant qui effectue un choix ne peut manifester et exprimer ce dernier au même instant t précis où le choix est effectué si ce n’est que parce que les lois de notre univers impliquent l’espace/temps (d’oh, quelle surprise!
).
Conséquemment, aucun transfert d’énergie ou d’information ne peut s’effectuer à une vitesse dépassant celle de la lumière. Ce qui implique, dans le meilleur des cas, qu’il y aura inéluctablement une latence quelque peu inférieure (suis très généreux, oui) à c entre le moment ou une « machine complexe »/sujet effectue un choix et le moment où elle enclenche le processus d’une réponse (quelle qu’elle soit, mais d’autant plus) motrice correspondante à ce dernier. Ce qui implique que toute expérience tentant de démontrer qu’un choix est effectué avant la réponse motrice correspondante est non seulement complètement inutile (car c’est on ne peut plus évident uniquement par implication logique), mais ne permet pas de conclure, si cette fois nous réintroduisons la conscience, que le sujet qui effectue la réponse motrice prend conscience de son choix seulement lorsqu’il est en train de le manifester.
Et sinon, oui, il y a également nécessairement une latence entre le moment où le logiciel évalue qu’un choix est effectué par le sujet et le moment où le buzzer et la lumière s’activent (d’ailleurs, à 25% de la vitesse de la vidéo, l’on remarque que le buzzer se fait entendre avec un tout petit délai comparativement au bouton qui s’allume), sauf que cette latence (informatique) est supposé être bcp moindre que la latence biologique du sujet (cerveau ==>nerfs ==>doigt).
Autrement dit, si le logiciel parvenait réellement à reconnaître l’activité du cerveau qui précède le geste et qui, supposément, correspondait à la prise de décision, nous devrions alors voir le bouton s’allumer quelques ms avant que le sujet ne commence à bouger son doigt puisque la latence induite par le logiciel et le laptop est moindre. À tout le moins, le bouton devrait s’allumer presque simultanément, dès le début du mouvement du doigt, et l’on ne devrait pas avoir autant de facilité à discerner que le bouton s’allume toujours après que le mouvement du doigt soit déjà initié.
Mais encore, sans même bouger le doigt, le logiciel devrait même être en mesure de déterminer lorsque le choix est effectué même si le sujet ne manifeste pas ce dernier en bougeant son doigt.
Au final, il m’apparaît surtout que, pendant la phase de calibration, le logiciel observe l’activité que produit dans le cerveau le mouvement du doigt, ce qui fait qu’il est en réalité incapable, par la suite, de déterminer précisément un choix avant que le sujet ne commence à l'initier. Autrement dit, dans presque tous les plans, c'est surtout le mouvement du doigt qui produit l'activité du cerveau reconnu par la machine.
Sinon, oui, j’ai bien relevé 2 plans où la machine semble réagir avant/sans un mouvement de doigt, sauf que dans ce cas les 2 boutons s’allument simultanément,
ce qui ne permet pas de conclure à quoi que ce soit, car à aucun moment il n’est mentionné qu’un sujet a tenté d’enfreindre la règle pour choisir les deux boutons simultanément, information dont il aurait été plus que nécessaire de souligner pour ajouter à l’effet, non?
Bref, pas encore convaincu! Et vous?
Note : De plus, ils auraient pu prendre le soin de rendre plus visible la lumière des boutons pour la caméra.
Dans le thread Suggestions de chaînes YouTube scientifiques, Sebass (merci à toi

Je viens de visionner l’épisode 5 de la saison 1 intitulé Freedom of Choice et qui servira d’introduction pour initier, à la demande de Kant Locke (ici), un sujet dédié au libre arbitre.
En visionnant la dernière expérience (à partir de 13:30) de l’épisode, j’ai eu l’impression d’assister à un mauvais tour de mentaliste où l’on tente de nous faire croire que ça remet en cause notre capacité de choisir consciemment. Mais avant d’exposer mes griefs, je vais détailler l’expérience à laquelle se livre 3 sujets (avant de participer, il serait préférable que vous visionniez l’épisode, naturellement).
Il s’agit d’une variante de l’expérience que Benjamin Libet a réalisée en 1983. Dans l’épisode de Mind Field, l’on pose un casque d’électrodes (connecté à un laptop) sur le sujet qui est assis devant une table sur laquelle il y a une boite (connectée au laptop) sur laquelle il y a deux boutons pouvant être pressés (et pouvant aussi produire de la lumière, autrement dit, les boutons peuvent s’allumer, « flasher »).
Le sujet doit alors presser (plusieurs fois) n’importe lequel des deux boutons pendant une quinzaine de minutes afin qu’un logiciel puisse analyser l’activité du cerveau et ainsi se calibrer. Après 15 minutes, le sujet se rend compte peu à peu par lui-même qu'il n'arrive plus à presser un bouton avant que ce dernier ne s'allume.
Résultat :
Chaque fois que le sujet fait un choix en tente d’appuyer sur un bouton, ce dernier s’allume (et le son d’un buzzer se fait entendre) avant que le sujet ne puisse appuyer sur le bouton.
Mon analyse :
Ils prennent soin d’effectuer la nuance suivante : « la machine ne prédit pas le choix du sujet, mais ne fait que déterminer quand le sujet va appuyer sur le bouton ». Cool! Mais ils disent qu’elle le détermine avant que le sujet n’y pense (avant qu’il en ait conscience, comme dit plus loin). Vraiment? Et ils glissent immédiatement ensuite à « sommes nous vraiment libre bla-bla-bla ».

Sauf que ce qu’on nous montre ne permet aucunement de tirer la conclusion que la machine connaît le choix avant la conscience du sujet. J’ai l’impression d’avoir affaire à une bande d’amateurs.

J'explique...
Si l’on (dans les paramètres du lecteur YT) met la vitesse de lecture de la vidéo à 25%, l’on peut très bien observer et entendre (à partir de 14:30) que le buzzer et la lumière se déclenchent quelques instants après que le doigt du sujet ne commence à se déplacer vers le bouton (et sauf à deux exceptions près [voir ma conclusion plus bas], c'est pratiquement toujours comme ça).
Déjà, ça rend complètement inutile le logiciel d’analyse et sa calibration, car il serait possible d’effectuer exactement la même expérience avec un simple capteur sur la main qui détecterait le mouvement du doigt et/ou un laser qui détecterait lorsque le doigt franchi une limite tout près du bouton.
Dans tous les cas, que ce soit avec le casque et le logiciel ou avec un capteur ou un laser, la seule chose que ça démontre, c’est qu’il est possible de faire allumer un bouton et sonner un buzzer quelques instants après qu’un membre du corps se met en mouvement, mais avant qu’il n’atteigne sa cible!
Et sinon, se posent un autre aspect à considérer et que j’ai déjà souligné dans d'anciens sujets concernant ce type d'expérience :
Même en excluant la conscience pour un instant, c’est à dire en ne l’impliquant pas dans la réflexion, n’importe quel système, machine, couple ordinateur/logiciel, AI ou être vivant qui effectue un choix ne peut manifester et exprimer ce dernier au même instant t précis où le choix est effectué si ce n’est que parce que les lois de notre univers impliquent l’espace/temps (d’oh, quelle surprise!

Conséquemment, aucun transfert d’énergie ou d’information ne peut s’effectuer à une vitesse dépassant celle de la lumière. Ce qui implique, dans le meilleur des cas, qu’il y aura inéluctablement une latence quelque peu inférieure (suis très généreux, oui) à c entre le moment ou une « machine complexe »/sujet effectue un choix et le moment où elle enclenche le processus d’une réponse (quelle qu’elle soit, mais d’autant plus) motrice correspondante à ce dernier. Ce qui implique que toute expérience tentant de démontrer qu’un choix est effectué avant la réponse motrice correspondante est non seulement complètement inutile (car c’est on ne peut plus évident uniquement par implication logique), mais ne permet pas de conclure, si cette fois nous réintroduisons la conscience, que le sujet qui effectue la réponse motrice prend conscience de son choix seulement lorsqu’il est en train de le manifester.
Et sinon, oui, il y a également nécessairement une latence entre le moment où le logiciel évalue qu’un choix est effectué par le sujet et le moment où le buzzer et la lumière s’activent (d’ailleurs, à 25% de la vitesse de la vidéo, l’on remarque que le buzzer se fait entendre avec un tout petit délai comparativement au bouton qui s’allume), sauf que cette latence (informatique) est supposé être bcp moindre que la latence biologique du sujet (cerveau ==>nerfs ==>doigt).
Autrement dit, si le logiciel parvenait réellement à reconnaître l’activité du cerveau qui précède le geste et qui, supposément, correspondait à la prise de décision, nous devrions alors voir le bouton s’allumer quelques ms avant que le sujet ne commence à bouger son doigt puisque la latence induite par le logiciel et le laptop est moindre. À tout le moins, le bouton devrait s’allumer presque simultanément, dès le début du mouvement du doigt, et l’on ne devrait pas avoir autant de facilité à discerner que le bouton s’allume toujours après que le mouvement du doigt soit déjà initié.

Mais encore, sans même bouger le doigt, le logiciel devrait même être en mesure de déterminer lorsque le choix est effectué même si le sujet ne manifeste pas ce dernier en bougeant son doigt.
Au final, il m’apparaît surtout que, pendant la phase de calibration, le logiciel observe l’activité que produit dans le cerveau le mouvement du doigt, ce qui fait qu’il est en réalité incapable, par la suite, de déterminer précisément un choix avant que le sujet ne commence à l'initier. Autrement dit, dans presque tous les plans, c'est surtout le mouvement du doigt qui produit l'activité du cerveau reconnu par la machine.
Sinon, oui, j’ai bien relevé 2 plans où la machine semble réagir avant/sans un mouvement de doigt, sauf que dans ce cas les 2 boutons s’allument simultanément,

Bref, pas encore convaincu! Et vous?
Note : De plus, ils auraient pu prendre le soin de rendre plus visible la lumière des boutons pour la caméra.