J’ai terminé le visionnement.
Bon, suis partagé. Arrivé à la moitié du doc, je me disais :
«
Mouais, je pensais qu’il s’agissait d’un réseau et de plusieurs victimes, mais il ne s’agit que d’une seule famille. Pas impossible que la mère ait monté la tête de ses enfants pour accuser le père, comme cela arrive parfois dans ce genre de cas ».
Sinon, toujours à la moitié du reportage, oui, certain avis de professionnels n’ont pas été retenu par la procureure (
« juge d’instruction », désolé), mais, bon, comme dans toute affaire complexe qui dure des années, ce n’est pas « extraordinaire ». Sinon, il y a bien 2, 3 transcriptions de la mise sur écoute du téléphone du père qui sont, disons, très suspectes (
mais bon, un adepte de science occulte doublé d’être un pédophile, c’est possible), ainsi qu’une possible « taupe » (
cousine secrétaire au poste de police) au sein du système de justice l’informant des « plans » de la police, mais encore là, rien ne permettant de parler d’un réseau organisé faisant plusieurs victimes et d’une volonté concertée de tout le système de justice de protéger une secte.
Mais,....
Ensuite, dans la 2e moitié, on présente le cas d’une autre famille — qui ne connait pas la première — et dont les enfants racontent non seulement sensiblement les mêmes événements (
viols par des sectaires, dont leur propre père), mais dont les enfants reconnaissent les mêmes abuseurs (
parmi des photos d’individus présentées par la police) que les enfants de la première famille et vice-versa pour la première famille (
autrement dit, tout concorde!).
Bon, rendu là, en effet, ça suppose, à tout le moins, qu’un groupe de pédophiles ayant un « décorum occulte/sectaire » abuse de plusieurs enfants dans une même ville. Ajoutons à ça que certains professionnels reconnaissent que dans toute cette affaire, il y a bel et bien des « vas et vient », lacunes et retards décision de procédure qui paraissent totalement inhabituelles. Comme le fait de décider de retirer la garde des enfants à la mère pour les confier au père accusé, sans que personne ne comprenne pourquoi dans le docu.
J’avoue que c’est bizarre et très suspect. Bon, bien sûr, en première moitié l’on voit une intervenante qui explique qu’ils n’ont pas à tout commenter dans ce genre de cas, par soucis « éthiques », mais ce qui me parait bizarre (
je ne connais pas le droit français), c’est que si c’était parce qu’ils ont jugé que ce sont les mères qui ont monté toute cette histoire, pourquoi ne pas tout simplement le dire, ce qui expliquerait tout? Mais non! Ils commentent presque tout des affaires, sauf ce qui apparaît illogique.
Alors quand, en tant que spectateur, on ajoute à ça le fait qu’il y a au moins
2 familles qui ne se connaissent pas dont les enfants racontent la même expérience et désignent (
en observant des photos) les mêmes « abuseurs », les transcriptions de certaines conversations du père au téléphone avec une « taupe » ( «
tes enfants on parlé de la secte aux policiers »), ben, oui, j’avoue, comme ça, à priori qu’on se dit qu’il pourrait effectivement y avoir un individu « haut placé » au sein du système de justice, du moins du département qui ont traité ces affaires, qui faisait en sorte de ne pas faire aboutir ces affaires. Un ami(e) du père? Un pédo membre du même groupe que le/les pères? Pas impossible. Ou alors « simple complice "secrétaire " » + toute une série de lacunes, comme ça arrive parfois dans ces genres de cas complexe. Possible aussi!
Par contre, peu importe, là où je nuancerais, c’est que ça ne veut pas forcément dire qu’il s’agit d’un gros réseau international de pédophiles sectaires (
selon la représentation qu’ont certains complotistes) ayant mains mises sur plusieurs individus de pouvoir et des systèmes de justice. Ça peut être des cas « isolés » et non reliés, au même titre qu’il y a de la corruption dans certaines administrations municipales, firme de génie-conseil et d’architectes étant de connivence avec la mafia quand il s’agit de gros contrats, etc. Il peut très bien avoir certains groupes de pédos d’individus riches et puissants (
la pédophilie n’est pas l’apanage que des individus de la classe moyenne) ayant parfois des postes au sein du système de justice.
Ça reste donc troublant, intéressant et, naturellement, déplorable et condamnable, en effet. Mais comme pour tout autre sujet, faut faire attention de ne pas tout relier en un seul et unique gigantesque système pyramidal, comme les complotistes le font, en croyant que 3, 4 grandes gigantesques sectes contrôleraient tous les systèmes de justice tout en égorgeant et violant des enfants le soir.
Je continue à visionner...
1999, non-lieu! La cour conclut qu’il n’y a aucun lien entre les cas des 2 familles, malgré le fait que les enfants respectifs avaient bel et bien identifié les mêmes agresseurs (
sur photo) et raconté les mêmes expériences. Heu, très bizarre, en effet! L’on n’explique pas ce revirement d’avis!
Les droits de visite du père de la première famille sont rétablis, comme il le réclamait. La première question qui me vient en tête est : «
mais comment un juge peut-il décider de remettre en contact les pères et les enfants à moins de considérer que tout ce que les enfants racontent est faux? », malgré l’avis des spécialistes? Et pourquoi dans ce cas ne pas le dire clairement?
L’on en revient au fait qu’un « non-lieu », comme l’explique une intervenante, ça veut juste dire qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments à charge pour conclure. Ok, je comprends alors qu’ils ne peuvent dire que les mères et les enfants ont tout inventé (
même si c'est ce que la juge d'instruction croit), je comprends, mais compte tenu de tout ce qu’on voit comme « faisceaux de présomptions » dans le docu, en tant que spectateur, ça apparaît complètement insensé, j’avoue. Mais bon la juge ne les croit pas! Il n'y a pas nécessairement de complot, juste une juge qui ne sais faire abstraction du fait qu'elle trouve ce que les enfant racontent « inimaginable ».
Ensuite, la mère doit convaincre ses enfants d’accepter de revoir leur père, malgré leur refus, parce que sinon c’est elle qui risque une condamnation pour non-représentation d’enfants.
Misère, les enfants racontent avoir été violé, d’autres enfants racontent la même chose et désignent les mêmes abuseurs sur des photos, des spécialistes disent, selon leur expérience, croire que les enfants ne fabulent pas, le père est pris au téléphone en train de se faire dire par une « taupe » «
tes enfants on parlé de la secte », le père avoue à une amie ses pêchant pour des trucs occultes, des notions de « puissance/morbidité » et la justice considère qu’il n’y a pas assez d’éléments, puisqu’elle ne veut même pas recevoir l’avis de certains experts et trouve le récit des enfants« inimaginable ». Je comprends que ça puisse choquer, même si je sais aussi qu’on ne présente qu’une partie des faits dans un reportage et que ce genre de cas qui s’étale sur plusieurs années est très complexe.
Ensuite, rendu à la 55e minute, le docu se termine et l’on se retrouve sur un plateau TV sur lequel certains intervenants du docu et autres sont présents pour commenter le documentaire et débattre de l’efficacité du système français dans ces genres de cas.
Je poursuis le visionnement...
Bon, le représentant de la police défend les siens, et d’autres soulignent toutes les lacunes du système de justice dans ces affaires et encore aujourd’hui [
début 2000, je crois] (
les témoignages d’enfants qui ne sont pas tous filmés, intervenants non formés, etc.). Une intervenante ajoute connaitre personnellement le cas d’un enfant qui a fait exactement les mêmes dessins que les enfants du reportage, ce qu’elle trouve troublant. Un autre intervenant mentionne que pour les cas d’abus sexuel intrafamilial, le système fonctionne généralement bien, mais dès qu’il s’agit d’abus perpétré par une collectivité (
un groupe, une secte), curieusement ça dérape presque toujours et que s’accumulent les lacunes.
La chef de pupitre demande à l’une des intervenantes pourquoi les 2 pédopsychiatres du docu n’ont jamais été retenues pour être entendues par la juge d'instruction, alors que tous 2 en avaient fait personnellement la demande? Apparemment, ils (
les juges) ne sont pas tenus de le faire à cause du secret professionnel (
des pédopsychiatres), sauf que dans ce cas, c’est particulier qu’elle (
la juge) ait refusé étant donné que ce sont eux-mêmes qui ont demandé à être entendus. Sinon, l'on re-mentionne qu’une des juges trouvait tout simplement tellement inimaginable ce que racontaient les enfants, qu’elle ne les croyait tout simplement pas (
l'on voit cette juge, ou son adjointe, je sais plus trop, partager clairement son avis dans le docu, d'ailleurs).
Berf, j’en suis à 1:12 de visionnement et j’en est assez, le reste se transforme en débat de société sur ce que devrait améliorer le système de justice français.
Ma conclusion?
Ben, manifestement, plusieurs lacunes concernant ces deux cas. Une juge qui ne fait pas abstraction de ce qu’elle croit ou non personnellement. Une « taupe, complice de l’un des 2 pères » au sein du système. Si les témoignages des enfants sont vrais, ben, manifestement, à tout le moins, un groupuscule de pédophiles adeptes de sciences occultes ayant abusé d'aux moins 4 enfants (
ceux du reportage).
Maintenant, dans le docu, les enfants disent que les individus les ayant violés coupaient les têtes et les bras d’autres enfants pendant les cérémonies. Comme l’un des intervenants le dit lors du docu, même s’ils ne mentent pas, peut-être étaient-ils drogués lors des cérémonies afin de pouvoir être violé et qu’ils hallucinaient et/ou qu’il s’agissait de mises en scène pour créer des sentiments de frayeur à exploiter lors des cérémonies (
d’ailleurs une amie du père bosse dans les effets spéciaux au cinéma). Les enfants affirmaient aussi être filmés pendant les viols. Notons au passage que jamais aucun élément physique (
trace de viol, car parties génitales examinées 3 mois après les viols), vidéos, costumes, instruments, etc.. n’a été trouvés par les policiers chez les domiciles des pères.
Bref, même si tout l’aspect « sectaire/occulte/meurtre » est inexact ou halluciné (
des enfants auraient été portées disparues à la même période, non?), reste que tout le reste n’est pas moins « important » et qu’il semble avoir eu une accumulation de lacune, d’erreurs et de manque de jugement de la part de certains juges d’instruction.
Voilà mon « analyse » de mec lambda pas du tout spécialiste!